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Harry Potter

Chapitre 010 Métamorphose et autres complications

Nouvelle

mardi 19 avril 2005, par Benoît

Le premier cours de Samuel était sur la métamorphose, un art qu’il maîtrisait bien peu, ses connaissances en sorcellerie se cantonnaient aux sorts d’enfants ou aux éléments de survie pour voyageur solitaire.
La classe avait lieu sous la grande verrière.
Quand il arriva, Sam leva les yeux. Il n’y avait pas de plafond, seulement une gigantesque verrière qui laissait passer une lumière abondante. Des étagères couvertes de divers livres et objets tapissaient tous les murs, et le centre de la salle était occupé par des dizaines de petites tables disposées en cercle autour du bureau du professeur Keina, récemment repris par une remplaçante, avait-on averti Samuel. Une certaine Angèle Dragone. Le lieu respirait une agréable odeur d’épices orientales et de cire fondue.
Il y avait encore peu d’élèves présents et Samuel en profita pour les regarder un peu plus attentivement en déballant ses affaires. Il se présenta à son voisin de table, un certain Alain Cantation, première année à Edelpéra et pourtant déjà nommé préfet par ses condisciples. Visiblement un élève sérieux. C’était un petit garçon brun aux grands yeux timides, l’air continuellement effrayé.
Le professeur entama le cours sans préambule.

« Je vais commencer mon cours en vous expliquant comment changer un animal en plante et vice-versa. »
Madame Dragone parlait d’un ton rapide et sentencieux. Sam regarda Alain prendre des notes. Lui se contenta d’essayer de comprendre ce dont il était question en restant attentif au flot de paroles techniques.

« Chapitre 1 : Transformation par la pratique : animal/végétal
Le Cours : I - Du végétal en animal
À l’aide de la formule « vegetanima », tout en tournant la baguette en huit couché en allant de gauche à droite, vous la prononcerez en se concentrant sur le végétal. Rappelez-vous bien de quoi il est constitué. Ainsi, avec la concentration, vous verrez apparaître devant vous un hérisson.
Il est possible qu’il soit vert, ou peut être d’une autre couleur, mais le principale pour ce premier cours, c’est qu’il ait a forme d’un hérisson ou de quelque chose s’en rapprochant. »

Elle enchaîna.

« II - De l’animal au végétal
Vous ferez la même chose que pour le « I », mais ce sera avec la formule « vegetamineo ». Il vous faudra refaire la même chose avec la baguette.
Mais surtout, bien sûr, ne pas oublier que la concentration fait une bonne partie du travail.
Pour cette formule-ci, il sera possible que votre cactus ne revienne pas à son aspect d’origine, ne vous en étonnez pas. »

Discipliné, Alain prit un petit cactus dans le placard de la classe, puis il prit sa baguette , et s’échauffa plusieurs fois , reproduisant le mouvement décrit au tableau.
Il essaya de lancer le sort, et le cactus se changea en porc-épic... Alain fut rassuré : ça s’approchait suffisamment du hérisson, à son avis.
Sauf que quand il voulut lancer le contre-sort , il échoua deux fois de suite ! Il se demandait ce qui n’allait pas, ce ne pouvait pas être un problème de concentration... S’il avait bien reçu un bon entraînement à Durmstrang, c’était celui de se concentrer très fort ! Il se tourna donc vers le professeur, les yeux interrogateurs...

La Métamorphose ! Ça c’était un cours qui intéressait grandement Samuel Finelame bien qu’il n’y connaisse pas grand-chose.
Quand il vit les autres ouvrir leurs livres de métamorphose il se sentit bien embêté car il n’avait pas encore eu le temps de les acquérir : Kulgan avait été si pressé de l’envoyer à Beauxbâtons !
Comme il ne voulait pas sortir du lot il n’osa pas demander un exemplaire et décida de tenter de suivre le cours sans grimoire - en se promettant d’aller acheter le livre le plus vite possible.

La formule, finalement était assez simple.
En souriant à la vue du porc-épic d’Alain, Samuel agita sa vieille baguette au-dessus de son cactus.
Il pensa en se concentrant au goût de ce liquide rafraîchissant qu’on pouvait tirer d’un cactus fraîchement coupé... Il avait découvert cette vertu nourricière au Mexique et pensait que cette expérience lui permettrait de mieux visualiser l’essence même de la plante...
Par contre les mouvements de baguette étaient assez complexes et Sam eu un peu peur de s’embrouiller.

