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Le Crépuscule des demi-dieux
Épisode 5 L’Antre des Hommes-Chats
jeudi 21 juin 2012, par
Les Personnages peuvent donc décider de suivre Olème Brasset dans son périple pour rejoindre Anselme Constant. Dans ce cas, celui-ci les précède à l’intérieur d’un corridor au sol pentu. Il les conduit jusqu’à une salle à peu près circulaire dont les murs mal taillés laissent discerner une roche noirâtre. Dans un coin, se discerne des fagots de paille moisie. Au même endroit, mais avachis contre le mur, apparaissent des cadavres squelettiques enchainés. Un peu plus loin de là, contre une des parois, se trouvent également des dizaines de caisses remplies d’armes. Au centre, se dessine un puits ouvert dont les parois intérieures dévoilent les barreaux d’une échelle. Cette dernière s’enfonce dans le boyau, et disparaît d’ailleurs très vite dans l’obscurité.
Olème Brasset se dirige immédiatement vers le muret de protection du puits. Il l’enjambe, en faisant signe aux Personnages de le suivre. Il s’accroche aux barreaux et entame sa descente à l’intérieur de la béance qui le constitue. Puis, au bout de quelques mètres de progression dans le noir, il atterrit sur le sol. Il cherche des mains un loquet permettant d’ouvrir une trappe. Il s’y glisse en expliquant aux Personnages que c’est par cet endroit qu’il faut passer. Il progresse encore sur deux ou trois mètres, avant de faire pivoter un second panneau de bois et de se relever. Évidemment, les Personnages ne peuvent que le suivre sans poser de questions.
De fait, une fois debout, les Personnages se rendent comptent qu’ils se trouvent à l’intérieur d’une autre cave. Ils s’aperçoivent également qu’ils y ont pénétré par l’intermédiaire d’une fausse barrique de vin accolée à une demi-douzaine d’autres – vraies - de part et d’autres de celles-ci. En examinant les lieux, ils voient aussi que des torches sont allumées à ses parois. De nombreuses autres caisses de vin sont entassées le long des murs ; la plupart sont d’ailleurs poussiéreuses et recouvertes de toiles d’araignées ou d’excréments de rongeurs. À l’autre extrémité de la salle apparaît un escalier de pierre en colimaçon dont les dernières marches disparaissent dans le plafond. Olème Brasset en entreprend très vite la montée en faisant une nouvelle fois aux Personnages de l’accompagner. Une porte se discerne au sommet de l’escalier, qu’Olème Brasset ouvre, et franchit.
Olème Brasset et les Personnages pénètrent maintenant dans ce qui semble être la salle commune d’une auberge. Disséminées autour d’une vingtaine de tables, sont assises une cinquantaine de personnes environs. La plupart sont des hommes en armes qui sont en train de discuter, de manger et de boire. Une table légèrement éloignée des autres laisse discerner une dizaine d’individus en train de s’affairer et de discuter un peu plus bruyamment que leurs compagnons. Olème Brasset s’avance hâtivement vers l’un de ceux-ci et se présente à lui. Il lui présente également les Personnages, en leur disant qu’il s’agit d’Anselme Constant.
Il enchaine immédiatement en expliquant à Anselme Constant de quelle manière il a fait connaissance avec les Personnages. Il détaille de quelle manière il a failli être pris avec sa sœur Caroline, par des miliciens à la solde des Catholiques de Montauban. Il n’a donc pas eu le temps, fait-il, de remettre sa sœur Caroline entre les mains du Pasteur Bertrand Henrieux, comme cela a été prévu à l’origine. Car, comme tout le monde sait, c’est ce dernier qui met les enfants en lieu sur en attendant que les événements se calment. Il s’excuse aussi auprès de lui de ne pas avoir pu mener à bien la mission qu’il lui a confiée. Il va essayer, reprend t’il, de trouver un autre moyen d’avertir Guilbert DeFoix et les autres membres de la Cour des Aides de la Cité, que le comte de Lamoricière et le comte de la Hotte sont morts. Car, il est plus que nécessaire qu’ils doivent reprendre les choses en main de leur coté en attendant que l’armée de renfort du comte ne vienne desserrer l’étau que Monseigneur de Beaujeu a mis en place tout autour de la ville. Et, enfin, il dit encore à Anselme Constant – si les Personnages lui ont fait cette confidence – les intentions de l’Abbé Julien Maistre.
À l’issue de cet entretien, Anselme Constant demande aux Personnages pour quelle raison ils cheminaient le long des souterrains de la cité. Dans ce cas, ceux-ci peuvent lui relater l’enchainement de circonstances qui les y ont conduits. Ils peuvent également révéler à Anselme Constant, à Olème Brasset et aux autres soldats qui se trouvent autour de lui, que, contrairement aux apparences, le comte de Lamoricière n’est pas décédé dans les flammes de son château. Anselme Constant est alors extrêmement surpris. Il leur pose de nombreuses questions a ce sujet : ou il est, que fait-il, comment le joindre au plus vite, quelles sont ses intentions pour reprendre la ville en main, pour repousser les assauts de troupes de l’évêque de Cahors au-delà de Montauban. Les Personnages peuvent encore lui dévoiler ce qu’ils ont entendu de la bouche de l’Abbé Julien Maistre en ce qui concerne son plan destiné à ouvrir les portes de la ville aux soldats de Monseigneur de Beaujeu ; ceci, avant que les renforts du comte de Lamoricière situés a une demi-journée de marche de là ne puissent intervenir afin de renverser la situation.
Dès que les Personnages lui révèlent ces informations, Anselme Constant se lève brusquement. Il explique qu’il n’y a pas une minute a perdre. Il faut immédiatement prévenir Guilbert DeFoix du danger auquel il va être confronté durant les instants qui viennent. Il faut l’avertir avant qu’il ne soit trop tard. D’autant qu’aux dernières nouvelles, les soldats de l’évêque de Cahors ont encore progressé vers l’intérieur des remparts. Il demande ensuite à tous les hommes présents dans la salle commune de prendre leurs armes. Il leur ordonne de le suivre, tandis qu’il prend la direction de la porte de l’établissement ouvrant sur la rue. Avant de quitter les lieux, il se tourne un instant vers Olème Brasset et les Personnages. Il leur dit qu’ils doivent de nouveau passer par les souterrains afin d’arriver le plus vite possible aux remparts. Ils rejoindront plus vite que lui Guilbert DeFoix par ce moyen, car lui risque d’être retardé par la foule qui encombre les rues de la ville en ce moment même. Il va d’ailleurs en profiter pour informer la population de se tenir prête et de faire en sorte d’élever des barricades autour des portes de la Cité. Il dit encore qu’il va leur être nécessaire de rencontrer Rémi Grosbras et la bande de brigands dont il est le chef, pour passer au plus court. Il rédige un petit mot sur un morceau de papier à l’intention de ce dernier, afin qu’il ne lui fasse pas de difficultés lorsqu’ils se trouveront dans les parages de son repaire.
Finalement, il laisse Olème Brasset et les Personnages derrière lui. Accompagné des hommes qui se trouvaient avec lui à l’intérieur de la salle commune de l’auberge, il sort du bâtiment. Les Personnages l’aperçoivent alors par une des fenêtres en train de rassembler tout le monde, puis, de monter sur son cheval. Puis, il s’éloigne en leur compagnie.
Dès lors, Olème Brasset et les Personnages font demi-tour. Ils redescendent dans la cave de l’auberge. Olème Brasset ouvre le panneau de la barrique de vin qui cache le passage secret menant aux souterrains de la Cité. Ils remontent le puits dans lequel ils se sont engouffrés à l’aller. Ils atterrissent à nouveau dans la salle caverneuse aux murs de laquelle sont accrochés de cadavres. Ils arpentent encore les couloirs, les croisements et les salles qu’ils ont déjà traversé dans l’autre sens. Au bout d’un moment, après avoir cheminé dans les corridors qu’ils connaissent déjà, Olème Brasset les fait pénétrer dans une partie des sous sols de la ville qu’ils ne connaissent pas. Ils arrivent en effet au pied d’un escalier qu’ils n’ont jamais vu, car ces murs sont constellés de dessins plus ou moins graveleux, et de mots orduriers. Des fissures apparaissent un peu partout sur ses pans, ainsi que su le sol et au plafond du passage. Des torches flamboyantes y sont également accrochées.
Olème Brasset gravit les marches en demandant aux Personnages de ne pas faire de geste qui pourrait être considéré comme hostile. L’escalier se termine devant l’entrée d’un nouveau corridor d’à peine quelques mètres de long. Un peu plus loin, se discerne un croisement au centre duquel se tiennent ce qui semble être trois brigands armés surveillant les alentours avec vigilance.
Si les Personnages ne sont pas accompagnés d’Olème Brasset pour une raison ou pour une autre, les trois bandits les attaquent aussitôt, tout en appelant à l’aide. Très vite, d’autres hommes de main arrivent en renforts des couloirs adjacents au croisement. Ils se précipitent sur les Personnages, les attaquent. Et, a moins qu’ils ne fuient rapidement, les Personnages se font bientôt ceinturer, puis définitivement capturer.
Par contre, s’ils se trouvent avec Olème Brasset, les trois brigands sont surpris de voir ce dernier venir dans leur direction. Malgré tout, ils l’accueillent chaleureusement en lui demandant des nouvelles de sa famille, de ses amis, etc. Ils observent les Personnages avec méfiance, jusqu’à ce qu’Olème Brasset disent qu’ils sont avec lui et qu’ils n’ont rien à craindre d’eux ; ils sont dans le camp d’Anselme Constant. De fait, dès qu’Olème Brasset prononce le nom d’Anselme Constant, ils se détendent. Tandis que deux d’entre eux restent au croisement pour surveiller les environs, le troisième conduit alors Olème Brasset et les Personnages tout le long d’un dédale de corridors. Celui-ci les fait également parfois pénétrer à l’intérieur de salles. La plupart d’entre elles sont d’ailleurs occupées par de nombreux hommes en armes en train de déplacer une multitude de caisses. Olème Brasset leur explique que Rémi Grosbras fait un peu de contrebande d’armes actuellement, et que les affaires marchent plutôt bien. Il en fournit évidemment, autant chez les troupes du comte de Lamoricière et les Huguenots, que chez les catholiques et leurs partisans. Puis, il se met a rire, tout en poursuivant son cheminement à travers le passage suivant.
