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Campagne Ars Magica - Nantes
Un simple combat
extrait des mémoires d’Ailin Doublevue – Tome III - « Découvertes »
samedi 19 janvier 2013, par
La fille du bourgmestre était saine et sauve. Nos ennemis s’étaient retranchés dans la dernière et principale grotte de la Colline aux Gobelins. Mais certaines choses inattendues se passèrent...
Tout semblait se passer à une vitesse réduite. Comme si je pouvais analyser chaque mouvement, chaque instant, si infime soit-il... Voir ce qui aurait pu être fait, autrement !
Un petit chevalier, un grand et gros guerrier à la hache, un grand guerrier magique... et peut-être un petit être féerique quelque part... ah non. Ils affrontent un groupe de soldats. Un trait de lumière détruit le minuscule démon dès le début de l’assaut. Puis des gobelins se ruent eux aussi sur l’ennemi. Efficace !
Mais personne n’a senti sa présence ?!! Ils combattent comme s’il n’y avaient que ces vulgaires brigands à affronter !
Un rugissement.
Ça y est ils l’ont entendu.
Le démon est sur eux. Ils l’aperçoivent juste à temps.
Le petit chevalier lance un nouveau trait de lumière. Serait-il béni de son Dieu ?
Mais le reste du combat est assez désordonné. Pathétique. Sont-ils vraiment des combattants. Un sentiment de pitié m’envahit. Comment peut-on gâcher autant de talent contre une aussi misérable créature ?
Je regarde le démon : feu, fouet, taille. Pas de quoi s’alarmer. J’ai déjà une stratégie. En quelques instants cela devrait être résolu : le petit guerrier à l’épée et à l’orbe, il aura attendri la viande ; le grand guerrier magique il sera allé au contact ; le gros guerrier à la hache, il aura donné le coup final.
Voilà comment aurait dû se passer les choses :
D’abord, extinction des feux : le pouvoir de l’ombre de l’homme sale se répand, il obscurcit toute la pièce. L’homme sale s’évanouit car trop affaibli. Pas grave, il a donné ce qu’il avait à donner. A son évanouissement, l’obscurité cesse. Il fait sombre mais tout le monde semble voir dans le noir. Le fouet en flamme est éteint et le démon désorienté. L’homme sale n’était pas là mais il aurait dû.
Ensuite : Il prend le contrôle d’une douzaine de flèche dans un carquois et les jette à la tête du démon. Ca l’occupera.
Profitant de la désorientation du démon, le grand guerrier magique bondit avec ses pouvoirs sur le démon pour le percuter. Tant pis s’il prend des coups, il encaissera.
Le deuxième grand guerrier, pas magique, le gros, charge.
Avant d’arriver au contact le petit chevalier fait partir un rayon divin.
Le gros guerrier arrive au contact, occupé par le premier grand guerrier le démon ne peut pas esquiver, le coup de hache asséné avec une force démentielle l’achève.
Facile !
C’est ce qui aurait dû se passer. Ce n’est pas exactement ce qui s’est passé...
Si je participes au combat, pronostique : à peine quelques instants.
Charge. Esquive à distance du premier fouet. Protection avec mon bouclier de l’autre coup de fouet. Contact. Bond. Ma lance dans un coup de bas en haut transperce sa gorge pour remonter jusqu’au cerveau. Mort instantanée. Rapide ! Efficace !
Avec les armes que m’a forgé Héphaïstos aucune carapace aussi dure soit-elle ne peut résister à mes coups.
D’ailleurs, où sont mes armes ? Et mes guerriers ?
Quelqu’un vient de lever la main sur moi et de l’abattre sur ma joue, jamais personne n’a osé me frapper sans le payer de sa vie !
C’est alors que je récupérai mes esprits. La fatigue, l’usure, le manque de concentration, que sais-je mais j’avais perdu le lien à la réalité. J’étais partie ailleurs.
Pourtant le combat avait bien eu lieu. Le démon était bien là. Terrassé. Même si pas exactement comme je l’avais vu. Quelques blessures plus graves que prévues. Amalrik et Ulfius avaient été bien touchés mais rien de mortel, fort heureusement.
Nos adversaires étaient vaincus. Seul leur chef avait pu fuir... mais pas loin. Nous le retrouvâmes mort à l’entrée de la grotte, son coffre vidé avec un mot du vrai Chevalier Noir : « l’argent sera redistribué aux volés ».
La fouille des lieux nous donnera quelques éléments intéressants : la confirmation que le laboratoire était celui de Gorgal, quelques lettres qui s’avéreraient utiles, un ouvrage traitant du démon et six pions de vis Ignem récupérés sur le corps du démon.
Des découvertes que nous ne gardâmes pas bien longtemps. Mais ceci est déjà un autre chapitre.