Les deux premières tentatives ne donnèrent rien mais l’élève perfectionna son mouvement.
Quand il se sentit prêt, il se concentra très fort sur ses souvenirs...
« Vegetanima ! » fit-il d’une voix assez forte pour attirer l’attention de toute la classe - dont il se serait bien passé - sur lui.

Dans un « Froutch ! » sonore, le cactus disparut.

Samuel était très embêté par la disparition de son cactus. Il regarda sa baguette pour vérifier qu’elle n’avait rien d’anormal... Il n’avait pas l’habitude de rater ses sortilèges de la sorte, même si la métamorphose n’était pas exactement sa spécialité...
Autour de lui les plantes vertes commençaient toutes plus ou moins à se changer en animaux et Sam se demandait quoi faire... Finalement il décida d’aller discrètement chercher un nouveau pot dans l’armoire pour retenter l’expérience.
À côté de lui, Alain paraissait désemparé. Il se demandait toujours ce qui n’allait pas, puisque ce ne pouvait pas être, selon lui, sa concentration.

« Madame ? » appela-t-il timidement.

De retour à son pupitre avec un nouveau cactus, Sam attendit quelques instants avant de faire une nouvelle tentative.
Il avait un peu peur de faire disparaître à nouveau la plante.

Quand il était en Angleterre, Francis Bailee lui avait enseigné qu’en sorcellerie, rien ne disparaissait jamais. La plupart du temps, les choses étaient déplacées sur des distances plus ou moins importantes, et parfois même dans le temps...
Il se prit à espérer que le déplacement avait été de quelques minutes dans le futur et attendit, pour voir si le cactus n’allait pas finir par réapparaître...

Angèle Dragone s’approcha d’Alain.

« Oui Alain, vous m’avez appelé ? Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle. N’hésitez pas à faire appel à moi en cas de souci », ajouta-t-elle à l’intention de toute la classe.
« M’dame, c’est que je comprends pas ce qui marche pas... J’ai dit la bonne formule tout ça, et le hérisson y refuse de redevenir une plante ! »

Madame Dragone lui répondit d’un air distrait, déjà en train de prêter attention à une autre élève, qui lui demandait un nouveau cactus.

« Alain, le but de l’exercice est indiqué sur le tableau. Relisez donc. »

Elle s’éloigna de la table de Sam et Alain pour venir en aide à Laura, dont le hérisson violet gambadait entre les tables.

Comme son cactus ne se décidait pas à réapparaître, Samuel devait prendre une décision. Une nouvelle tentative l’effrayait un petit peu ; après tout, il lui arrivait un peu trop souvent des catastrophes quand il usait de sorcellerie ces derniers jours... D’un autre côté, s’il ne faisait rien il allait finir par se faire remarquer par la professeur, qui pourrait même enlever des points à Liwi... ce qui n’était pas juste pour les autres.
Samuel se décida donc à faire une nouvelle tentative sur sa plante. Il lava sa baguette, regarda autour de lui rapidement pour vérifier que chacun était occupé avec son propre exercice pour lancer à nouveau le sort :

« Vegetamina ! » lança-t-il en opérant le complexe mouvement de baguette qu’il venait d’apprendre.

Le cactus commença à changer de couleur et de forme, comme s’il se ramollissait... et soudain dans un souffle chaud il s’enflamma comme une torche !
La flamme montait à cinquante centimètres au-dessus du pupitre : impossible de ne pas se faire remarquer !
Décidé à ne pas utiliser sa baguette pour éteindre le feu, Sam chercha autour de lui un moyen « traditionnel » comme une carafe d’eau... qu’il ne trouva pas.

Ambre s’apprêtait à lancer la formule qui lui permettait de retransformer son hérisson bleu ciel en un cactus qu’elle espérait vert.

« Vegetamineo » prononça-t-elle.

Le hérisson changea une nouvelle de fois de forme pour redevenir un cactus à peu près correct, satisfaite, Ambre s’apprêta à relancer le sort quand une odeur de bois brûlé la saisit, elle se retourna et vit des flammes assez hautes qui commençaient à dévorer le bureau où son voisin était assis, elle ne remarqua pas d’eau autour d’elle mais aperçut tout de même un seau remplit d’eau à l’autre bout de la classe. Ambre pointa sa baguette sur le seau.

« Accio seau ! » prononça-t-elle, le seau ne bougea pas d’un pouce.

