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Poésie
L’Orage
Benoît
jeudi 13 mars 2008, par Benoît
Inspirez et soufflez, forces vives du vent, |
Déchirez et griffez, véritable ouragan, |
Caressez doucement mon visage, mes lèvres |
Comme un vieux souvenir ou comme dans un rêve |
Amer et doucereux. |
Agité par un trouble, une angoisse profonde, |
Tapis dans les ombres d’une vie d’étroitesse |
Assoiffé de grandeur ou bien de petitesse |
Je laisse passer l’air qui ravage et qui gronde |
Amer et doucereux. |
La tornade se tord comme un corps de douleur |
Elle ondule et elle crie dans l’écho de ses pleurs |
Entre l’envie de vivre et celle de survivre |
Mon visage est sec, long, triste, partagé |
Par le spectacle du vaste monde enchanté |
Entre peur et sourire, en bouche un goût de cuivre |
Amer et doucereux. |
Au milieu d’un songe debout comme un moulin |
À vents, bras écartés pour élargir mon corps |
Qui moulinent et qui chantent la nature en décor |
Paysage penché au profil aquilin, |
Amer et doucereux. |
La tornade se tord comme un corps de douleur |
Elle ondule et elle crie dans l’écho de ses pleurs |
Cueillir |
Çà et là |
Encore plus |
De vie et de vent |
Pour mieux partager |
L’instant |
Où le temps se fige, |
Où l’Histoire me traverse, |
Où la terre se mêle à l’air |
Quand l’eau ne connaît plus le repos, |
Emportée par un courant plus fort que le sien |
Amer et doucereux. |
La joie n’en est que plus belle |
Quand elle ne vient pas seule |
Je danse sous les nuages |
Menaçants de l’orage |