la guilde d’Altaride

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Un étrange guide

journal de Nebty, fils de La Goulue

dimanche 27 mai 2012, par Sophie Conteuse

Nos compagnons sont partis depuis plusieurs nuits.
Khet-Raneh, aidé d’Akhor, taille les pierres précieuses fournies par les Rongs. Je construits mon théâtre, qui accueille de nouveaux talents des alentours. Des musiciens, pour la plupart, qui viennent former une petite équipe qui a sa renommée.

Je les observe attentivement, tente de les copier. Ils me reconnaissent de grands talents, notamment sur le jonglage et les tours d’adresse. Mais moi, je sens bien que, si la technique est là, l’esprit s’éteint peu à peu. Cela m’attriste parfois… même si les préparatifs des fêtes des moissons demandent beaucoup de travail.

J’en suis à peaufiner mon dernier tour (une pyramide de chats, pas facile, mais ça avance bien) quand nos compagnons reviennent.
Conseil des Primogènes !

Kama et Wu-Li ne font que passer : ils ont pour mission d’aller étreindre une princesse âgée du nord du royaume. Pour commencer.
Nous restons avec nos questions, quand Bastet me saute dans les bras : « Il y a un truc dehors ! »

Je n’ai pas le temps d’en savoir plus : ma Bête se déchaine et la peur me fait fuir. Comme la plupart de mes compagnons, d’ailleurs.
Le temps de me calmer, je reviens dans la maison de Kallicé.

Et je me retrouve face à un étrange personnage.

Une sorte d’homme-singe (mais plus singe qu’homme) vêtu richement, et muni d’un bâton.
Il dit s’appeler Sun – Wukong, est très à son aise près de nous et s’amuse beaucoup de notre frayeur.
Kama et Wu-Li nous soufflent que cet étrange homme - singe est en fait le maître du prince Qin (son conseiller, comme pour tous les princes des alentours) et que ce bâton se transforme au besoin.
« Il a détruit un mur du palais avec ».

Ah…
Sun – Wukong fait connaissance avec chacun de nous.
Je lui fais la démonstration de la pyramide de chats, il aime beaucoup. Khet-Raneh lui propose un verre d’alcool… mais il préfère décapiter le haut de la pyramide de chats. Bastet miaule de désespoir, le reste de la pyramide détale… Nous restons tous les deux sans voix. Sun-Wukong gobe tranquillement la tête de chat, en nous houspillant :
« Allez, allez ! Vous devez étreindre la princesse. Et après, vous récupèrerez la couronne du roi dragon ».
Kama proteste : pourquoi nous ? Quel est l’intérêt pour nous de lui obéir ?

Mais face à la menace du bâton, nous prenons nos affaires, et nous mettons en route.

Je console mes pauvres chats, terrés sous la scène du théâtre, avant de monter en selle.

« Lui je l’aime pas » grommelle Bastet au fond de mon sac.
Nous cheminons plusieurs nuits… toujours suivis pas Sun-Wukong et son bâton enchanté, capable de grandir jusqu’aux nuages, ou de rétrécir comme un cure-dents.
Kama essaie toujours d’en savoir plus sur ses motivations : pourquoi ne va-t-il pas étreindre lui-même la vieille femme ? Pourquoi nous demander tout ça à nous, de parfaits étrangers ?
Sun-Wukong ne répond pas, ou plutôt reste évasif et farceur.

Au bout de quelques nuits nous arrivons à destination.

La vieille princesse à étreindre dirige en sous-main une ville de taille moyenne, bien gardée. Khet-Raneh se présente comme un vieil ami, nous sommes son escorte.

On nous invite à patienter dans une des tours du palais, où une servante nous apporte un repas copieux.
Nous la questionnons : elle ne sait pas grand-chose, si ce n’est que « la maîtresse » vit recluse dans une des tours les plus éloignées, et reçoit chez elle.
Nous nous faufilons dans la cour, Wu-Li se fait repérer par les gardes, l’occasion pour nous de monter, un peu à tâtons, jusqu’en haut de la tour.

La chambre est gardée par deux soldats en armure d’apparat. J’en fais taire un, mais le deuxième risque de donner l’alerte : Kama le tue de ses flèches.

Nous entrons dans la chambre de la princesse : sur un fauteuil, un domestique inerte, et au fond, un lit richement décoré.

Khet-Raneh, qui a accepté d’étreindre la vieille femme, file vers le lit.
J’aide Kama à enfiler l’armure du garde mort, je neutralise le deuxième en me nourrissant sur lui. Le lieu est quand même étrange : parfaitement isolé du soleil. Un lieu idéal pour un non-vivant.
Mais la vieille princesse n’est pas morte. C’est bien pour ça que Sun- Wukong voulait la faire Étreindre. A moins que ça ne soit pour damer le pion à un des vampires locaux… qui, vu l’heure, ne pas tarder à revenir dans son antre. Donc : ici même.

Kama et moi bloquons la porte, et aux premières lueurs du jour, nous restons éveillés. De l’autre côté de la porte, une voix ordonne d’ouvrir, ça gratte, ça frappe, violemment…

« Qu’est-ce qu’on fait ? On risque de le tuer ! » me souffle Kama, tandis que dans le fond de la chambre, la pauvre princesse se tord de douleur sous l’effet de l’Étreinte et de son corps qui se transforme.
Je ne sais que répondre…
Et dire que Wu-Li est seul dans la tour…