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Le Crépuscule des demi-dieux
Épisode 1 : 23 Mai – 21 Juin 1650
Par Dominique Capo
jeudi 3 mai 2012, par
Campagne Vampire
23 Mai – 21 Juin 1650
Introduction
Il s’agit du premier scénario de la Campagne : Le Crépuscule des Demi-Dieux ; au cours duquel les Personnages Joueurs - qui ne sont pas vampires à l’origine - sont entrainés, malgré eux dans une intrigue qui les dépasse, et qui les oblige, au final, à devenir Vampires, et à se lancer dans cette course folle dont ils ne connaissent ni le tenants ni les aboutissants...
Chapitre Un : Moissac - Toulouse
Les personnages et leurs familles habitent depuis toujours la petite bourgade de Moissac aux Puys. Ils peuvent également habiter l’un des villages des environs. En tout cas, ils vivent tous au sein du même comté ; lequel est situé aux fins fonds de la province d’Aquitaine.
Lorsque l’aventure débute, les personnages se trouvent sur la place du village, en train de vaquer à leurs occupations habituelles. Soudain, ils voient arriver, sur un chariot encombré de bric à brac et tiré par un mulet, un vieux marchand qui se dirige vers l’auberge du lieudit ; celle-ci se nomme « la Patte Folle ».
Le vieillard stoppe sa carriole devant le bâtiment, alors que la foule présente sur les lieux commence à l’entourer avec curiosité. Il entre à l’intérieur de l’auberge sans répondre aux questions que les gens lui posent.
Une fois dans la salle commune de l’auberge, il demande une chambre à Éric, le tenancier de l’établissement. Puis, il s’installe à une table avec un repas. En même temps, il sort tout un tas de feuilles des sacoches qui pendent à sa ceinture. Il se met à écrire, tout en mangeant. Et, une fois qu’il a terminé à rédiger ses textes sur les parchemins, il demande à l’un des curieux qui l’ont suivi à l’intérieur de la salle commune, de placarder ses affiches aux quatre coins du village. S’il s’agit de l’un des personnages, celui-ci pourra de fait lire le Document 1.
Bien sur, les personnages peuvent se présenter au vieillard pour se proposer de l’aider. Celui-ci les examine alors de haut en bas, puis, sous toutes les coutures. Il leur dit finalement qu’il va réfléchir à leur candidature. Et, il se tourne vers d’autres personnes afin de les ausculter à leur tour.
À la nuit tombée, tandis que chacun est retourné à ses occupations habituelles, le petit Matthieu – le fils de l’aubergiste – vient chercher les personnages chez eux. Il leur dit de venir rapidement à la Patte Folle. Les personnages suivent donc le petit Matthieu jusqu’à l’établissement du père de celui-ci. Il les amène directement devant le vieillard, qui se présente dès lors à eux sous le nom de Jean de la Rochette. Ce dernier, à ce moment là, est en train de ranger un certain nombre d’affaires dans ses sacoches. Il demande aux personnages de l’aider à mettre celles-ci dans son chariot installé devant l’auberge. Dans la foulée, il leur demande d’y monter ; ce qu’il fait également. Puis, il fait sortir sa carriole de Moissac aux Puys, tout en expliquant aux personnages qu’il veut faire un tour en forêt pour y cueillir des herbes sauvages.
Au bout d’un moment à suivre la route donc, le chariot pénètre dans la « Forêt du Puys ». Puis, Jean de la Rochette l’arrête bientôt au milieu d’une clairière au cœur de laquelle se trouve une énorme roche. Celle-ci ressemble d’ailleurs à un visage triste et couché à moitié recouvert de lierre et d’herbes folles. Le vieillard descend rapidement de la voiture. Il commence à fouiller le sol de la clairière, ainsi que ses alentours broussailleux. Au loin, des hurlements de loups se font entendre. Sans s’en inquiéter, il se met ensuite a tourner autour de la grosse roche en l’examinant sous tous les angles.
Quelques instants plus tard, il remonte finalement dans le chariot en bougonnant. Il décide de rentrer à l’auberge de Moissac aux Puys pour finir sa nuit. Arrivé devant la Patte Folle, il demande aux personnages de le rejoindre dans la salle commune de l’établissement à 21 heures le soir suivant. Et, il les abandonne, pénètre dans le bâtiment, et monte directement dans sa chambre.
