la guilde d’Altaride

Collectif ouvert d’écriture rôlistique

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Star Wars Infinity

Infiltration sur Vjun

25/01/2010

dimanche 31 janvier 2010, par Benoît

Après l’exploration d’un temple Jedi sur Ossus et le sauvetage des survivants d’un groupe d’archéologues des griffes de jumeaux Jedi noirs, Isak et Jazz s’associent à Luke Skywalker et Kam Solusar pour aller libérer des indigènes sur la planète Vjun. Jazz nous raconte son aventure...

Le voyage en hyperespace a toujours été quelque chose que je déteste. Étonnant, pour un pilote ? Pas tant que ça. Passez donc une semaine assise dans une baignoire, sans vous laver, sans en sortir ou même se lever, dans un silence de mort, et vous aurez une petite idée de ce que ressent un pilote de chasseur X-Wing pendant un saut.

Ce n’est pas que je n’ai pas confiance dans la technologie. C’est plus une sorte d’appréhension, comme si je n’étais jamais certain que l’univers sera le même quand je regagnerais l’espace normal.

Heureusement, l’appareil dérobé aux sbires de ce sinistre Rackham est nettement plus spacieux qu’un chasseur. Nous avions choisi avec Isak Tyrel de partir avec ce vaisseau dans le but de mieux infiltrer le castel Bast, sur Vjun. Luke Skywalker était notre chef de mission. Un sacré honneur de travailler pour un type de cette envergure… tout le monde n’a pas détruit une Death Star !

Mais le Jedi était tout de même un peu distant. Je dois avouer que je pensais sincèrement l’impressionner avec mes travaux sur les arts martiaux Jedi. J’ai l’impression qu’il considère que seul le sabrolaser est digne d’un Jedi. C’est bien triste d’être aussi catégorique avant même d’avoir vu une petite démonstration…

Comme nous ne sommes que deux à bord, avec notre prisonnier, j’en profite pour relire mes notes. Isak, de son côté, interroge celui qu’il appelle « Scrabble ». Le gars n’a pas décroché un mot depuis que je l’ai paralysé sur Ossus : c’est un dur ! Isak a l’air assez persuasif, pourtant. Moi, ça n’a jamais été mon truc, ce genre de finesse. Chez les Brainless, il valait mieux ne pas trop poser de questions quand Zul’jin « L’Équarisseur » emportait à l’écart un prisonnier à questionner…

Un mauvais pressentiment me tracasse depuis le décollage. Encore la Force qui fait des siennes. Il faut dire que sur Ossus, sa présence était quasiment électrique ! sans parler de ces scarabées géants invisibles bizarres… J’ai fait plusieurs fois le tour du vaisseau, tous mes sens en éveil, mais je n’ai rien remarqué d’anormal.

L’interrogatoire ne donnait pas grand-chose. Isak a fini par aller dormir dans sa cabine. Il a généralement du mal à dormir, je crois qu’il se pose bien trop de questions au sujet de son statut de Jedi, et ça le travaille. De mon côté, je passe un peu de temps à filmer quelques katas que j’accomplis dans ma cabine après avoir posé ma tige enregistreuse sur le petit bureau en face du lit. Finalement je m’endors moi aussi, satisfait de mes performances.

Plus tard dans la nuit artificielle, je suis encore réveillé par un cri. Cette fois ce n’est pourtant pas un des cauchemars récurrents d’Isak mais des hurlements de souffrance qui viennent de la salle de vie, où Scrabble est ligotté.