Le long de leur itinéraire, le brigand avoue également que Rémi Grosbras et le chef incontesté de cette bande de détrousseurs de grands chemins. Et cela fait maintenant plusieurs mois qu’ils habitent les anciens souterrains qui s’étendent en dessous de l’abbaye de la Chaise Dieu.
Dans le cas ou les Personnages sont les prisonniers de la troupe de brigands, ils sont conduits sans ménagement jusqu’à l’intérieur d’une grande salle qui a été aménagée en une sorte de salle du trône. Un fauteuil monté sur une estrade apparaît dans le fond de celle-ci. Derrière lui, des tentures vermeilles mais rapiécées sont élevées jusqu’au plafond. Des armes sont accrochées aux murs, des torches s’y discernent également. Et tout le long des parois, se distinguent d’innombrables caisses ou tonneaux remplis d’armes diverses et de munitions. S’y voient aussi des sacs de nourriture. Evidemment, Rémi Grosbras est assis sur le fauteuil qui surplombe l’assemblée et examine les Personnages de la tète aux pieds lorsqu’ils s’arrêtent devant lui.
Aussitôt, il commence leur interrogatoire en règle. Tout d’abord, il leur demande qu’est ce qu’ils sont venus faire dans cette partie des souterrains de la ville. Il leur demande ensuite, sans leur laisser le temps de répondre, pour quelle raison ils sont venus l’espionner sur son territoire, et qui les envoie. Il dira encore a un de ses hommes de main présents de la salle, de retirer toutes leurs armes et l’ensemble de leurs effets personnels aux Personnages. Il fait un signe de la main a ses condisciples, pour qu’ils les conduisent jusqu’à un coin un peu à l’écart. Ils se mettent a les torturer en leur posant toujours les mêmes questions, sans que cela na gène Rémi Grosbras dans ses activités. Et ce, jusqu’à ce que les Personnages ne décèdent ou ne tentent de s’enfuir d’une manière ou d’une autre, afin de quitter le repaire des brigands. En fait, le seul moyen de s’échapper est de prendre Rémi Grosbras en otage, et de quitter les lieux en le menaçant d’une arme. Ils sont alors poursuivis sans relâche tout le long des salles et des corridors environnants, mais ne s’en prennent pas a eux tant qu’ils détiennent leur chef. Les brigands n’abandonnent que lorsque les Personnages n’atteignent les limites extérieures de leur antre ; c’est-à-dire les environs de la fontaine Carolingienne qu’ils doivent atteindre. Et s’ils relâchent Rémi GrosBras qu’a cet endroit, ils récupèrent leur chef, avant de quitter les lieux, sans s’en prendre aux Personnages non plus.
Par contre, si les Personnages sont accompagnés d’Olème Brasset lorsqu’ils arrivent dans la salle du trône de Rémi GrosBras, celui-ci les accueille joyeusement. Il demande à Olème Brasset qui sont les gens qui l’accompagnent, en les dévisageant avec méfiance. Lorsqu’Olème Brasset lui dit qu’ils sont des amis d’Anselme Constant, il se détend et les accueille également à bras ouvert. Ensuite, Rémi Grosbras s’enquiert justement d’Anselme Constant et de ses affaires. Il le questionne à propos des chargements de pièces d’orfèvrerie qui doivent prochainement lui être livrées. Puis, il demande Olème Brasset ce qui l’amène dans son repaire de brigands, tout en se mettant a rire. Ce dernier lui détaille alors la situation de ces dernières heures au sein des rues de Montauban, ainsi qu’aux abords de ses remparts. Il évoque aussi les intentions de l’Abbé Julien Maistre, et son plan pour ouvrir les portes de la Cité aux troupes de l’évêque de Cahors. Il relate la façon dont il a failli être capturé par des miliciens partisans des Catholiques, dans la cave de l’une des maisons abandonnées de la ville. Rémi GrosBras accepte aussitôt volontiers d’aider Olème Brasset a atteindre le plus vite les remparts de la ville en passant par son territoire. Il rajoute qu’il n’aime pas Julien Maistre, car une de ses affaires a failli mal se terminer a cause de lui il y a quelques temps. Puis, en compagnie d’un groupe d’une dizaine de ses hommes présents dans les lieux a cet instant précis, il quitte la salle. Il accompagne Olème Brasset et les Personnages au travers de plusieurs corridors de son antre. Ensemble, ils atteignent un cul de sac au mur duquel se discerne une échelle de fer. Celle-ci grimpe le long de la paroi, jusqu’à une plaque d’égout ouvrant sur l’extérieur. Il la leur désigne, en leur disant que, par ce chemin, ils se trouvent a l’angle de la rue débouchant sur les remparts situés non loin des portes de la ville. De fait, Olème Brasset les Personnages gravissent les échelons, et surgissent dans une rue encombrée de gravats, d’ordures ménagères de toutes sortes, de cadavres récents ; ils entendent des bruits de combats acharnés provenir du passage suivant.
Quelle que soit la manière dont ils se retrouvent dans les rues de Montauban – en passant par le monastère Saint-Théodard, en passant par la maison ou ils ont rencontré Olème Brasset, en suivant Anselme Constant dans son périple, ou après avoir croisé la route de Rémi GrosBras et de ses brigands – il se déroule les mêmes événements. À l’exterieur, de nombreuses personnes – hommes, femmes, et enfants – circulent dans tous les sens. La plupart transportent quelques bagages avec eux ; d’autres ont les armes à la main. Mais tous ont le visage figé par la terreur et l’angoisse. Au loin, se perçoivent des bruits de combats acharnés. L’écho de saccages d’habitations proches se discerne également ; ces sons proviennent de toutes les directions. Enfin, se devinent plusieurs incendies embrasant des bâtiments, dans les alentours de la ruelle dans laquelle se tiennent les Personnages.
En tout état de cause, les Personnages ont beaucoup de mal a progresser, dans un sens ou dans l’autre, à l’intérieur de la ruelle dans laquelle ils se trouvent. La foule y est dense, se bouscule, s’invective. La panique s’empare progressivement des gens présents, et la moindre altercation peut dégénérer en massacre généralisé. Malgré tout, les Personnages parviennent tout de même à avancer de plusieurs mètres. Puis, tout à coup, d’autres individus apparaissent à l’autre bout de l’allée, et semblent se diriger dans leur direction. Au fur et à mesure que ceux-ci essayent de se frayer une route au milieu de la population, les Personnages entendent alors les gens se mettre à les insulter, à s’indigner à leur encontre. Quelques uns, plus en colère que les autres, leur lancent même d’innombrables obscénités en levant le poing.
De fait, lorsque les Personnages sont assez prêts d’eux pour discerner à quoi ils ressemblent, ils se rendent compte qu’en fait, il s’agit d’un petit groupe de soldats portant des crucifix Catholiques au cou. Ils protègent de leurs armes les trois Clercs qui apparaissent au milieu d’eux, et qui marchent fièrement, comme si les invectives dont ils sont l’objet ne les atteignaient pas.
En étant un tant soi peu attentifs, les Personnages peuvent se rendre compte que parmi ces trois hommes, se trouve un des Clercs qui accompagnait le Père André au cours de l’attaque du château du comte de Lamoricière. Son nom, si les Personnages se souviennent de lui, est « Père Alban ». De toute manière, quoiqu’il arrive, lui reconnaît aussitôt les Personnages au moment ou son regard les croise. Il les fixe alors intensément durant plusieurs secondes, avant de se pencher plus ou moins discrètement vers un des soldats qui l’encadre. Il lui glisse quelques mots à l’oreille. Ce dernier hoche la tète, puis, quitte le groupe, avant de se diriger vers une ruelle adjacente à celle-ci d’un pas pressé.
Évidemment, dès qu’ils reconnaissent le Père André, les Personnages peuvent tenter de s’en prendre à lui d’une manière ou d’une autre. Dès lors, les soldats qui le protègent, lui et ses comparses, le défendent vigoureusement.
Le Père André profite de cet instant de répit, avant que les Personnages puissent l’atteindre, pour s’éloigner des lieux de l’altercation. Il se fond très vite dans la foule, avant de disparaître définitivement à l’intérieur d’une ruelle adjacente à celle-ci. Les Personnages décident aussi peut-être de poursuivre le Père André. Dans ce cas, le Clerc s’enfonce de plus en plus loin à l’intérieur des ruelles de la cité. Les Personnages parviennent à le pister bon an mal an, en évitant au maximum la foule qui encombre le passage. Durant quelques minutes, il les entraine le long de passages tortueux et obscurs, jusque dans un des quartiers les plus mal famés de la ville. Puis, finalement, il pénètre dans une auberge dont les murs constellés de lierre grisâtre et fissuré de sa base au toit ne lui donne pas un aspect des plus rassurants. Son nom apparaît tout de même sur le haut de la porte ouvrant sur sa salle commune : « La Vinasse Amère ».