En effet, à 21 heures le lendemain soir, Jean de la Rochette attend les personnages, assis à la table qu’il a déjà occupée la veille. Une nouvelle fois, il y est en train de ranger son bric-à-brac dans ses sacs ; il a le visage soucieux. Une fois qu’il a terminé, il demande une nouvelle fois aux personnages de l’accompagner jusqu’à son chariot, puis de s’y installer. Il lui fait une nouvelle fois suivre le chemin sortant du village, et s’enfonçant dans la forêt. Il le stoppe aux abords de la clairière laissant apparaître la grosse pierre au visage triste et couché. Il en descend aussitôt, pour se diriger vers cette dernière. Il fouille ses alentours, et au bout d’un instant, demande aux personnages de l’aider à la scruter. Après quelques minutes d’investigation, il se met à chercher un objet au fond de l’un des sacs accroché en bandoulière à ses habits. Il en sort un petit cube dont les reliefs évoquent des inscriptions hiéroglyphiques. Il pose ce dernier à l’endroit le plus élevé de la roche. Et, enfin, il demande précipitamment aux personnages de le ramener immédiatement au village ; tout en les surveillant afin qu’ils ne touchent pas au cube.
Ils remontent dès lors tous dans la carriole, et reviennent rapidement au village. Arrivés devant l’auberge, Jean de la Rochette ordonne aux personnages de l’aider à sortir tout le matériel qui est rangé au fond de la voiture. Il leur dit qu’il désire maintenant bâtir un étal de marchandises au centre de la salle commune de l’auberge. Il désire également que celui-ci soit prêt pour la fin de l’après midi. Les personnages n’ont donc plus qu’à s’exécuter afin de l’aider dans cette tache. Et cette installation dure une bonne partie de la nuit et de la journée suivante. Tandis qu’au terme de ce laps de temps, Jean de la Rochette se met à installer avec minutie tout un tas d’objets hétéroclites sur le comptoir ainsi fabriqué.
Évidemment, au bout de quelques instants de ce remue-ménage au milieu de la nuit, l’aubergiste Éric va voir Jean de la Rochette afin de lui demander des explications. Les deux hommes s’éloignent aussitôt dans un coin calme dans le but de discuter à l’abri des regards indiscrets. Au bout de cinq minutes à peine, sans cris ni heurts, Éric repart dans son arrière boutique. Et il a un visage souriant et satisfait.
De fait, dès la nuit tombée, tout est prêt : Jean de la Rochette se tient derrière son comptoir improvisé, et attend ses clients. Au début de la soirée, il demande simplement aux personnages d’être présents afin de surveiller les marchandises étalées sur l’estrade. Par ailleurs, au même moment, de nombreux villageois commencent à se réunir dans la salle commune de l’auberge afin d’y passer la soirée. En effet, beaucoup sont curieux d’assister à l’étrange spectacle qui s’y déroule. Et tout en buvant un verre offert par Éric, ils observent la scène tout en discutant à voix basse entre eux.
Plusieurs heures s’écoulent ainsi dans le calme et la tranquillité. Seuls quelques villageois un peu plus curieux que les autres vont, à un moment donné, examiner les bibelots présentés sur la petite estrade. Mais aucun n’en n’achète, et aucun client ne se présente durant de longues heures.
Enfin, vers Minuit, un inconnu ouvre la porte de la Patte Folle. Il s’avance jusqu’au comptoir de Jean de la Rochette, et se met à inspecter attentivement chaque objet étalé devant lui. Au bout de quelques instants, il choisit un petit cube sur lequel sont inscrites des marques hiéroglyphiques. Il va voir Jean de la Rochette, et ensemble, ils s’éloignent dans un coin tranquille afin de marchander un instant sur le prix de l’objet. L’homme donne une petite bourse au vieillard, puis, ressort vivement de l’auberge et disparaît dans la nuit.
Encore un moment plus tard, un autre homme entre, et achète aussi un cube du même genre en faisant le même manège que l’individu précédent. Encore un peu plus tard, une jeune femme d’allure noble accompagnée de quatre gardes du corps ainsi que d’un valet, pénètrent à leur tour dans la salle commune de l’auberge. La jeune femme observe l’étalage durant près d’une minute. Elle demande à acheter une petite sculpture en pierre évoquant un oiseau déployant ses ailes. Mais c’est son valet qui marchande l’achat de l’objet avec Jean de la Rochette dans un coin retiré de la salle commune. Pendant ce temps, la jeune femme entourée de ses gardes du corps demande une chambre pour la nuit à Éric. Une fois qu’elle en a obtenu les clefs, elle monte à l’étage en compagnie de son escorte. Et elle pénètre dans sa chambre, tandis que deux de ses soldats se mettent à monter la garde devant sa porte.