Je me précipite, je retrouve Isak dans le couloir, à moitié endormi, son sabrolaser à la main. Dans la salle, un macabre spectacle nous attend…
Le prisonnier est mort, dans un rictus de souffrance horrible, alors qu’il était toujours attaché. Isak s’est mis à l’examiner mais il n’y a pas besoin d’être un grand chirurgien pour savoir qu’il n’y a plus rien à faire pour lui. Je m’inquiète un peu… on le serait à moins ! Isak Tyrel serait-il en train de devenir fou ? Ses cauchemars pourraient-ils devenir les hallucinations d’un somnambule psychopathe ? Il n’a pourtant pas l’air bien méchant… mais le côté obscur prend parfois des chemins bien tortueux…

Je ne peux m’empêcher de penser qu’il s’agit là de l’œuvre d’un passager clandestin. J’ai beau avoir déjà fouillé le vaisseau, j’ai toujours la désagréable impression qu’une chose sinistre nous a suivi depuis Ossus… Je me masse pensivement ma blessure reçue dans l’ancien temple Jedi, pourtant très bien cicatrisée…

Machinalement, je refais le tour du transport. Après tout, il s’agit d’un appareil impérial que nous ne connaissons que depuis deux jours : ils pouvaient très bien avoir installé une soute secrète ou une planque dans le genre… et nous n’avons toujours pas retrouvé la trace de la créature qui a massacré le jumeau de Scrabble sur Ossus. J’espère ne pas tomber sur elle au détour d’une coursive…

Pendant ce temps, Isak se met en tête d’autopsier le cadavre du prisonnier, apparemment déterminé à comprendre de quoi il a bien pu mourir. Armé d’un scalpel, il s’attaque au cadavre du malheureux quand je quitte la salle en allumant ma tige lumineuse.

J’ai beau me concentrer, je ne ressens aucune présence vivante à bord… à moins que… je finis par repérer une forme de vie insectoïde dans l’une des cabines non utilisées. J’appelle immédiatement Isak en me positionnant devant la porte, de manière à pouvoir entrer « à la SpecForces », rapidement et sans laisser aucune chance à l’occupant des lieux. Le temps qu’Isak arrive, j’en profite pour prendre en main mon vieux fusil blaster, que je règle sur le mode « paralysant » car je suis trop curieux pour tuer ma proie sans savoir ce qu’elle mijote.

Une fois Isak à mes côtés, j’ouvre la porte. Isak, un peu téméraire, bondit en avant et, d’un coup de sabrelaser, coupe ne deux une araignée d’à peine plus d’un centimètre de large...

Isak me demande alors : « Tu as fouillé la soute ? je viens de me rappeler que j’ai oublié d’aller voir. »

La soute ? Blast ! Moi qui croyais avoir tout visité, comment ai-je pu oublié un endroit aussi évident.

« Allons-y, alors ! » lance joyeusement Isak en se précipitant vers l’entrée de la soute.

« Heu, du calme, gamin… tu ne trouves pas bizarre qu’on ait oublié la soute tous les deux ? Ca pue le Côté Obscur, cette histoire… »

Et plus j’y pense, plus cet oubli me semble chargé d’une énergie négative, puissante et obscure. Je préfèrerais barricader cette satanée soute pour laisser le monstre qui s’y terre coincé dedans jusqu’au terme du voyage.

Je ne sais pas trop ce qu’Isak est allé faire là-bas. Moi j’ai préféré rassembler mes armes et préparer l’armure de trooper que j’endosserai une fois au castel Bast. Il y a un jetpack nouvelle génération que je n’ai jamais utilisé… Il a l’air puissant et maniable, mais impossible de s’en faire une idée précise sans test en extérieur. On verra bien.

Quand le matin artificiel rallume les lumières du transport, Isak dort encore. Apparemment il est encore en vie, c’est ce qui compte. Je passe voir notre prisonnier, dans la salle de vie. Il est en piteux état… Isak a cru bon de lui ouvrir le thorax pour déterminer de quoi il est mort. Je me demande s’il a trouvé quelque chose. Je regarde un peu autour si je trouve des notes mais il n’y a rien. Tant pis. Le corps commence à sentir un peu, je me sers une portion à l’autochef et je vais manger dans le poste de pilotage. Je regarde machinalement les écrans de contrôle. Rien d’anormal, notre sortie de l’hyperespace est prévue pour dans une vingtaine de minutes. Il y aura ensuite un dernier saut, que nous avions prévu de faire quand nous serions entièrement prêts, et qui nous mènera directement au-dessus de Vjun, si les coordonnées du chevalier Jedi Kam Solusar sont exactes.