Les Personnages peuvent dès lors espionner le Père Alban, tandis que celui-ci vient d’y entrer. Car, aussitôt, ce dernier s’approche d’un groupe d’hommes à la mine patibulaire et armés jusqu’aux dents. Il leur dit qu’il a un travail pour eux pour les minutes qui viennent. Il leur demande d’assassiner des individus répondant à la description des Personnages, contre espèces sonnantes et trébuchantes. Il dit encore que ceux qu’ils doivent faire disparaître sont actuellement dans une ruelle non loin de là, et qu’ils les reconnaitront facilement d’après la description qu’il vient de leur faire. En entendant l’échange entre le Père Alban et ses hommes de main, les Personnages peuvent évidemment intervenir immédiatement. Dans ce cas, le Père André et ses acolytes sortent leurs armes pour se défendre et pour tuer les intrus. Et ils combattent jusque ce que mort s’ensuive dans l’un ou l’autre des deux camps. Au pire, si l’un deux, et surtout le Père André, est capturé par les Personnages, celui-ci se tranche la gorge avant d’être pris et d’être obligé de parler. L’autre alternative est qu’ils n’interviennent pas : dans ce cas, alors qu’ils prennent le chemin qu’ils désirent désormais suivre, quelques minutes plus tard, ils se font brusquement attaquer au détour d’une ruelle particulièrement sombre. Il s’agit bien entendu des brigands que le Père Alban a engagés pour les assassiner. Le combat se termine de la même manière que décrit précédemment.
Les Personnages peuvent également tenter de neutraliser, puis, de faire parler les soldats qui leur barrent l’accès au Père Alban pendant que celui-ci s’enfuit. Dans ce cas, même sous la torture, ceux-ci ne parlent pas. Ce n’est que sous contrainte psychique, un des pouvoirs vampiriques que les personnages détiennent éventuellement, que ces hommes finissent par révéler ce qu’ils savent. Ils disent alors venir de l’Abbaye de Cîteaux pour le compte de l’Abbé Julien Maistre. Ils ont pour mission de se rendre auprès de la Cour des Aides de Montauban. Ils doivent y demander d’ouvrir les portes de la Cité aux troupes de Monseigneur de Beaujeu, aux membres de cette assemblée qui gouverne la ville. Car ces derniers sont désormais ses représentants officiels, maintenant que le comte de Lamoricière et ses acolytes sont morts. Ils disent encore que, de toute manière, ils n’ont plus le choix ; car, sinon, cela va très vite se transformer en massacre généralisé dans les ruelles de Montauban. En insistant encore, les Personnages apprennent qu’en fait, le Père Alban avait pour mission de gagner du temps auprès des membres de la Cour des Aides. Pendant ce temps, plusieurs autres Partisans Catholiques devaient attaquer les postes de gardes entourant les remparts proches des Portes de la ville. Et ils devaient ensuite ouvrir ces dernières à l’évêque de Cahors et à ses régiments, pendant qu’il faisait diversion auprès d’eux.
Quelle que soit l’issue des événements auxquels viennent d’être confrontés les Personnages, ceux-ci poursuivent maintenant leur route en direction des remparts et des portes de Montauban. De fait, un peu plus loin, ils pénètrent à l’intérieur d’une petite place. Ils se rendent immédiatement compte qu’au centre de celle-ci se tient une foule de citadins déchainés. Ils sont en train de briser en mille morceaux une statue représentant Saint Martin apparaissant au cœur de la place.
Un peu plus loin, alors qu’ils cheminent au milieu de la foule, les Personnages se font malencontreusement bousculer. S’ils ne sont pas attentifs, un détrousseur tente alors de dérober la bourse de celui d’entre eux qui est le plus proche de lui. Quel que soit le résultat du larcin, dans le cas où les Personnages repèrent le brigand, ils peuvent essayer de se mettre à courir après lui. Mais, l’encombrement de la chaussée rend la chose extrêmement difficile, pour ne pas dire impossible. Et finalement, l’individu finit par disparaître dans une rue adjacente sans qu’ils ne puissent lui mettre la main dessus.
Un peu plus loin encore, les Personnages discernent un groupe de cavaliers se dirigeant dans leur direction. Et lorsqu’ils sont assez proches d’eux pour les examiner de plus près, ils se rendent compte qu’en fait, il s’agit de soldats en armes. Ils reconnaissent immédiatement leur supérieur hiérarchique, puisqu’il s’agit d’Anselme Constant. Ce dernier est en train de les conduire vers les remparts de la cité. Il leur demande de se dépêcher, car les combats font rage depuis déjà un moment aux abords des portes, et leurs ennemis gagnent de plus en plus de terrain au sommet des murailles. Les Personnages peuvent d’ailleurs proposer à Anselme Constant de se joindre à lui, s’ils le connaissent déjà ; à moins qu’ils ne soient déjà avec lui. De fait, ils commencent également à percevoir des bruits de combats acharnés à moins d’un ou deux pâtés de maisons de là.
Toujours plus loin, tandis qu’ils ont fini de franchir les ruelles aux abords de la place qu’ils viennent de quitter, et que le calme est revenu autour d’eux, les Personnages parviennent très vite à une nouvelle croisée des chemins. Or, s’ils observent bien ses environs, ils devinent au loin une silhouette qui ne leur est pas inconnue. En effet, c’est Cérillia ; la jeune femme dont ils ont déjà croisé la route à plusieurs reprises depuis le début de l’aventure. Celle-ci pénètre à l’instant même à l’intérieur de la boutique d’un apothicaire. S’ils la pistent, ils se rendent très vite compte qu’elle discute âprement avec ce dernier. Elle marchande avec le vendeur le prix d’ingrédients Alchimiques. Finalement, la transaction se termine. Elle ressort rapidement de la boutique, en regardant attentivement autour d’elle pour voir si on ne la surveille pas. Il faut d’ailleurs beaucoup de vigilance aux Personnages afin qu’elle ne se rende pas compte de leur présence. S’ils décident toutefois de la suivre une fois de plus, Cérillia les conduit alors à travers tout un dédale de ruelles sombres et mal famées. Elle arrive enfin aux abords de la maison à l’intérieur de laquelle ils l’ont déjà vu entrer peu de temps après leur arrivée à Montauban.
Évidemment, les Personnages peuvent tenter de la rejoindre afin de lui poser quelques questions au sujet de ses allées et venues. Ils peuvent également vouloir l’interroger au sujet de la conversation qu’ils l’ont entendu avoir ce même jour. Malheureusement, Cérillia ne peut répondre à leurs questions, car, en la sondant grâce à leurs pouvoirs vampiriques, ils s’aperçoivent qu’un blocage mental enveloppe son esprit. Ce blocage l’empêche de répondre aux questions d’éventuels inquisiteurs, sauf à celui auquel est destiné les informations qu’elle détient. S’ils la brutalisent, elle se défend alors, essaye de s’enfuir, quitte a utiliser ses pouvoirs de Magicienne qui sont assez puissants pour assommer et neutraliser ses assaillants si elle le désire réellement. Elle se bat alors farouchement, fuit à travers les ruelles en usant du pouvoir de Célérité, puis, se réfugie à l’intérieur de la maison de ses amis. Une fois cette destination atteinte, les Personnages ne peuvent pas pénétrer à l’intérieur de la maison, car elle est protégée grâce a de nombreux sortilèges défensifs. Ils n’ont dès lors plus qu’à continuer leur route vers l’endroit ou ils désiraient aller auparavant.
Ainsi, progressivement, après ces quelques péripéties, les Personnages arrivent bientôt dans les ruelles adjacentes aux remparts de Montauban. Lorsqu’ils y pénètrent, ils se rendent compte que la foule y est particulièrement nombreuse. Au milieu des passages se discernent plusieurs barricades constituées de tout un tas d’objets hétéroclites. Elles sont entourées d’hommes en armes, au regard farouche et effrayé a la fois. Ils ont tous les yeux tournés dans la même direction : vers la rue suivante ouvrant directement sur les remparts eux-mêmes ; là ou les échos des combats sont les plus nombreux et les plus sauvages. Les Personnages la longent donc avec une extrême prudence, tout en surveillant les alentours, sachant qu’au moindre mouvement brusque, cela peut étendre l’affrontement jusqu’à cet endroit. Arrivé à mi-parcours, ils voient soudain Stephan de Hautecour s’engouffrer dans le passage. Il a une épée ensanglantée à la main, les vêtements déchiquetés, et des balafres récentes un peu partout sur le visage et les épaules. Il se dirige dans la direction des Personnages, poursuivi par quatre ou cinq soldats portant les couleurs de Monseigneur de Beaujeu. Mais, le plus préoccupant est l’apparition, à leur suite, du vampire au masque de diable rouge ; en une fraction de seconde, ce dernier rattrape Stephan de Hautecour et se jette sur lui. Le combat qui a dû commencer aux abords immédiats des remparts, se poursuit entre ce dernier et lui. Et, le temps que les Personnages aient décidé de l’attitude à adopter, le vampire a masque de diable rouge projette violemment Stephan de Hautecour contre le mur d’une maison, ou il s’écroule, inconscient. Et le vampire au masque de diable rouge s’agenouille sur son corps, afin de boire son sang a la carotide. Tout ceci, en quelques secondes à peine.
Les Personnages peuvent donc porter secours à Stephan de Hautecour avant qu’il ne soit trop tard, et le combat s’engage entre eux et l’assassin d’un certain nombre de leurs compagnons depuis le début de cette histoire. Mais ils n’ont pas le temps d’effectuer quelques pas, que le vampire au masque de diable rouge se relève, jette un coup d’œil furtif, malicieux et haineux vers eux. Puis, il se précipité vers une ruelle adjacente, a l’intérieur de laquelle il s’évanouit. Il est trop tard, une fois de plus, les Personnages le perdent de vue et ne peuvent rien faire de plus pour tenter de le rattraper. Quant à Stephan de Hautecour, il est pratiquement mort. Ils n’ont que le temps d’entendre ces mots : « Jean… là bas » en indiquant les remparts. Si les Personnages vont vers l’endroit qu’il vient d’indiquer, une fois qu’il a rendu l’âme sans qu’ils ne puissent rien faire pour le sauver, ils parviennent finalement dans l’avenue qui longe les remparts. A l’angle de cette allée, Jean de la Rochette git sur le sol, a moitié vidé de son sang, et sur le point, lui aussi, d’expirer.