La jeune fille soupira, exaspérée, elle répéta sa formule et le seau bougea pour atterrir dans ses bras ouverts. Ambre se dirigea vers le bureau enflammé et jeta le seau sur les flammes qui diminuèrent d’intensité, les flammes étaient toujours présentes mais moins dangereuse. La jeune fille se dit que la prof ferait bien quelque chose et elle regarda le garçon qui se trouvait derrière les flammes, celui-ci était trempé à cause de l’eau qu’elle avait jetée sans prendre le temps de viser, elle reconnut Samuel.

« Désolée, ce n’était pas mon intention. Si tu ne veux pas terminer rôti je te conseille de te lever et de t’éloigner du bureau » lui dit-elle.

Ambre s’éloigna elle aussi, attendant que le professeur réagisse.

Complètement trempé par la douche froide d’Ambre, qui avait réagi très vite en découvrant le début d’incendie, Samuel s’écarta vivement de son bureau. Comme il était trempé, il se dit qu’après tout, sa robe de sorcier était fichue et d’un geste preste il ôta son vêtement.

Il portait un pantalon blanc un peu usé aux genoux et une chemise bleu ciel, d’un style un peu ancien. Un œil attentif pourrait y distinguer la silhouette d’un oiseau bizarre sur la poche de poitrine, comme si un écusson avait longtemps été cousu ici autrefois.

Armé de sa grande robe de sorcier trempée, Sam se jeta sur les dernières flammes pour les étouffer en plaçant l’étoffe par-dessus.
Au passage, les quelques feuillets de cours qu’il avait réunis et rédigés devaient ressembler à une espèce de pâte molle et humide. Beurk !

Ambre regarda Samuel étouffer les dernières flammes et jeta un coup d’oeil à ses copies qui ressemblaient plus à une pâte qu’à des feuilles de cours, elle prit sa baguette et l’agita en direction de son cactus.

« Vegetamina » prononça-t-elle.

Le cactus devint un hérisson d’une couleur normale et d’une forme normale. Avec un sourire, la jeune fille essaya la procéder inverse.

« Vegetamineo »

Le hérisson devint aussitôt un cactus, son sourire s’élargit encore elle s’approcha du cactus le regardant un instant, il ressemblait à un cactus. La jeune fille ne se préoccupa plus de Samuel et se rassit à sa place. Elle répéta de nombreuses fois la transformation avec un résultat toujours excellent, son cactus devenait bien un hérisson et le hérisson devenait bien un cactus. Ambre finit par laisser le hérisson avancer sur son bureau, elle effleura les piquants présents sur son dos et mit sa main sous le ventre de l’animal pour le soulever. Elle le reposa, dommage que l’ont ne puisse pas caresser les hérissons. La jeune fille avait toujours adoré les animaux, elle les préférait même aux humains.

Pendant ce temps, le jeune Alain, donc, se creusait la tête pour essayer de comprendre ce qui n’allait pas... Quelques idées lui traversaient bien l’esprit, mais elles n’étaient pas très cohérentes ni logiques, il le savait... Du coup, il séchait sur son porc-épic, passant d’une idée saugrenue à une idée fantaisiste quant à la raison qui l’empêchait de le retransformer en cactus...
Cela ne pouvait pas être un problème de concentration, c’était bien la seule chose dont il était sûr, mais pour le reste... Il hésitait, en outre, à tenter à nouveau le sort car, s’il marchait, Alain ne saurait pas pourquoi cela fonctionnerait cette fois-ci et pas celles d’avant... Il ne pourrait observer ce qui n’allait pas que si le sort ratait à nouveau et il n’en était pas sûr.
Tout en se grattant la tête, il se disait qu’il ne pouvait pas faire exprès de lancer le sort de manière incorrecte : cela ne lui apprendrait rien, puisque justement ce serait un coup raté exprès ! Il commençait à se sentir coincé et à se décourager en se demandant qu’est-ce qui avait pu être incorrect dans son sort... Si quelque chose fût même incorrecte... À moins que...
À moins qu’il n’ait lancé le sort correctement... Et que c’était un phénomène extérieur qui avait contré son sort !
Mais oui, ce devait être ça, tout simplement ! Mais le problème, c’était maintenant de découvrir quel était ce phénomène extérieur...

Alain regarda autour de lui, et s’aperçut que certains élèves n’arrivaient pas mieux que lui à se débrouiller dans le sort...
Il trouva cela bizarre... Qu’est-ce qui pouvait bien empêcher le sort de fonctionner, dans cette classe ?

