la guilde d’Altaride

Collectif ouvert d’écriture rôlistique

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Fils des siècles

WIP4 Objectif : édition

Work in progress

vendredi 2 mai 2014, par Benoît

Dès le début, il était pour moi évident que ce projet aurait pour objectif principal d’aboutir à un livre édité. Pourquoi cet objectif précis ? J’écris du jeu de rôle depuis que j’ai quatorze ans. Les jeux par lesquels je suis passé sont nombreux, que ce soient des créations personnelles ou collectives, des licences connues ou des univers totalement loufoques… Mais je me contentais toujours de cibler mon environnement de jeu.

Ça ne date pas d’aujourd’hui

Pourtant, avec Mythe d’Altaride, nous avions eu de grandes ambitions… Mais sans base solide, sans expérience aussi. Ce jeu, qui est à la base du collectif d’écriture de la guilde d’Altaride, est une création de groupe organisée par les deux inventeurs initiaux de l’univers du jeu, Cédric Laborde-Boutet et moi-même, essentiellement entre 1993 et 2003. Chacun apportait sa pierre à l’édifice, d’une manière très conviviale et instinctive… mais aussi, en dépit de nos efforts, plutôt désorganisée. Nous posions bien régulièrement les bases de ce que devait être le sommaire du livre de base du jeu, nous commencions consciencieusement à remplir les rubriques… Mais, c’est souvent le problème avec les collectifs de bénévoles, l’un ou l’autre des participants venait fatalement à manquer de temps ou de motivation… ce qui démotivait le ou les autres pour un temps… Retardant l’achèvement, encore et encore.

Bosser pour ses proches et pour soi

Le travail bénévole en groupe peut aussi être très bénéfique. La motivation peut d’ailleurs aussi venir des autres. Quand on voit que le projet est relancé, que des meneurs de jeu font tourner une ou plusieurs tables… ça donne envie de s’y remettre ! Mais ce fonctionnement cyclique intervenait aussi à une période de ma vie ou ma vision du jeu de rôle était en pleine mutation. Je me suis mis à jouer énormément entre 1997 et 2007, essentiellement en milieu associatif. J’y ai croisé des centaines de personnes ayant des tas de manières de jouer, j’ai testé des dizaines de jeux différents… Et j’ai écris pour d’innombrables groupes (en particulier des scénarios et des campagnes pour des jeux comme Star Wars D6, Vampire le requiem, Nephilim révélation, James Bond 007, Les Secrets de la 7e mer, L’Appel de Cthulhu et quelques jeux de rôle amateurs). Une petite partie de ces textes se trouve sur le site de la guilde d’Altaride, comme autant de jalons sur mon parcours de rôliste. Une petite partie seulement parce que la plupart de ces scénarios étaient tellement adaptés au groupe de jeu pour lequel ils étaient destinés qu’ils comportaient une grande part d’improvisation et une autre grande part de notes éparses, souvent manuscrites et encore souvent perdues depuis longtemps.

J’ai peu à peu gagné en discipline. En fait, j’ai surtout commencé à moins pratiquer et, du coup, à réfléchir un peu plus avant d’écrire et à mieux préparer mes parties. Le site et ses nombreux visiteurs m’a aussi aidé à comprendre qu’il était utile de préparer mes scénarios de telle manière qu’ils pourront être ensuite compréhensibles par d’autres meneurs de jeu que moi. Une chose que je faisais très sérieusement aux débuts de Mythe d’Altaride mais que j’avais mis de côté en arrivant dans les clubs (à quinze ans, j’avais écrit une campagne de trois cents pages pour Mythe d’Altaride… Et ça reste bizarrement mon plus gros texte, mémoires de littérature inclus).

Aller vers l’autre

Peut-être qu’en m’éloignant du milieu associatif (pour diverses raisons qui pourraient largement faire l’objet d’un autre billet), j’éprouvais un peu plus le besoin de rester en contact avec les autres rôlistes. Au lieu de les avoir à ma table, je pouvais encore être à la leur en écrivant leur scénario.

Me voilà donc avec une envie grandissante de proposer un contenu « lisible » à d’autres que mes proches et moi-même. C’est une envie qui se matérialise de plusieurs manières, comme la mise en page des scénarios de mon ami « Tzantal » ou la création de la revue rôliste Chroniques d’Altaride, ainsi que pas mal d’autres réalisations dans un contexte non-ludique. Je constate que j’en retire à chaque fois une grande satisfaction personnelle. Le contenu que j’ai créé ou auquel j’ai participé peut enfin être partagé. Ce n’est plus de la création fermée, limitée à moi-même ou à un cercle très restreint mais quelque chose d’ouvert, offert à qui souhaite s’y intéresser.

Du temps perdu ?

Le temps supplémentaire consacré à la mise en forme du sujet et des idées me paraissait au départ quelque chose comme du temps perdu. Au lieu de faire de belles phrases, je me disait qu’il valait mieux faire un brouillon jouable et enchaîner sur un deuxième. Une méthode qui a quand même du bon puisqu’elle m’a permis d’écrire énormément, et donc de m’améliorer dans la construction de mes créations, que ce soient des scénarios, des règles, des aides de jeu, des nouvelles, des articles… Mais la finition apporte une touche finale tout aussi indispensable pour la qualité du produit. Déjà parce que sans elle, ce n’est pas un produit mais un concept, tout au plus un brouillon. Aussi parce qu’elle m’oblige à examiner avec attention la cohérence général de ma création. Quand on veut aller jusqu’au bout, on doit faire attention au moindre détail, et cette attention est la clef d’une nette amélioration.

Une nouvelle manière de voir les choses

Viser, d’entrée de jeu, l’édition pour Fils des siècles, c’est donc à la fois me poser une échéance concrète, un but à atteindre qui est pour moi un vrai moteur, une réelle motivation à rester concentré, et un principe d’amélioration de la création, dans le souci de la rendre à la fois compréhensible et intéressante pour un lecteur extérieur à mon cercle de testeurs habituel.

Et en attendant d’avoir un éditeur, je me focalise sur la première grande étape de diffusion du jeu : le kit de découverte, qui devrait être disponible fin avril, début mai… Et je croise les doigts pour que la mayonnaise prenne !


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