Finalement, encore un peu plus tard, un dernier homme entre pour examiner attentivement les objets présentés sur l’étal de Jean de la Rochette. Il choisit le dernier cube constellé de hiéroglyphes qui s’y trouve. Il s’éloigne lui aussi avec Jean de la Rochette pour en marchander le prix. Une fois l’objet acheté, il ressort de l’auberge aussi précipitamment que les précédents, et disparaît dans la nuit.
De fait, les lueurs de l’aube apparaissant dans le ciel, Jean de la Rochette décide de fermer boutique et d’aller se coucher. Il donne donc rendez vous aux personnages le soir même à 21 heures dans la salle commune de l’auberge.
Durant la nuit, les personnages peuvent décider de suivre les trois – ou un des trois – inconnus venu acheter un cube constellé de hiéroglyphes à Jean de la Rochette. Dans ce cas, ils voient chacun de ceux-ci sortir de la Patte Folle et remonter sur son cheval. Ils les voient sortir du village et prendre la direction de la Forêt du Puys. Ils les voient y entrer, et finalement, arrêter leur course à proximité de la clairière au centre de laquelle se trouve la grosse roche en forme de visage triste et couché. Ils les voient s’en approcher, et attendre à cet endroit durant le reste de la nuit et tout le long de la journée suivante.
Si les personnages décident de suivre la jeune femme, ses quatre gardes du corps, et son valet, ils voient que leur groupe se rend immédiatement dans la chambre que la jeune femme a louée pour la nuit. La jeune femme y pénètre, accompagnée de deux de ses gardes du corps et de son valet. Quant aux deux autres soldats, ils montent la garde devant la porte de la chambre durant le reste de la nuit.
Le lendemain soir, à 21 heures, lorsque les personnages pénètrent dans la salle commune de l’auberge, Jean de la Rochette est là. Comme les jours précédents, il est en train de ranger son bric-à-brac dans ses havresacs. Une fois qu’il a terminé, il demande aux personnages de l’accompagner à l’extérieur de l’auberge. Il monte dans son chariot, les paies du montant convenu au début de l’engagement de ceux-ci. Il leur dit adieu, les remercie une dernière fois de leur coopération, fouette son mulet, et prend la direction de la Forêt du Puys.
La jeune femme, ses quatre gardes du corps et son valet, eux, sont partis dès l’aube en direction de la Forêt du Puys.
À ce moment là, les personnages peuvent décider de suivre plus ou moins discrètement Jean de la Rochette, une fois que celui-ci les a quittés. Ils le voient alors entrer dans la forêt, rejoindre la clairière à la grosse pierre en forme de visage triste et couché. Arrivé là, il descend de son chariot, salue les trois individus qui l’attendent devant le mégalithe. Il s’empare du cube qu’il avait déposé deux jours avant au sommet du monolithe. Il demande aux trois inconnus de le suivre, de monter dans son chariot. Il y monte à son tour, fouette son mulet, relance son véhicule, et le fait de nouveau progresser sur les sentiers de la Forêt du Puys. Bien sur, les personnages suivent les mêmes événements s’ils attendent aux alentours de la clairière, après avoir suivi l’un des trois inconnus ayant acheté l’un des cubes de Jean de la Rochette.
En tout état de cause, Jean de la Rochette et ses nouveaux compagnons poursuivent leur route sur les sentiers de la Forêt du Puys. Malgré tout, au bout d’un moment, ils s’arrêtent au bord du chemin, et se mettent à discuter vivement durant une bonne heure.
C’est à ce moment-là, malgré le camouflage de tous les personnages durant ce trajet, que par inadvertance, l’un d’eux, fait craquer un morceau de bois sous son pied. Le bruit se répercute dans le silence. Jean de la Rochette et ses compagnons le perçoivent, se précipitent vers le lieu d’où provient le bruit. Les personnages n’ont pas le temps de réagir que ceux-ci sont déjà sur eux et les maitrisent. Jean de la Rochette et ses compagnons assomment, puis, emprisonnent les personnages. Et ils jettent dans le chariot, avant de reprendre leur route, tandis que les inconnus surveillent attentivement chacun de leurs gestes.