Les Personnages n’ont, pour la seconde fois en quelques minutes, que le temps d’écouter ce que celui-ci a à leur dire. Tout en jetant des regards anxieux vers les combats entre les défenseurs de Montauban et les troupes de l’évêque de Cahors sur le point de s’emparer de la totalité de cette partie des remparts, Jean de la Rochette leur révèle ceci : Pour le moment, le comte de Lamoricière a trouvé refuge à l’Auberge de la Goutte d’Or. Il a absolument besoin que les Personnages l’y rejoignent. Et il a besoin que ceux-ci l’aident à protéger les Reliques – les Cubes – durant son trajet jusqu’à Toulouse.
Finalement, après avoir prononcé ces dernières paroles, Jean de la Rochette ferme définitivement les yeux, tandis qu’un filet de sang s’écoule lentement de sa bouche. Au même moment, le pilonnage de la muraille par les canons des troupes de Monseigneur de Beaujeu semblent s’intensifier. A quelques dizaines de mètres de là, les Personnages peuvent voir, puis entendre, un morceau de bâtiment exploser. Dans la foulée, le reste de la maisonnée s’écroule, et des monceaux de gravats s’envolent, avant de tomber un peu partout autour d’eux. Ils sont dès lors obligé de s’éloigner du cadavre de leur compagnon ; pendant que des bruits de pas précipités semblent provenir de toutes les directions à la fois.
De ce fait, les Personnages peuvent désormais décider de se rendre directement à l’Auberge de la Goutte d’Or, pour y rejoindre le comte de Lamoricière. Ils peuvent aussi également décider de poursuivre leur route en direction des remparts et des combats qui s’y mènent, dans le but d’aider Anselme Constant et ses amis dans leur lutte contre les troupes de l’évêque de Cahors. Car ces dernières tiennent maintenant la plus grande partie des remparts de la ville surplombant ses portes ouvrant sur l’extérieur.
Dans le cas ou les Personnages décident de poursuivre en direction des remparts, ils finissent par se retrouver aux abords des barricades jouxtant l’avenue menant aux portes de la ville. De nombreux hommes d’armes partisans du comte de Lamoricière y sont rassemblés, et tentent de se protéger au mieux des retombées provoqués par le pilonnage des canons des forces Catholiques. En effet, d’innombrables débris et gravats volent en permanence autour d’eux, et retombent un peu partout sur la chaussée. Et régulièrement, ce sont des pans de murs entiers en flammes qui s’écroulent, emportant à chaque fois avec eux plusieurs hommes qui sont a proximité.
Au cœur de l’avenue longeant les remparts, et ouvrant sur les portes de Montauban, la situation est bien pire. Nombre de cadavres issus des deux camps jonchent le sol. Certains, sur le point de trépasser, agonisent, leurs plaies béantes, du sang s’écoulant de leurs blessures. Plusieurs s’appuient contre les murs, tentant de retenir leurs viscères qui s’échappent de leur ventre. D’autres essayant de reprendre leur souffle alors que des balafres se dessinent sur leur visage, ou déchirent leurs vêtements. La plupart malgré tout, se battent toujours contre leurs assaillants portant le blason de la ville de Cahors sur leurs habits, laissant apparaître des croix Chrétiennes à leurs tuniques, et chantant des psaumes de la Bible en latin tout en achevant ceux qui se défendent contre leurs assauts. Car bon nombre de soldats de Monseigneur de Beaujeu ont maintenant bâti une solide tète de pont sur les remparts. Et plusieurs d’entre eux se jettent du haut des murailles pour renverser les soldats du comte de Lamoricière, avant de les abattre. Quelques uns de ces derniers se défendent vaille que vaille, mais ils sont en train, progressivement, d’être submergés par le nombre.
De fait, les Personnages n’ont pas fait quelques mètres à l’intérieur de la rue, qu’une dizaine d’hommes aux armes de l’évêque de Cahors, se précipitent sur eux et les attaquent. Le combat dure ainsi jusqu’à ce que mort s’ensuive pour l’un des deux camps. Mais, ils doivent s’interrompre deux ou trois fois durant l’affrontement afin de se mettre à l’abri des éboulis provoqués par les canons extérieurs à la ville, qui n’arrêtent pas de tirer. Autour d’eux, le bruit est d’ailleurs infernal, et se mêle aux râles des blessés et des mourants.
Les Personnages sont peut-être arrivés à cet endroit en compagnie d’Olème Brasset et de ses renforts armés. Dans ce cas, une fois le combat terminé, celui-ci se précipite vers l’escalier qui monte vers le sommet des remparts le plus proche. Il le gravit rapidement, en faisant signe aux Personnages de le suivre. S’ils accèdent à ses ordres, ils se rendent alors compte que les combats sont encore plus acharnés en haut que dans la rue proprement dite. Leurs défenseurs n’y sont plus que quelques uns et se sont réfugiés derrière des caillasses faisant office de protection. Les hommes de l’évêque de Cahors ont presque totalement pris possession des lieux et s’attaquent aux dernières poches de résistance qu’ils représentent. Olème Brasset et les Personnages doivent d’ailleurs abattre au moins une demi-douzaine d’ennemis tentant de les empêcher de parvenir au sommet de l’escalier, avant de pouvoir poser le pied sur ses hauteurs.
Malgré tout, une fois en haut, d’autres soldats aux couleurs de l’armée Catholique se ruent sur eux. Dans le même temps, Olème Brasset scrute le champ de bataille des yeux. Il finit par arrêter son regard sur trois hommes à moitié cachés derrière un monceau de cadavres leur servant de barricades. Il les montre aux Personnages en leur faisant signe d’aller vers eux. Une fois ses assaillants éliminés, dans un cri, il leur explique qu’il s’agit de Guilbert DeFoix et de deux de ses lieutenants. Il hurle qu’il faut absolument lui venir en aide, avant qu’il ne soit trop tard.
Olème Brasset et les Personnages parviennent bientôt auprès de lui. Dans un moment de répit, ils disent à ce dernier quelles sont les intentions de l’Abbé Julien Maistre afin de venir en aide à l’évêque de Cahors. Ils lui détaillent de quelle manière le Religieux a l’intention d’ouvrir les portes de Montauban, afin de permettre aux troupes de celui-ci, de pénétrer dans la ville. Guilbert DeFoix s’écrie qu’il n’y a pas de temps à perdre pour empêcher cela. Il dit que ce n’est pas parce qu’il n’a plus beaucoup d’hommes, qu’il va rester la, les bras ballants. Il se lève, suivi d’Olème Brasset. Il repousse plusieurs ennemis, en tue d’autres au passage, tandis que les Personnages en font certainement de même de leur coté. Tout en progressant le long de la muraille, il dit qu’il faut interdire l’accès des portes de la ville aux sbires de Julien Maistre, et dévale les marches dans le sens inverse.
Au moment où Guilbert DeFoix et Olème Brasset sont a mi-parcours de l’escalier, soudain, une douzaine de soldats ennemis surgissent des remparts et s’attaquent à eux. Les Personnages se doivent d’intervenir, s’ils ne veulent pas que leurs compagnons périssent sous les assauts des nouveaux venus. Le combat ne dure alors que peu de temps, et Guilbert DeFoix et Olème Brasset peuvent poursuivre leur dévalement des escaliers. Une fois en bas, Guilbert DeFoix fait signe aux hommes éparpillés dans la rue de le rejoindre. Après avoir occis quelques adversaires au passage, ils se rassemblent autour de lui, d’Olème Brasset et des Personnages. Guilbert DeFoix leur explique son intention de bloquer les portes de la ville avant l’arrivée des fidèles de Julien Maistre. Puis, tous ensemble, ils avancent à grands pas vers l’ouverture sous les remparts située a quelques dizaines de pas d’eux ; ouverture conduisant directement aux portes à double battants de Montauban.
Tous ensembles, ils pénètrent alors dans un tunnel de trois ou quatre mètres de profondeur. À l’intérieur de celui-ci, comme un peu partout ailleurs dans la rue et sur les remparts, le sol est jonché de cadavres. Un homme encore vivant, mais mourant, s’appuie contre le mur, tend la main vers les nouveaux venus. Son visage est pétrifié par l’effroi et la souffrance. Et au moment ou les Personnages et leurs compagnons progressent dans sa direction, il s’effondre dans un dernier souffle. Lorsqu’ils arrivent auprès de lui, tout est fini, il est déjà mort. Un peu plus loin, une barricade faite de bric et de broc a été élevée. Mais, maintenant, elle est inutile, car tous ceux qui la défendaient sont décédés. Leurs cadavres, ainsi que ceux d’une bonne vingtaine de soldats de l’arme de Monseigneur de Beaujeu, sont dispersés aux alentours. Seuls une dizaine d’hommes portant les couleurs du comte de Lamoricière sont rassemblés au-delà. Ils se trouvent a proximité des portes de la ville elles même ; Ils la renforcent avec tout un tas d’objets hétéroclites. Ils s’emparent de tout ce qui leur tombe sous la main, et s’en aident afin de renforcer les pans qui les constituent. De l’autre coté, on entend des bruits de pas désordonnés, des ordres, des cris de rage et de fureur. On entend aussi et surtout de coups sourds frapper les panneaux de bois.