« C’est peut-être la température ambiante ? » se dit-il.

Mais il savait très bien que ce n’était pas cela...

Terrifié par l’effet dévastateur de son sortilège, Sam fit la grimace. Il ne se sentait pas bien, comme s’il venait de passer une nuit blanche.
Le décalage horaire devait commencer à être bien encaissé maintenant, pourtant...

« C’est sans doute encore cette histoire de balai qui m’a fatigué et je n’arrive plus à me concentrer, se dit Samuel avec un soupir de dépit. Décidément, je n’arrive à rien. Si Serlena Keina l’apprend je suis bon pour retourner directement en deuxième année... »

Il a vraiment l’air désespéré et n’essaie même plus de continuer l’exercice. D’ailleurs son pupitre ressemble plus à un champ de bataille qu’à un bureau d’élève... même sorcier.

Sa voisine, Ambre, s’arrêta de lancer sa formule, voyant qu’elle ne pourrait rien améliorer. Elle regarda un instant comment s’en sortait les autres. Laura avait l’air de bien se débrouiller, un petit problème de couleur mais rien de grave. Alain semblait avoir un problème à retransformer son porc-épic en cactus. Samuel avait une mine défaite, on aurait dit qu’il venait de voir la mort. En fait, Alain et Sam semblait tous les deux déboussolés par leur transformation ou catastrophique, ou inachevée. Elle soupira, et s’approcha d’Alain.*

« Ça ne va pas ? » demanda-t-elle.

Elle observa l’animal du garçon et lui jeta un coup d’oeil.

« Tu n’arrives pas à le faire redevenir un cactus ? » questionna-t-elle à nouveau.

Elle jeta un autre coup d’oeil mais cette fois-ci, elle regarda le bureau de Samuel, complètement dévasté si ce n’est pire. Elle agita sa baguette et le bureau redevint à peu près correct, les bouts de bois s’étaient remis à leur place et l’objet avait plus l’air d’un bureau, seules les traces de brûlures subsistaient. Ambre reporta son attention sur Alain attendant une réponse.
Le garçon avait l’air complètement perdu dans ses pensées.

« Alain ? Tu es parmi nous ? » demanda-t-elle au garçon.

Elle commençait à s’inquiéter sérieusement, la jeune fille ne perdait pas souvent le contrôle de ses moyens mais il avait vraiment la mine égarée.

« C’est parce que tu n’arrives pas à faire ton sort ? »

Ambre attendit une réaction ou une réponse de sa part, ça lui prouverait qu’il était toujours vivant...

C’était à peine si Alain entendait la voix de la jeune fille, tout à ses réflexions. Il finit par comprendre qu’elle s’adressait à lui. Il n’avait absolument pas compris ce qu’elle voulait lui dire, encore trop plongé dans ses pensées pour pouvoir assimiler le sens de ses paroles. Il tourna vers elle un regard interrogateur.

Ambre le vit tourner la tête.

« Euh... Toi comprendre ce que moi dire ? » demanda-t-elle, comme si elle s’adressait à un extraterrestre. Le garçon avait vraiment l’air dans ses pensées, on aurait put dire qu’elle l’emprisonnaient et l’empêchaient de revenir à la réalité. Elle agita sa main devant le visage d’Alain pour voir si une réaction se déclencherait.

« On dirait qu’il est pétrifié ! » pensa-t-elle avec une pointe de peur.

Elle examina les yeux d’Alain, ils étaient vides de toute expression.

« Pourquoi pense-t-il autant ? Il n’arrive pas à retransformer son porc-épic, ce n’est pas si grave. » se dit-elle au bout d’un moment.

Quand elle passa la main devant ses yeux, Alain, toujours absorbé (c’était le cas de le dire !) dans ses pensées, sursauta brusquement, et murmura :

« Excuse-moi... Je n’ai pas entendu ce que tu disais... »

Ambre manqua de tomber de sa chaise, on aurait qu’Alain reprenait vie.

« Tu... Tu es sûr que ça va ? » demanda-t-elle, inquiète.

Elle l’observa, la jeune fille était effrayée mais elle ne le laissa pas voir.

« On aurait dit que tu étais mort. C’est parce que tu n’arrives pas ta métamorphose ? »lui répéta-t-elle un nouvelle fois.

