07 - Ithaque

Nous avons retrouvé Arménios la nuit même de notre arrivée à Ithaque. Avec tout le temps que nous avions perdu, il n’y avait rien d’étonnant à cela. Il nous donne les quelques renseignements glanés auprès des garous.
Nous avons trouvé Homère également, mais pas Ulysse, qui n’est pas encore revenu de la guerre. Sa femme et son fils sont d’ailleurs très inquiets. En effet, le nom de Bélérophon a suffit à nous ouvrir le palais et à rencontrer la famille. D’après ce qu’Homère nous a dit, Ulysse n’est pas une ombre, il a juste reçu du sang d’Homere et quelques pouvoirs allant avec.

Nous avons eu du mal à trouver ce grand poète. Celui-ci a l’extraordinaire capacité de se rendre invisible - capacité qu’il m’a apprise ensuite. Malheureusement, notre séjour à Ithaque n’a pas été très profitable. Homère suit une voie qu’il nomme algoconde (je ne suis pas sûre du terme), et celle-ci lui permet de se passer de sang humain en réconciliant ses deux natures. En contrepartie, Homère doit rester un observateur et il ne peut interférer dans nos destins en nous dévoilant trop de choses.

Nous avons malgré tout appris que les Protos dont Arménios avait entendu parler par les garous sont les ancètres des ombres. Ils pouvaient changer de forme pour passer d’un être complètement humain à la bête, ils étaient plus que nous l’un et l’autre. Hélàs, ils ont peut-être disparu, cela fait un millénaire qu’Homère n’en a pas vu.

Avant de partir, des spartiates sont venus à Ithaque. Leur chef Lycos, un sorcier, cherche les ombres pour les détruire. Ce n’est bien évidemment pas ce qu’il a dit à Pénélope, mais il fut facile à Xérès de faire parler des gardes pour apprendre la vérité. Ceci est fait sous les ordres du roi de Spartes Ménélas.

Malgré la désapprobation de Kélindros et la mienne, Arménios et Xérès décident de les empoisonner par l’intermédiaire d’une servante. Nous partons avant de savoir si la stratagème réussit, mais je suis inquiète sur les repercussions diplomatiques qu’un tel acte pourrait avoir sur la vie de Pénélope et Télémaque. Ils ont déjà bien assez de soucis.

Nous décidons d’aller chercher des renseignements complémentaires sur l’Égypte et l’Uta-Napistî auprès des garous. En effet, Xérès et Arménios sont décidés à aller en Egypte, l’entreprise me semble dangereuse, même si la curiosité me donne également envie d’en savoir plus. Le sphinx nous laisse entrer, mais pose à Arménios une énigme. Mille malheurs ! Arménios s’est trompé dans sa réponse, il a dit que c’était une ombre à la place de son ombre. Erreur bien compréhensible quand on pense au trac causé par cet examen fort peu approprié, et bien légère, mais le Sphinx ne l’a pas vu de cette manière. Il a failli tuer notre ami sous nos yeux, et les portes de la cité lui sont fermées...