Alors que Guilbert DeFoix, Olème Brasset et les Personnages finissent par atteindre le groupe d’ultimes défenseurs des portes de Montauban, un groupe d’une vingtaine d’hommes apparaît aux abords de l’ouverture du tunnel. Ils ont tous des croix chrétiennes en bois ficelées autour du cou, comme des pendentifs. Les Personnages reconnaissent immédiatement l’individu qui semble les commander. Il s’agit de l’Abbé Julien Maistre. Celui-ci est juché sur un cheval, une épée a la main. Il a le visage dévoré par la haine. Il hurle des imprécations contre les ennemis de Dieu. Sa toge est maculée de sang et des balafres lui déchirent sa robe de bure. Et lorsqu’il se rend compte que c’est Olème Brasset qui est a la tète des défenseurs de la porte, il s’écrie qu’il n’est pas digne de sa race, et que lui et ses compagnons ne méritent qu’une chose : mourir.
Aussitôt, sans perdre un instant, Guilbert DeFoix ordonne a six des soldats aux couleurs du comte de Lamoricière, d’attaquer les nouveaux venus, et de les retenir le plus longtemps possible loin de la porte. Julien Maistre, lui, s’écrie que les portes doivent être libérées afin que les troupes de Monseigneur de Beaujeu puissent investir la cité. Lui même se précipite ensuite en direction des Personnages, l’épée levée.
Durant le combat qui s’ensuit, et pendant qu’Olème Brasset et ceux qui ne se battent pas tentent de renforcer les parois de la porte, de l’autre coté, les coups de butoir redoublent. Des fissures apparaissent progressivement sur les pans de la porte. Les hurlements des assaillants se font de plus en plus assourdissants. De leur coté, une fois Julien Maistre tué, les Personnages ont le choix entre venir au secours des soldats du comte de Lamoricière en train de repousser leurs ennemis Catholiques, ou aider a consolider les portes. Ils se rendent toutefois compte que les quelques hommes censés contenir les amis de Julien Maistre, sont en train de succomber à leurs assauts.
Une fois Julien Maistre tué, et si les Personnages s’élancent vers ces adversaires, ceux-ci peuvent renverser la situation. Et si le combat tourne définitivement en faveur des défenseurs du tunnel, au bout de quelques instants, leurs ennemis prennent la fuite. Ces derniers jettent malgré tout un dernier coup d’œil farouche dans leur direction, avant de disparaître définitivement à l’angle du passage. Ce qui n’empêche pas les coups portés de l’autre coté de la cloison de se poursuivre.
Les Personnages et leurs amis peuvent maintenant se reposer un moment. Toutefois, au bout de quelques minutes, les Personnages s’aperçoivent que le jour va bientôt se lever. L’horizon s’éclaircit lentement. Ils se disent peut-être alors qu’il n’est pas judicieux de rester dans les environs encore très longtemps. Par ailleurs, alors qu’ils sont éventuellement en train de réfléchir sur ce qu’ils doivent faire, ils discernent la silhouette d’Anselme Constant, pénétrer à son tour à l’intérieur du tunnel. Ce dernier a les vêtements en lambeaux. Des traces ensanglantées se distinguent un peu partout sur lui. Il est mortellement blessé, et alors qu’il parvient devant les Personnages, il finit par s’écrouler. Dans un souffle, il leur demande de le conduire le plus rapidement possible auprès du comte de Lamoricière. Il leur dit qu’il a des révélations à lui faire concernant les Cubes. Mais, insiste-t-il, il ne parlera uniquement qu’en présence du comte de Lamoricière.
Dans ce cas, les Personnages peuvent décider d’accompagner Anselme Constant, ainsi qu’Olème Brasset – qui les rejoint entretemps auprès de ce dernier – à l’auberge de la Goutte d’Or. C’est en effet a cet endroit que le comte de Lamoricière se trouve en ce moment. Et si les Personnages ne le savent pas encore, Olème Brasset les en informe aussitôt. Ils quittent alors le tunnel qui donne sur les portes de la ville en train d’être défoncées par les troupes de Monseigneur de Beaujeu. Le Ciel s’éclaircit, et ils n’ont que peu de temps avant d’atteindre un lieu protégé de la lumière du jour. Et ils se mettent à avancer vivement dans les rues adjacentes aux remparts. Ils s’éloignent ainsi des remparts, ainsi que de ses abords immédiats. Et tout le long de leur itinéraire, les cadavres et les gravats de toutes sortes s’accumulent. Au loin, les bruits des canons ennemis résonnent toujours.
Au fur et à mesure de leur progression, les Personnages ont peut-être le sentiment d’ètre observé. S’ils se retournent, ils aperçoivent une ombre se glisser dans l’obscurité environnante, sans qu’il leur soit possible de déterminer ou exactement. S’ils reprennent leur route, ils la distinguent de nouveau derrière eux un instant plus tard. Mais, a chaque fois qu’ils font mine de s’élancer vers elle, elle s’évanouit subitement dans la nature, sans qu’ils puissent la rattraper. Ils continuent alors à progresser dans les ruelles de Montauban. Et, ce n’est que lorsqu’ils ne se trouvent plus qu’à un pâté de maison de leur destination, que les Personnages ont, une fois de plus, l’impression, d’être surveillés. Or, cette fois, ils ont le sentiment qu’il ne s’agit pas de la même présence que précédemment. Autant, la première fois, ils ont le sentiment que c’est un être humain qui les épie, autant la seconde fois, ils sont certains que ce n’est pas le cas. Ils sont dès lors finalement persuadés que celui qui les suit maintenant est le vampire au masque de diable rouge.
Bientôt, malgré tout, tout redevient calme, et ils entrent dans la rue au cœur de laquelle se discerne l’Auberge de la Goutte d’Or. Cette partie semble avoir, jusqu’à présent, été à peu près préservée de la destruction. Jusqu’à présent, la plupart des rues étaient encombrées de débris de toutes sortes ; sur les cotés, se distinguaient les ruines de maisons, pour certaines encore fumantes. À d’autres endroits, des bâtiments entiers étaient la proie des flammes, et les gens couraient dans tous les sens afin de tenter d’échapper à la mort. Le sol était par ailleurs jonché de cadavres ou de mourant tentant vaille que vaille d’échapper à l’apocalypse qui les environnait en permanence. En maints lieux, des combats acharnés faisaient rage et les Personnages ont dû, plusieurs fois, se battre au corps à corps, afin de pouvoir continuer à cheminer. Or, maintenant, il semble qu’ils sont dans une partie de la ville plutôt calme et déserte.
Le jour est pratiquement levé, lorsqu’ils pénètrent à l’intérieur de la salle commune de l’Auberge de la Goutte d’Or. Par ailleurs, en passant l’ouverture, s’ils jettent une dernière fois un coup d’œil derrière eux, ils distinguent les deux ombres se coller contre un des murs du passage. Mais, chacune isolée de l’autre, comme si elles n’avaient rien à voir l’une avec l’autre. Elles se glissent une fois encore dans l’ombre, au moment ou les Personnages posent les yeux sur elles.
À l’intérieur de la salle commune se trouvent une douzaine de soldats en armes. Attablés ici ou là, ils surveillent la porte d’entrée tout en discutant entre eux a voix basse. À une table voisine, mais un peu à part des autres, sont assis Norbert Lalisse et Mahaubert. Eux aussi s’entretiennent à vois basse. Mais, dès qu’ils voient les Personnages entrer dans les lieux, ils se lèvent, et se dirigent vers eux. Leurs visages sont marqués par les épreuves. Plusieurs cicatrices apparaissent sur leurs bras et leurs faces, et leurs vêtements sont déchirés et crottés. Ils abordent alors vivement les Personnages en leur disant qu’ils sont heureux de les revoir, malgré les circonstances dramatiques de leurs retrouvailles. Ils reviennent un instant sur la mort de Jean de la Rochette et de Stephan de Hautecour non loin des remparts de la Cité. Ils avouent qu’ils n’imaginaient pas que les événements prendraient une telle tournure. Ils expliquent qu’ils se doivent absolument de poursuivre leur route jusqu’à Toulouse. Puis, ils leur disent que le comte de Lamoricière est actuellement pas très loin d’ici. Celui-ci les attend avec impatience, de même qu’Olème Brasset et Anselme Constant.
Norbert Lalisse et Mahaubert précèdent donc les Personnages. Ils les conduisent jusqu’à une porte devant lesquels deux soldats portant les couleurs du comte, montent la garde. Ils font signe à ces derniers de s’écarter, avant de l’ouvrir. Ils entrent dans un couloir décoré de tableaux et de tentures défraichies. Deux portes y apparaissent, l’une sur le coté, l’autre au fond du couloir. En chemin vers le fond du couloir, ils expliquent que le comte de Lamoricière s’est installé dans les appartements privés de Daniel Brefot ; c’est le tenancier de l’Auberge de la Goutte d’Or, précisent-ils. Ils croisent d’ailleurs celui-ci à mi-parcours, sortant de la porte située sur le coté du passage. Norbert Lalisse lui glisse quelques mots au creux de l’oreille, avant qu’il ne s’éloigne pour retourner à ses occupations habituelles. Olème Brasset et Anselme Constant prennent le chemin de l’autre porte Quant à eux, finalement, ils parviennent devant la porte la plus éloignée des lieux. Mahaubert frappe alors sur le panneau de bois dont elle est constituée, et, sans attendre de réponse, l’ouvre. Puis, tout le monde entre à l’intérieur de ce qui semble être une chambre dont les rideaux ont été tirés, afin de ne pas y laisser glisser la lumière du jour. Car le jour est maintenant totalement levé.
Plusieurs lits ont été installés, et Mahaubert leur dit que cet endroit va leur servir d’abri durant la journée. Il leur dit aussi qu’ils doivent s’en contenter afin de prendre quelque repos ; quant à Norbert Lalisse et lui, ils se contenteront des paillasses jetées au sol dans le coin de la pièce ; il désigne d’ailleurs celles-ci du doigt. Avant de révéler que le comte de Lamoricière les attend pour un compte rendu complet des péripéties qu’ils ont vécu au cours de ces dernières heures, après le coucher du Soleil.