Je me mets à repenser à l’attitude des Jedi sur Ossus. Ils étaient étonnamment distants et même plutôt froids. J’espère que maître Skywalker n’est pas en train de basculer. J’ai vu trop de puissants Jedi succomber au Côté Obscur… et mon vieil ami Ashura a pu éprouver ce que peut donner la colère d’un Luke Skywalker qui ne parvient plus à contrôler ses émotions. S’il abandonnait définitivement la Lumière, la galaxie toute entière serait dans un immense péril. Peut-être faudra-t-il lui en parler une fois cette mission sur Vjun terminée…

Isak a fini par se réveiller. Il n’a pas été très clair sur ce qu’il a vu dans la soute et je préfère croire qu’il n’a pas eu le cran d’y entrer seul. J’ai encore du mal à percevoir les mensonges des non-Chonosiens.

En attendant, nous voilà bientôt fin prêts. En l’absence du vaisseau des Jedi au point de saut, nous décidons de nous déguiser. J’utilise la tenue de trooper, comme prévu, mais Isak décide plutôt d’usurper l’identité de notre prisonnier. En se faisant passer pour l’un des Jedi noirs de la forteresse, il pourra certainement accéder plus facilement à des informations sensibles. Je jouerai le rôle de son garde du corps et nous pourrons nous infiltrer facilement jusqu’au fin fond de la citadelle.

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Vjun est une planète sinistre. Dévastée, sans vie, sa pierre rouge brûle sous des pluies d’acide intermittentes qui ne donnent guère envie d’y développer le tourisme. Le castel Bast, autrefois bastion secret du seigneur Sith Darth Vader, domine un profond canyon, lançant ses flèches sombres vers les nuages. Notre vaisseau nous procurant une excellente couverture, Isak décide de descendre nous poser dans la zone inférieure de la forteresse, dans un vaste hangar où sont entreposées de nombreuses caisses. Il y a également plusieurs transports comme le nôtre, en faisant donc un endroit parfait pour nous poser sans attirer l’attention.

Quand nous sortons du sas, deux soldats locaux nous accueillent, un peu méfiants.

« Nous n’attendions pas votre retour si tôt ? Où sont les autres ? »

Isak ne s’est pas démonté et, l’air très sûr de lui, il a débité une bordée de mensonges éhontés qui auraient effacé mon honneur de Chronosien pour des décennies si je les avais proférés. Les soldats, impressionnés par son aplomb, nous ont finalement souhaité la bienvenue. Mais comme ils nous demandaient où se trouvait l’autre Jedi noir de l’expédition, Isak leur explique qu’il est à l’intérieur, mort… une vérité embarrassante au milieu de ses mensonges si pratiques… L’un des deux soldats décide d’aller voir. Nous en profitons pour nous avancer à l’extérieur.

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Notre couverture risque fort de ne pas durer bien longtemps. Le trooper va vite se rendre compte que ce cadavre est plus que douteux…

J’en étais encore à ces pensées pessimistes quand une porte métallique devant nous s’est ouverte, laissant passer deux Jedi noirs… des répliques exactes de notre regretté Scrabble ! Blast ! Si tous les Jedi noirs de la citadelle sont réellement des clones, les gardes doivent déjà savoir qu’Isak n’est pas l’un d’eux… Aie.

Jouant le tout pour le tout, j’exécute un parfait salut militaire impérial devant eux, tâchant de préserver ce qu’il nous reste de couverture. Mais les Jedi noirs ne sont visiblement pas dupes et, allumant leur sabrolaser, ils s’élancent vers nous. Dans le même temps, des stormtroopers surgissent de la porte du fond, fusil blaster en mains.