Ambre se demandait pourquoi le fait de ne pas réussir à retransformer son porc-épic affecté tant le garçon. Elle n’arrêtait pas de se poser cette question sans trouver aucunes réponses. Maintenant qu’Alain était de nouveau « vivant », il pourrait répondre.

« Oh. Euh... J’étais juste... plongé dans mes pensées. Ça m’arrive de temps en temps... C’est juste que d’habitude, j’arrive assez bien à lancer des sorts, et à l’école des sorciers de Durmstrang, il faut bien être bon dans cette matière si on veut éviter des corvées tous les soirs ! Alors là, ça m’inquiète un peu. »

« Que se passe-t-il ? » demanda Angèle Dragone, la professeur, qui arrivait dans la rangée.

Samuel Finelame se tourna vers Madame Dragone, l’air embêté et fatigué.
Plus le choix, il allait bien falloir s’expliquer sur l’incendie de ses affaires de classe...

« Je suis vraiment désolé, professeur... mais je n’arrive pas à lancer correctement le sort. J’ai été à l’infirmerie récemment et je dois être encore trop affaibli, je ne sais pas trop... »

Sam n’aimait vraiment pas dévoiler ses faiblesses et il devait prendre sur lui pour déclarer ce genre de choses. Mais il se disait qu’il était à Beauxbâtons, dans l’un des lieux les mieux protégés du monde des sorciers... Il ne pouvait donc rien lui arriver ici, il pouvait... baisser sa garde.

La tête appuyé sur sa main, le coude reposant sur la table noircie de suie, l’élève regardait sa baguette sans plus rien dire.
Il ne comprenait vraiment pas pourquoi il n’était plus bon à rien en sorcellerie depuis quelques jours... Depuis qu’il était arrivé à Beauxbâtons... Pire maintenant, ses sorts commençaient à devenir des désastres, des accidents graves pourraient finir par se produire...

Angèle Dragone regarda toute la classe et éleva la voix :

« Stop ! Arrêtez tout et asseyez vous ! »

Le brouhaha des élèves s’interrompit brusquement.
Sam releva la tête, la mine grise, le front ridé par le désappointement, pour écouter le professeur Dragone. Il avait déjà arrêté ses exercices depuis un moment, incapable d’arriver à quoique ce soit... pour une raison inconnue. De plus il se sentait étrangement fatigué. Il retint avec difficulté un énorme bâillement...
Alain ne s’était même pas aperçu qu’il n’était plus assis, mais qu’il était penché vers Ambre. Il se rassit et se tut. Il attendit ce qu’allait dire le professeur avec appréhension.
Ambre regarda le professeur avec étonnement. Elle était déjà assise et attendit avec inquiétude ce qui allait se passer. De toute évidence, elle était la seule de son petit groupe à avoir réussis à lancer son sort correctement. C’était tout de même étrange, les autres devraient avoir réussi aussi, pensait-t-elle, un peu inquiète. La jeune fille se demanda si elle n’avait pas fait quelque chose qui aurait déclenché un blocus dans les sorts des autres élèves.

« Réfléchis Ambre, tu ne peux pas bloquer les sorts » se dit-elle en essayant de se rassurer.

Elle secoua la tête. Ce n’était pas le moment de penser à ça. Ambre regarda le professeur, attendant sa réaction.

« Asseyez vous, déclara Madame Dragone. Nous arrêtons les frais, le cour est terminé. Vous me remettrez votre devoir au début de notre prochain cours. »

Elle alla au tableau pour écrire :

« Devoir III - 5 pages ou plus - Expliquez et démontrez les phénomènes entraînant l’échec d’un sortilège de métamorphose. Et proposez des solutions. »

Elle se retourna ensuite vers sa classe pour dire au revoir à ses élèves.
Alain, qui avait rapidement pris en note le contenu du devoir, commença à ranger ses affaires. Il avait remarqué que Samuel n’avait pas vraiment réussi non plus et il décida d’aller le voir dès qu’il aurait franchi la porte de la salle, pour lui demander ce qu’il pensait de tout ça.
Après tout, Samuel semblait vraiment sympathique et le devoir serait sans doute plus facile à faire à deux.
De son côté, Samuel avait vraiment une mine désespérée en sortant du cours. Tous ses sortilèges échouaient lamentablement, il n’avait strictement aucune chance de réussir ses examens. Il n’avait rien à faire dans cette école de sorciers...
Complètement désemparé, il passa la porte, tête baissée, traînant les pieds, avec sous le bras quelques feuillets cramés et trempés récupérés sur sa table de classe.