Une fois la nuit tombée, Norbert Lalisse et Mahaubert accompagnent les Personnages jusqu’à la seconde porte du couloir. Ils frappent discrètement sur son panneau de bois. Une voix, de l’autre coté, leur dit d’entrer. Ils l’ouvrent, et se glissent au cœur d’une nouvelle salle. Il s’agit d’une autre chambre, décorée avec un peu plus de soin que celle qu’ils viennent de quitter. Ils y discernent un grand lit à baldaquin aux couvertures rapiécées. Des rideaux pendent aux fenêtres, et quelques étagères remplies de bibelots sont accrochées aux murs ici et là. Dans un coin, est installée une table, ainsi qu’une commode. Plus loin, se trouve une cheminée au centre de laquelle flambe un feu de bois. Assis derrière la table, en train d’écrire des lettres, se trouve le comte de Lamoricière. Non loin de lui, assis dans des fauteuils, discutent entre eux Olème Brasset, le comte de la Hotte, Marie-Caroline de la Hotte. Lorsque les Personnages et leurs compagnons entrent dans les lieux, celui-ci se lève, les rejoint, leur fait signe de s’asseoir sur un autre canapé existant à l’autre bout de la salle. Lui préfère rester debout pour faire face à tout le monde ; tandis que Mahaubert et Norbert Lalisse s’assoient à leur tour.
Le comte de Lamoricière leur expose immédiatement, et sans préambule, les faits que lui ont rapportés Anselme Constant et Olème Brasset un peu plus tôt dans la journée ; Anselme Constant, précise-t-il, qui était en piteux état, et qui, ensuite, est décédé de ses multiple blessures. D’après les informations que celui-ci lui a fourni avant de décéder, donc, les combats que ses livrent ses troupes, aux soldats du Monseigneur de Beaujeu entrent dans leur phase décisive. Pour le moment, ses hommes sont parvenu, tant bien que mal, à contenir les régiments de l’évêque de Cahors en dehors de la ville ; ou, au pire, sur les remparts de celle-ci. Mais cette situation pourrait ne durer plus très longtemps. Dans la matinée, les portes de Montauban ont été sur le point de céder, et il s’en est fallu d’un cheveu pour que leurs ennemis ne pénètrent définitivement leurs défenses. Maintenant, ce lieu est de nouveau sous son contrôle. Malgré tout, ses forces déclinent, et de plus en plus vite. Le moral de ses soldats est en berne, et si les renforts qu’il a fait appeler, et qui se trouvent à une demi-journée de marche de là n’arrivent pas dans les plus brefs délais, il ne pourra pas contenir la poussée de Monseigneur de Beaujeu beaucoup plus longtemps. O, il est absolument vital qu’il parte pour Toulouse avec son armée, en compagnie des Personnages et des Reliques, d’ici deux jours.
D’autre part, enchaine-t-il, Anselme Constant l’a informé que Laurent, le bouquiniste des « Livres de l’Érudit », a poursuivi ses investigations en ce qui concerne les mystères entourant les Cubes. Et celui-ci a découvert qu’ils sont liés à une Confrérie secrète de Sorciers. Celle-ci semble avoir survécu de génération en génération depuis le Ve siècle de notre Ère. Il semble qu’actuellement, ses membres se soient établis dans le Sud-ouest. Les principales cités où ils sont installés sont : Toulouse, Perpignan et Luchon. Ils possèdent également une enclave assez importante à Bordeaux depuis le milieu du XIIIe siècle. Et il apparaît en outre que c’est à Toulouse que les Reliques – Cubes – leur ont été dérobé à cette époque lors des préparatifs de l’une de leurs Cérémonies Rituelles ; ils leur ont été subtilisé par quelqu’un d’extérieur à leur Ordre.
Le comte de Lamoricière poursuit en disant : Ce n’est que quelques années plus tard, vers la fin du XIIIe siècle, que les Cubes refont parler d’eux. La rumeur les prétend à Paris, puis à Bordeaux. Ensuite, ils disparaissent de nouveau, avant qu’on ne prétende qu’ils aient été dans les mains de Thibaut de Frontenac – le duc de Fousquières -, il y a quelques temps de cela. Mais, de multiples morts mystérieuses entourent leur réapparition à Bordeaux à ce moment là.
Il termine en disant que, pour l’instant, c’est tout ce qu’il a pu apprendre à leur sujet en si peu de temps. Et qu’a son avis, ces renseignements posent plus de questions qu’elles n’en résolvent.
Une fois son exposé terminé, le comte de Lamoricière donne la parole à Olème Brasset, qui, à son tour, expose ce qu’il sait des événements qui se déroulent en ce moment même à Montauban. Il confirme évidemment qu’Anselme Constant est mort peu après avoir fourni ces informations au comte de Lamoricière ; ce qu’il déplore, car c’était un ami qui lui était très cher. Il dit que l’un de ses espions lui a appris, il y a quelques minutes à peine – il se tourne alors vers le comte de Lamoricière – que les troupes de celui-ci qui étaient cantonnées depuis au moins deux semaines, à une demi-journée de marche de la ville, sont enfin arrivées. Elles sont actuellement en train de refouler une partie des troupes de Monseigneur de Beaujeu au-delà du Tarn. Une autre partie de celles-ci tente encore, en vain, de forcer les portes de la Cité, mais en vain. Une autre encore essaye de se maintenir sur ses remparts, mais ne tiendra plus très longtemps face aux forces armées qui leur font désormais face. Il semble donc que Montauban soit désormais définitivement passée du coté de la Fronde, de Condé, et des Protestants.
Olème Brasset dit encore que, toujours d’après ses espions, d’autres combats se déroulent en ce moment même un peu partout dans la région. Cela fait deux jours qu’ils ont débuté, et les plus important de ceux-ci se situent aux alentours de Caussade et de Gaillac. En effet, plusieurs milices Catholiques se sont retranchées à l’intérieur de ces deux bourgs, et il est très difficile de les en déloger. Malgré tout, pour leur plus grande part, Montauban et sa région sont sous contrôle. D’autant que, d’après les communiqués qu’il vient tout juste de recevoir il y a moins d’une dizaine de minutes, plusieurs groupes de villageois armés sont, à cet instant même, en train de prendre le chemin de Montauban afin de se joindre à l’armée du comte de Lamoricière. Ils souhaitent en effet participer à la Fronde et se rendre à Toulouse en sa compagnie.
Le comte de Lamoricière reprend alors la parole afin de se féliciter de toutes ces bonnes nouvelles ; mais aussi, pour remercier tous les participants de cette réunion de leur concours. Il dit ensuite que, dans ce cas, il va pouvoir laisser un régiment de soldats assez important à Montauban. Celui-ci pourra assurer sa défense au cas où une nouvelle armée Catholique et favorable à Mazarin tenterait de reprendre l’avantage en son absence. Il désigne le comte de la Hotte comme son commandant en chef. Puis, il se tourne vers Mahaubert, Norbert Lalisse et les Personnages, en avouant qu’il aimerait maintenant s’entretenir avec eux seuls ; puisqu’il s’agit d’affaires dont ils sont les uniques commanditaires.
Une fois que les autres participants ont quitté la pièce, il reprend et s’interroge sur les informations qu’Anselme Constant a détaillées à Olème Brasset. Il explique que celles-ci vont effectivement lui être très utiles lorsqu’ils auront tous atteint Toulouse. Mais, également, qu’elles vont lui servir vis-à-vis des négociations qu’il mène actuellement auprès des membres de la Confrérie à laquelle il appartient, et dont son lieu de réunion habituel se trouve à Bordeaux. Car, effectivement, ce que Laurent a appris est exact, il existe bien un Ordre qui était en possession des Reliques – Cubes – depuis longtemps. Et lui même en fait parti, du moins pour sa branche établie à Bordeaux. Il est encore vrai que ces Reliques avaient été dérobé au Supérieur de sa Confrérie, Thibaut de Frontenac, depuis le XIIIe siècle, et que celui-ci venait tout juste de se les réapproprier, avant que Mahaubert, Norbert Lalisse et leurs compagnons ne les lui dérobe de nouveau.
Le comte de Lamoricière fixe alors Mahaubert et Norbert Lalisse quelques secondes avec intensité ; comme s’il attendait une intervention ou une réponse de leur part. Mais ceux-ci restent silencieux. Grace à leurs pouvoirs vampiriques, les Personnages peuvent profiter de l’occasion pour tenter de sonder mentalement leurs deux compagnons. Ils se rendent donc compte que les deux vampires en savent plus qu’ils ne veulent bien l’avouer. Mais, ils s’aperçoivent également qu’une barrière mentale infranchissable protège leurs pensées. Le comte de Lamoricière reprend donc en disant qu’avant de quitter Montauban, il doit récupérer des documents que des amis à lui protègent. Et il demande à Olème Brasset et aux Personnages de se rendre chez les Hommes-Chats afin de les y récupérer. Car, insiste t’il, ces documents sont vitaux pour la suite de leur Quête. Avec les Cubes, et le Charme que les Hommes-Chats détiennent, ils sont une partie de la Clef qui leur permettra de retrouver ce qui est caché depuis des siècles à Toulouse. Il ne peut pas partir sans eux ; et les Personnages et leurs compagnons non plus.