L’instant d’après, la situation dégénère totalement et se change en une bataille acharnée. Les tirs fusent de partout, l’air sent l’ozone, une sirène mugit et les soldats crient des ordres dans tous les sens.

Je ne me sens pas trop de combattre à mains nues les Jedi, aussi je profite qu’ils sont encore à quelques mètres pour dégainer mon fusil blaster et mitrailler les troopers derrière eux. Mon tir de barrage est plutôt efficace mais les Jedi sont vite sur moi. L’un d’eux me frappe de son sabre, je réussis pratiquement à esquiver mais une vive brûlure dans le dos me signale qu’il n’a pas tout à fait raté son coup ! Combattre des Jedi à mains nues est encore un peu au-dessus de mes capacités. Je m’écarte donc d’eux pour laisser la place à Isak, qui a sorti lui-aussi son sabrolaser. Seul contre deux, il a fort à faire et je fais de mon mieux pour le couvrir et empêcher les troopers d’approcher. Mais il en arrive toujours plus de l’intérieur de la citadelle, dont certains commencent à installer un trépied, pour y positionner une mitrailleuse lourde… de quoi faire des ravages de notre côté et rendre inutilisable notre vaisseau.

Sans hésiter, je cours donc à l’intérieur du transport. J’entends un drôle de bruit du côté de la soute et je me souviens de toute cette histoire de la veille, pendant le voyage… pas le temps de m’en soucier pour l’instant ! Je fonce au cockpit et je mets les gaz. Le vaisseau décolle d’un mètre et je fais un rapide demi-tour pour me positionner face aux stormtroopers. Avec les écrans déflecteurs levés, leurs tirs de blasters ne sont que des piqûres de moustiques pour un vaisseau de cette taille et j’ai tout le temps de basculer sur les commandes de la tourelle pour les arroser copieusement de lasers.

Je remarque alors une ombre près d’Isak. On dirait comme la silhouette d’un Sith, qui me donne la chair de poule. L’ombre est armée d’un sabrolaser à la lame presque noire, qui virevolte avec férocité. En quelques mouvements il massacre les deux Jedi noirs qui combattaient Isak et sans même ralentir sa course, plonge au milieu des troopers. Des membres tombent et l’ombre traverse l’escouade avant de disparaître par la porte du fond du hangar.

C’est ce moment-là que maître Skywalker choisit pour nous contacter. Le communicateur de bord résonne de ses paroles arides :

« Vous pouvez vous replier, compagnons ! nous avons libéré les prisonniers et tué le chef. Il n’y a plus rien à faire ici. A plus tard ! »

J’en reste interloqué. Le maître Jedi nous a recruté pour une mission d’infiltration à ses côtés et il n’a pas même la patience de nous attendre avant de foncer ? Je ne peux pas m’empêcher de saisir le micro pour l’engueuler. Je ne sais plus trop ce que je lui ai dit, mais il a du le sentir passer… Non mais. C’est incroyable, ça, un maître Jedi sans patience, qui ne prête absolument aucune attention à ceux qui devraient être ses disciples dans la Force !

Il file vraiment un mauvais coton, ce Skywalker… dire que l’avenir des Jedi repose sur lui…

Je relaie le message à Isak, qui est toujours aux prises avec des stormtroopers qui semblent plutôt bien entraînés. Il est temps de plier les gaules. Isak attrape au passage un objet tombé d’une des caisses de la salle, avant de courir vers le sas du vaisseau. De mon côté, toujours à la tourelle, j’artille les deux tourelles de défense qui s’étaient activées derrière nous. Ca commence à chauffer ! Isak s’installe aux commandes quand la grande porte extérieure se met lentement à se refermer. Heureusement que j’avais préchauffé les moteurs ! Isak, qui est plutôt bon pilote, se faufile sans perdre de temps entre les deux hauts battants blindés et nous nous envolons dans le ciel acide de cette planète décidément très inhospitalière !

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- MJ : GIOM
- PJ :

  • Isak Tyrel (Tutu)
  • Jazz Mirg (Benoît)