Pendant quelques jours, j’ai enquêté sur les fées et les créatures magiques : on m’a parlé de djinns, de hyènes-garous… Des créatures qui intéressent également les non-vivants du Cercle de la Sorcière, très actif dans la région.

Je vais éviter de suivre cette piste. Même si les nouvelles ne vont pas vite entre la Gaule et Jérusalem, je ne tiens pas àme faire repérer.
J’entends parler d’un homme nommé Argos qui vit devant le Temple, qui raconte des histoires de djinns. Un vieux fou pour certains, un devin pour d’autres, mal vu des autorités locales.

Mes compagnes Kallicé et Nakia me suivent pour le rencontrer. Cannabix, quant àlui, reste àla cour de Mère Adena.
Argos est bien là, qui raconte dans le marché quasi désert. Un vieil homme, pauvre, deux chiens endormis.

Je m’installe àses pieds et j’écoute, grâce àla traduction d’une des goules de Nakia. Cette dernière tourne en rond, frappe ses goules, manifestement elle n’est pas intéressée par le vieux devin. Au fil des histoires, il nous confie qu’il se sent menacé : quelqu’un rôde autour de lui. Si nous acceptons de le protéger, il veut bien nous parler des djinns et des mystères du désert. Je suis d’accord pour monter la garde… mes compagnes nettement moins.

Bientôt, dans le marché, nous sentons une présence… Un non-vivant rôde. Je parviens àgarder mon calme, Kallicé aussi, mais Nakia, elle, bondit dans le marché, en poussant des grognements. Nous qui voulions être discrètes…
Nous accourons : Nakia s’est calmée, elle tient en respect un homme caché sous une cape, effrayé. Il nous dit s’appeler Joseph, c’est un Daeva. Il est àla recherche de sa goule, Saül, qui a disparu. Il nous demande de l’aider. Nous voilàdonc en route vers la demeure de Joseph. Sur le chemin, nous repérons la présence de Bêtes… Joseph explique ce phénomène par le très grand nombre de Sacha, toujours plus nombreux.

Nous entrons chez lui. Il vit dans un quartier mal famé de la ville, mais sa demeure est très belle : décorée, chargée d’objets… C’est un amateur d’art, et Saül, artiste, travaillait pour lui. Des Å“uvres torturées, étranges… « Saül était souvent dans les nuages  ».
L’atelier de Saül, plus loin dans la maison, est très bien organisé. Nous remarquons des statuettes de femme… et pas n’importe laquelle : Sacha elle-même ! Il y en a plusieurs exemplaires, très ressemblants. Joseph nous explique que c’est une commande. Kallicé aimerait bien fouiller davantage…

Je demande àJoseph de me montrer la chambre de Saül. Près du lit, une blague àherbes. Pas besoin de regarder longtemps pour reconnaître les plantes favorites de Cannabix, àl’époque où il était encore ma goule. Cela explique facilement les visions torturées de Saül !

Joseph nous parle longuement de sa goule. Il y est très attaché, il le traite bien… Pendant la journée, c’est Saül qui tenait la boutique d’œuvres d’art. Il avait des clients prestigieux : même Ishgar, le Ventrue bras droit de Mère Adena. Il lui avait même passé une commande importante il y a une lune de cela. Une commande très importante, confidentielle. Joseph avait pressé Saül de questions, mais la goule n’avait rien voulu dire. Une lune après il avait disparu.

Mes compagnes écoutent. Kallicé a dà» profiter de notre absence, avec Joseph, pour « lire  » dans un des outils de Saül. Elle a dà» voir quelque chose d’important, en tout cas elle ne me dit rien.
« Mais pourquoi tourner autour d’Argos ?
 Il est doué, nous dit Joseph, son talent est sous-exploité, sur le marché. Si j’en fais ma goule, en remplacement de Saül, il pourra développer son talent !  »

Nous promettons de chercher Saül, àcondition que Joseph laisse Argos tranquille. Par précaution, et pour rassurer le vieil homme, Nakia laisse une de ses goules pour monter la garde.
Joseph accepte d’attendre, de mauvaise grâce… et m’indique l’adresse de l’herboriste de Saül. Qui est fermé, bien entendu. Et pas question pour moi d’entrer de force.

Le soleil va bientôt se lever… Je remets donc la visite chez l’herboriste àla nuit suivante.

En espérant que cette piste nous éclairera un peu sur le sort de Saül…