Tout ceci, martèle t’il, est extrêmement important pour la Race Vampirique. Peu importe le Clan, l’Ordre, ou le lieu auquel se rattache chacun des participants à cette Quête. Peu importe les Guerres Fratricides qui existent depuis des Générations, auxquelles ils peuvent être confrontés, les Reliques qu’ils doivent emmener dans les Catacombes de Toulouse, le Charme qu’ils doivent utiliser là bas, les Documents qui doivent leur indiquer la route à suivre, sont plus cruciaux que leurs différends. Les Hommes-Chats, ou « Gardiens », explique-t-il, sont liés aux vampires, et les Documents ou informations qu’ils protègent en son nom semblent le prouver d’une manière mystérieuse que ni lui, ni les autres membres de sa Confrérie à Bordeaux, ni le Grand Maitre de celle-ci – le duc de Fousquières Thibaut de Frontenac – n’ont encore réussit à élucider. Il s’agit en effet d’une énigme complexe remontant aux temps les plus anciens, et ce n’est uniquement qu’a Toulouse – au cœur de ses catacombes – que lui, l’un de leurs membres les plus éminents, pourra y voir plus clair à l’aide du Charme et de diverses autres choses.
Le comte de Lamoricière ordonne également à Olème Brasset d’accompagner les Personnages dans leur expédition sous les remparts de la cité. Il lui enjoint donc de récupérer le Charme que les Hommes-Chats ont préparé à son intention. Il lui commande de recouvrer les parchemins qui sont sous leur protection. Pendant ce temps, fait-il, lui et ses autres lieutenants vont rejoindre le campement de son armée. Celui-ci étant situé dans les bois aux abords de Montauban, il va y préparer le départ de ses troupes en direction de Toulouse. Il souhaite qu’Olème Brasset et les Personnages l’y retrouvent dans les plus brefs délais, et qu’ils n’aient pas de difficultés à accomplir cette mission de confiance particulièrement importante. Enfin, il remet un laissez-passer à Olème Brasset, afin qu’ils puissent pénétrer à l’intérieur du campement sans problèmes.
Alors que le comte de Lamoricière s’apprête à poursuivre, soudain, l’écho de cris se fait entendre. Ils proviennent de la salle commune de l’auberge ; ils sont rapidement suivis par des échos de combats. Des bruits de pas précipités se dirigent bientôt dans la direction de la salle où ils se trouvent. La porte s’ouvre brutalement, et un groupe de miliciens portant les couleurs des catholiques de la ville y pénètrent. Le Père Alban les accompagne, et leur hurle de ne pas faire de quartiers. Toutes les personnes qui sont dans cette pièce, y compris le comte de Lamoricière, sont des hérétiques, et il en va de la sauvegarde de leur âme de les éliminer. Le Père Alban a le visage déformé par la rage lorsqu’il prononce ces mots. Et, une fois qu’il a terminé sa harangue, il se jette lui même sur le comte de Lamoricière, un poignard à la main, pour tenter de le tuer.
De fait, c’est la mêlée générale. Chacun se bat ou se défend du mieux qu’il le peut ; y compris les Personnages. Le Père Alban essaye de neutraliser le comte de Lamoricière, avec, semble t’il, l’intention de le kidnapper. Norbert Lalisse et Mahaubert repoussent son agresseur du mieux qu’ils le peuvent, mais celui-ci revient sans cesse à la charge. Heureusement, au bout de quelques instants, plusieurs gardes du corps du comte apparaissent à la porte, se joignent au comte et aux Personnages. Et, bientôt, les forces en présence s’équilibrent. Toutefois, le comte de Lamoricière ordonne à Olème Brasset et aux Personnages de sauter par la fenêtre afin d’accomplir leur mission immédiatement. Il n’y a pas une minute à perdre. Pendant que lui, Mahaubert, Norbert Lalisse, et ses soldats s’occupent de ces Catholiques en furie, et suivent ensuite le plan qu’ils ont mis ensemble au point. Tandis qu’Olème Brasset brise la vitre et franchit l’ouverture, très vite suivi par les Personnages, il leur donne rendez vous à l’endroit convenu.
Olème Brasset et les Personnages ayant quitté l’Auberge de la Goutte d’Or, le combat se termine en faveur du comte de Lamoricière et de ses amis. Peu de temps après, accompagné de Norbert Lalisse et de Mahaubert, il quitte à son tour l’établissement, entouré d’une troupe de soldats qui lui sont dévoués. Il parcourt les rues de Montauban redevenues a peu près calmes. Il atteint les portes de la ville, qui lui sont immédiatement ouvertes. Il sort, puis se dirige vers le campement dans les bois alentours, au cœur duquel son armée s’est maintenant regroupée.
De leur côté, Olème Brasset et les Personnages cheminent à travers les ruelles de la ville, après avoir précipitamment quitté l’Auberge de la Goutte d’Or. Or, ils n’ont pas longé deux ruelles que le sentiment d’être observé ressurgit. Ils ne discernent personne, mais cette impression est aussi puissante que lors de leur arrivée aux abords de l’auberge. Ils scrutent éventuellement leur itinéraire au fur et à mesure de leur cheminement. Mais, ils ne distinguent rien de particulier. Ce n’est que quelques instants plus tard que, soudain, au détour d’une ruelle particulièrement obscure, qu’ils se font attaquer. Ils reconnaissent immédiatement leur agresseur ; il s’agit du vampire au masque de Diable rouge.
Si les Personnages détiennent les Cubes – Reliques -, celui-ci tente de leur dérober ces objets au cours du combat. Si l’affrontement tourne en sa défaveur, il fuit en se fondant dans la nuit sans que les Personnages n’aient le temps de se rendre compte de la manière dont il a procédé. Et il disparaît aussi vite qu’il est apparu.
Évidemment, les Personnages ont peut-être l’idée de fuir Montauban pour suivre leur route par leurs propres moyens. Dans ce cas, ils faut qu’ils assassinent Olème Brasset, car celui-ci ne les suit pas dans leur démarche. Par ailleurs, le seul moyen de quitter la ville est de passer par ses portes. Or, elles sont gardées par une bonne centaine de soldats en armes, aux couleurs du comte de Lamoricière. Et ceux-ci ont pour ordre d’examiner le récipient qu’ils doivent avoir entre leurs mains, en plus du laisser passer que possède Olème Brasset, avant de leur accorder l’autorisation de sortir. Si ce n’est pas le cas, ils les refoulent à l’intérieur de la cité, quitte à se battra avec eux pour cela.
En suivant Olème Brasset dans sa mission pour le comte de Lamoricière, ce dernier les conduit rapidement jusqu’à la brèche des remparts permettant de s’enfoncer dans les corridors souterrains aboutissant au repaire des Hommes-Chats. Ils progressent le long des corridors et des salles que les Personnages connaissent déjà, puisque, normalement, ils les ont déjà arpentés. Mais, une fois de plus, l’étrange sensation d’être observés le reprend au bout de quelques instants. Ils ne parviennent toutefois pas à déterminer d’où ils sont épiés exactement.
Finalement, ils arrivent devant la porte sur laquelle se dessinent des marques de griffures. Olème Brasset la déverrouille à l’aide du trousseau de clefs qu’il a en sa possession. Ils suivent le petit couloir sur les murs duquel apparaît d’autres traces de griffes ensanglantées. Olème Brasset ouvre la seconde porte ; qui donne accès au repaire des Hommes-Chats. Celui-ci salue humblement les créatures félidées qui se trouvent à l’intérieur de la pièce. Ces dernières fixent un instant les Personnages avec circonspection et méfiance, avant de tourner leur regard vers leur principal interlocuteur. De fait, même si les Personnages sont déjà venus ici en compagnie de Jacques, les Hommes-Chats restent suspicieux à leur encontre.
Olème Brasset prend bientôt la parole afin d’informer les Hommes-Chats de l’évolution des événements. Il leur parle des combats que se sont livrés catholiques et protestants au sein de la cité. Il évoque l’arrivée des troupes de Monseigneur de Beaujeu, leur tentative de siège, puis, de prise de contrôle de la ville. Il leur dit de quelle manière le comte de Lamoricière a du fuir son château après que celui-ci ait été incendié par des catholiques déchainés contre lui. Il poursuit en expliquant comment il a pu trouver refuge à l’Auberge de la Goutte d’Or, et comment ses forces armées stationnées à une demi-journée de marche de Montauban ont retourné la situation à son avantage. Il détaille de quelle manière ses soldats ont fait reculer l’armée de l’évêque de Cahors au-delà du Tarn. Il dit aussi que le comte de Lamoricière a tenu une sorte de conseil de guerre il y a peu de temps, afin de déterminer quelle suite donner à toutes ces péripéties. Il termine en disant que le comte de Lamoricière est en ce moment même en chemin pour son camp fortifié installé dans les bois entourant Montauban, dans le but de préparer son départ, ainsi que celui de ses régiments, pour Toulouse.
Il conclut en expliquant que c’est d’ailleurs pour cette raison que le comte de Lamoricière envoie les rencontrer. En effet, fait t’il, ce dernier a besoin du Charme que les Hommes-Chats ont préparé à son intention, comme cela a été convenu. Il insiste sur le fait que ce Charme doit servir lorsque le comte de Lamoricière sera à Toulouse, et plus particulièrement, lorsqu’il sera en présence du duc de Bouillon ; l’un des principaux meneurs de la Fronde avec la Princesse de Condé. Il dit également que le comte de Lamoricière a besoin des documents que les Hommes-Chats protègent depuis longtemps. Il s’agit, dit-il, des parchemins de la fin du XIIIe siècle, que l’Envoyé de Paris venu à Toulouse lors des pourparlers avec la Princesse Jeanne leur a jadis confié. Ils savent quelle est leur importance en ce qui concerne la Quête qui les lient tous les uns aux autres, et de quelle manière ils vont pouvoir aider le comte de Lamoricière à Toulouse. Ils sont rangés dans le fameux coffret protégé par le « Sortilège qui ne peut être brisé que par celui qui l’a lancé » - le comte de Lamoricière -, révèle t’il.
