la guilde d’Altaride

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Vampire - Fils des siècles

08 - Thèbes et le prince Iophon

Journal de Calinira

mercredi 18 janvier 2006, par yoda

Nous ne sommes pas restés longtemps à Thèbes. Nous avons obtenu les informations dont nous avions besoin, et savons à présent qu’Uta-Napistî est sans doute trop dangereux pour qu’aller en Égypte soit autre chose que du suicide.

Le plus simple serait de retrouver Sacha pour comprendre son plan. Elle a infanté Philémon il y a 150 ans à Babylone. C’est la seule donnée que nous avons en plus de Xérès, cela me semble bien mince. En traçant une ligne entre ces deux points, nous pouvons conclure que Sacha est à l’extrème ouest du monde. La supposition est plus qu’hasardeuse, mais c’est pour le moment notre seule piste et nous n’avons guère d’autre choix que de la suivre après être passés en Théssalie. Rester à Thèes ne me convient pas, et à Kelindros non plus. J’ai l’impression après quelques nuits de discussions avec les garous qu’il ne referont jamais le monde qu’en paroles, pour le plaisir de s’écouter parler.

Arménios n’a pu s’empêcher de tenter de pénétrer dans Thèbes par un moyen détourné pendant ces quelques jours. Kelindros et moi l’avons retrouvé un matin inconscient, et nous n’avons eu que le temps de nous enterrer avant le lever du soleil. Si nous avions décidé de ne pas faire de rapport cette nuit là, je pense qu’Arménios n’aurait pas survécu. J’apprécie Armenios, même s’il me semble parfois inconscient et s’il ressemble prend parfois l’attitude de Xeres de négliger la vie humaine. L’intérêt qu’il porte à sa famille montre bien que son humanité n’est pas éteinte. J’aime encore plus Kélindros, c’est quelqu’un de droit et avec lequel je partage sans doute le plus. Mais il m’intrigue. J’ai l’impression qu’il se bat trop bien pour un simple pâtre, mais peut-être que je me trompe sur ce point, après c’est une profession qui exige que l’on sache protéger son troupeau des loups. Par contre, il est le premier berger à savoir lire, et j’ignore où il a appris.

Même mes frères ne savent pas écrire, ils préfèrent en général confier la tenue des comptes à leur femme. Quant à Xeres... ce qui s’est produit le jour de notre départ de Thèbes illustre bien quel sinistre personnage il est.

Xérès avait offert de son sang à Arménios, qui était encore bien mal en point. Armenios n’avait pu se contenir, et c’était au tour de Xérès de manquer affreusement de sang. Sachant à quel point il est difficile de se contenir dans de telles circonstances, j’ai proposé à Xeres de lui donner de mon sang afin qu’il puisse plus facilement se controler quand il se nourrirait - sans me vider totalement bien évidemment car alors ce serait moi qui risquerait de tuer quelqu’un. Xeres ne s’est non seulement pas arrêté de boire à mon poignet quand je le lui ai demandé, mais il a de plus tué un berger, trahissant la raison pour laquelle je lui avais donné de mon sang. C’est un Belerophon en puissance que nous avons parmi nous et j’ignore encore que faire...

La suite de nos aventures nous a réservé un moment bien cocasse, quand, surprise par un groupe de brigands alors que je tentais de m’approcher d’eux furtivement, j’ai réussi à me faire disparaitre sous leurs yeux. Mais comme j’ai dû abandonner ma toge à celui qui me tenait, ils n’ont pas pour autant abandonné l’espoir de me rattrapper, et je me suis retrouvée en train de courir dans les bois avec dix hommes incapables de me voir en train de me poursuivre. Pendant ce temps, mes compagnons ont déniché un morceau de carte dans la sacoche d’un des chevaux et mené aux portes de la mort le jeune homme qui les gardaient, dont j’ai appris plus tard qu’il n’était autre que le prince Iophon. Cet homme a harcelé les villageois pour récupérer ce morceau de carte, grâce à cela nous avons pu le localiser et apprendre qu’il en possédait un autre morceau. Mon don d’invisibilité développé avec Homère m’a beaucoup servi. Mais c’est le talent de guerrier de Mesgora qui a tout fait. Il a réussi à défaire dix hommes de Iophon, et Iophon lui-même. Les deux restant nous ont juré allégeance. La vie de chateau semble convenir à Mesgora, mais Armenios de son côté veut aller voir sa famille, et moi-même je ne tiens pas à rester en ce lieu. Je prendrai quelques-uns des richesses avec moi afin de pouvoir dédommager les bergers dont je tuerais malencontreusement une bête.