Après un instant d’hésitation, puis, quelques minutes de discussion entre eux dans un langage fait de miaulements que les Personnages ne comprennent pas, les Hommes-Chats s’emparent d’une boite constituée de bois cerclée de fer. De nombreux symboles ésotériques la décorent sur tout son pourtour. Une sorte de halo multicolore l’entoure, et lorsqu’Olème Brasset l’a à son tour entre les mains, et que les Personnages s’en approchent, ils sentent une chaleur diffuse l’envelopper. Les Hommes-Chats remettent également à Olème Brasset un étui, en disant, en langage humain, que celui-ci contient les parchemins – Document 12 - que le comte de Lamoricière leur demande. Et ils concluent que le coffret protège le Charme qu’ils ont fabriqué pour lui, et que ce dernier est recouvert par un enchantement que lui seul peut déverrouiller.
C’est à cet instant précis que la porte de la salle s’ouvre brutalement. Le vampire au masque de diable rouge apparaît par l’ouverture, avant de se précipiter sur Olème Brasset, les Hommes-Chats et les Personnages. Il tente, au passage, de s’emparer de l’étui à parchemins. Immédiatement, les Hommes-Chats reconnaissent leur agresseur, mais, sans avoir le temps de prononcer son nom. Ils laissent éclater leur rage, sont pris d’une fureur sauvage. Ils hurlent qu’Olème Brasset et les Personnages leur ont tendu un piège. Ils disent qu’ils ont voulu les précipiter dans les bras de leurs ennemis de la Confrérie de l’Oracle Millénaire. Et ils finissent par s’attaquer à Olème Brasset, au vampire au masque de diable rouge et à Olème Brasset avec une énergie décuplée. La mêlée est donc générale et, au bout d’un moment, si le vampire au masque de diable rouge se rend compte qu’il ne parvient pas à avoir le dessus, et encore moins, à s’emparer du coffret et du parchemin, il finit par s’enfuir. Sauf que cette fois, plusieurs des Hommes-Chats présents se lancent à sa poursuite dans les corridors souterrains menant à leur repaire ; ils sont aussi rapides que lui, et les Personnages peuvent entendre le bruit des combats entre les Hommes-Chats et le Vampire se poursuivre au loin. Quoiqu’ils n’ont pas vraiment le temps de s’appesantir sur ces échos, puisqu’ils doivent continuer à se défendre contre ceux restés à l’intérieur de cette pièce, et qui s’en prennent à eux autant qu’à Olème Brasset.
Au bout de quelques minutes de combat, si les Personnages n’en prennent pas l’initiative, Olème Brasset décide de fuir à son tour les lieux. Il est modérément blessé, et des traces de griffures apparaissent un peu partout sur son corps et ses habits déchirés. Dès que l’occasion se présente à lui, il se faufile à l’extérieur de la salle, bientôt suivi par les Personnages. Mais, une fois encore, les Hommes-Chats qui s’en prenaient à eux se lancent alors à leur poursuite.
La traque des Hommes-Chats envers Olème Brasset et les Personnages continue le long des passages et des corridors souterrains. Ceux-ci s’élancent avec célérité, courant non seulement sur le sol, mais également sur les murs des couloirs, à l’aide de leurs griffes acérées qui leur permettent d’avoir une prise sur la moindre fissure ou aspérité qu’ils rencontrent. Ils poussent des hurlements stridents, mêlés de feulements de rage. Olème Brasset et les Personnages doivent user de toute leur Intelligence afin de trouver le moyen de les distancer.
La course poursuite conduit tout ce petit monde jusqu’à l’ouverture menant dans la ruelle longeant le rempart le long duquel elle apparaît. Désormais, la traque continue dans les ruelles de Montauban, et les Hommes-Chats ne se préoccupent pas des gens qui peuvent croiser leur chemin. Ils les propulsent contre les murs des maisons grâce à leur force inouïe, les tuant sur le coup, afin de tenter de rattraper Olème Brasset et les Personnages. Puis, tout à coup, l’un d’eux abandonne le groupe afin de s’enfoncer dans une ruelle adjacente, avant de disparaître dans l’obscurité. Un peu plus tard, à quelques rues de là, ils finissent par se faire rattraper, et le combat reprend de plus belle, brutal et sans pitié. Bientôt, Olème Brasset, a bout de forces, s’écroule d’épuisement. Les Hommes-Chats se jettent sur lui afin de l’achever. Mais, dans un dernier sursaut d’énergie, il appelle les Personnages au secours. Ces derniers peuvent dès lors courir tout de suite à sa rescousse, avant qu’il ne succombe définitivement sous les assauts de ses ennemis.
Si les Personnages accourent pour porter secours à Olème Brasset, ils doivent déployer des trésors de combativité afin de tenter de repousser les attaques des Hommes-Chats. Et malgré leur puissance et leurs pouvoirs vampiriques, ils ne parviennent à les contenir que durant quelques dizaines de secondes. C’est durant ce court laps de temps qu’Olème Brasset leur tend son laisser passer, l’étui à parchemin, et le coffret de bois contenant le Charme. Il les supplie de remettre le tout au comte de Lamoricière. Il leur dit qu’il en va de l’avenir des Membres de la Race ; la Quête qu’ils ont entrepris avec leurs compagnons et le comte est d’une priorité absolue. Puis, il leur demande de s’enfuir en le laissant derrière eux. Il va tenter, fait-il, de retenir les Hommes-Chats le plus longtemps possible. Il leur demande aussi d’obéir à ses ordres sans discuter, s’ils veulent survivre à cet affrontement.
De fait, les Personnages ont la possibilité de se soumettre à ses ordres et de quitter instantanément les lieux. Si ce n’est pas le cas, le combat se prolonge, et les Hommes-Chats finissent par tuer Olème Brasset, puis, un moment plus tard, par tuer les Personnages. À moins qu’ils ne décident là aussi de partir avant que leur massacre soit consommé.
Évidemment, en abandonnant Olème Brasset derrière eux, les Personnages n’ont qu’une seule issue : les Portes de Montauban. Ils se mettent à courir frénétiquement dans cette direction, tout en observant régulièrement autour d’eux les alentours ombrageux. Mais, à moins qu’ils ne s’attardent réellement en chemin, les Hommes-Chats ont disparus. Et ils parviennent très vite au cœur de l’avenue longeant les remparts. Ils s’y engouffrent, avant de rejoindre le tunnel qu’ils connaissent déjà, et menant aux portes proprement dites de la cité. Là, se trouve un corps de soldats aux armes du comte de Lamoricière. Celui-ci protège les panneaux de bois ouvrant sur l’extérieur. Et si les Personnages demandent à quitter l’enceinte de Montauban, son capitaine leur demande leur laissez passer ou un ordre de mission signé par le comte de la Hotte ou le comte de Lamoricière. Au cas où les Personnages ne possèdent aucun de ces documents, les hommes de main du sur place ne les laissent évidemment pas sortir, quitte à se battre avec eux. Dans ce cas, ils sortent leurs armes, et les refoulent vers l’intérieur. Et, sur ces entrefaites, les Hommes-Chats réapparaissent au coin de la rue, et se jettent une fois encore sur eux afin de tenter de les éliminer, définitivement cette fois.
Tout peut aussi bien se passer. Les Personnages montrent leur laissez passer au capitaine de la garde. Celui-ci signe le papier en faisant un geste d’assentiment vers eux. Puis, il désigne l’un de ses camarades, afin qu’il accompagne les Personnages jusqu’à la caserne la plus proche. Il explique qu’il a en effet reçu l’ordre de détacher une compagnie d’une dizaine d’hommes de troupes, afin que ces derniers accompagnent et protègent les Personnages le long de leur trajet. Le comte de Lamoricière souhaite que ceux-ci puissent atteindre le campement dans lequel il se trouve actuellement, sans encombre.
Dès lors, le soldat désigné les accompagne jusqu’au croisement de rue voisin. Il pénètre avec eux à l’intérieur d’une petite caserne composée d’un seul bâtiment de bois fabriqué à la va vite. Des hommes sont en train d’y vaquer a des occupations diverses et variées : ranger des tonneaux, compter des armes de poing entassées dans un coin, allumer un feu pour la nuit, envoyer un homme avec un ordre de mission a tel ou tel endroit de la ville. Le soldat qui accompagne les Personnages s’entretient alors un instant avec son supérieur. Il lui explique l’objet de sa visite et le mandat dont il est le porteur. Il montre en outre les Personnages pour appuyer son propos. Le supérieur accepte et dit qu’une dizaine de soldats lui sont immédiatement alloué, et appelle auprès de lui ceux qui se trouvent à proximité de là. Et un instant plus tard, chevaux, hommes et armes sont prêts.
Une fois harnachés à leurs montures, le détachement se met en route. Il retourne auprès des portes de la ville. À son approche, celles-ci s’ouvrent pour lui permettre de franchir l’ouverture. Une fois dehors, elles se referment aussitôt derrière lui. Les Personnages et leurs compagnons empruntent le chemin qui s’éloigne de la cité. Ils suivent une petite route de campagne. Ils continuent ensuite au-delà du premier croisement qu’ils rencontrent, en cheminant le long d’un second sentier s’enfonçant à l’intérieur de bois. Ils longent celui-ci, écartant racines, bosquets, et épines qui l’encombrent sur plus d’un kilomètre. Ils aboutissent à une clairière ; au centre de celle-ci, apparaît des dizaines de tentes. Tout autour d’elles, s’activent plusieurs centaines d’hommes en armes qui vont et qui viennent. A maints endroits apparaissent des feux de camps autour desquels quelques soldats se reposent ou discutent entre eux à voix basse ; certains également, y mangent ou jouent à des jeux de hasard. Ailleurs, d’autres transportent des caisses, des tonneaux ou des sacs. Il s’agit, pour la plupart, de caisses d’armes ou de munitions, ou de sacs contenant de la nourriture.
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