Le chariot reprend donc sa route jusqu’à la lisière de la forêt suivante. Parallèlement, la nuit commence à tomber. Le chariot bifurque bientôt et emprunte un autre sentier beaucoup plus broussailleux que le précédent durant quelques dizaines de mètres. Jean de la Rochette stoppe finalement celui-ci devant l’entrée d’une grotte située à la base d’une colline forestière. Jean de la Rochette et ses compagnons en descendent, poussent les personnages devant eux tout en les menaçant de leurs armes. Et, ils pénètrent tous à l’intérieur de la caverne.
La caverne est, de fait, composée sur une dizaine de mètres d’un corridor aboutissant à une grande salle. À l’intérieur de cette dernière se trouve un homme devant lequel Jean de la Rochette s’agenouille. Ses compagnons baissent humblement la tète devant lui. Ils attachent ensuite les personnages à un rocher non loin de là. Puis, Jean de la Rochette, ses compagnons et le nouveau venu se mettent à discuter ensemble, à l’écart des personnages et des oreilles indiscrètes. Finalement, au bout d’une heure de palabres, les compagnons de Jean de la Rochette empruntent le chemin par lequel ils sont arrivés, et seuls Jean de la Rochette et le nouveau venu restent présents dans la grotte.
Jean de la Rochette présente alors le nouveau venu aux personnages, sous le nom de Stephan de Hautecour. Ensuite, une partie de la nuit s’écoule tranquillement. Parfois, Stephan de Hautecour vient distraitement voir les personnages pour discuter avec eux de banalités. Mais, surtout, il parle longuement avec Jean de la Rochette dans un coin tranquille de la caverne. Et les deux hommes jettent des coups d’œil réguliers en direction des personnages pour voir s’ils ne tentent pas de s’enfuir.
Au bout de plusieurs heures d’attente, soudain, des bruits de combat et des cris de peur se font entendre au loin. Quelques minutes plus tard, alors que les bruits se sont rapprochés, les trois compagnons de Jean de la Rochette se précipitent à l’intérieur de la grotte avec un regard affolé. Ils sont accompagnés de trois autres individus, ainsi que de deux des gardes du corps ayant passé la nuit précédente à la Patte Folle. Ces derniers sont d’ailleurs ligotés, assommés, et leurs vêtements sont déchiquetés, laissant apparaitre quelques cicatrices sanglantes.
Les personnages n’ont peut-être pas suivi Jean de la Rochette après que celui-ci les ai définitivement quitté sur le pas de la porte de la Patte Folle. Ils n’ont peut-être pas non plus guetté les trois inconnus durant toute la nuit aux abords de la clairière à la grosse roche en forme de visage triste et allongé. Dans tous ces cas, où qu’ils se trouvent en fin de soirée, ils voient un homme se précipiter sur la place centrale de Moissac aux Puys. Ils le reconnaissent rapidement comme étant le valet de la jeune femme qui a passé la nuit précédente à la Patte Folle avec ses gardes du corps. Quand ils le voient, ils se rendent très vite compte que celui-ci à les habits déchiquetés, que son corps est recouvert de sang, et qu’il tient des propos plus ou moins incohérents. Il hurle en effet qu’il s’est fait attaqué avec deux de ses compagnons, tandis qu’il se trouvait sur la route de Moissac aux Puys. Il enchaine en expliquant que ses agresseurs étaient trois hommes diaboliques accompagnés de trois diables malfaisants. Il raconte qu’il est le seul à avoir pu échapper au traquenard que ceux-ci ont tendu à son groupe. Et il détaille de quelle manière ses deux compagnons ont été emmenés dans les profondeurs de la forêt pour y être dévorés.
À ces mots, plusieurs villageois présents et ayant entendu ce récit, décident de se rendre sur place pour savoir ce qu’il s’y est exactement passé. Et si les personnages ne se sont pas portés volontaires pour cette expédition nocturne, ces villageois leur demanderont de les accompagner. Ils leur tendent alors des torches et des armes de fortune – faux, piques, fourches -, et leur demandent de les suivre. Ils demandent également au valet de les suivre. Il accepte, mais est terrorisé.
De fait, une foule composée d’une vingtaine de personnes grimpe sur des destriers. Ils les cravachent, les font galoper à vive allure pour arriver au plus vite sur les lieux de l’attaque. Les personnages se trouvent avec eux, et tout comme leurs compagnons, ils font stopper leurs chevaux à proximité de l’endroit que le valet leur indique. Tout le monde commence alors à fouiller les alentours. Y apparaissent en effet des traces de combat, des traces de sang maculant le sol, ainsi que des traces de pas s’enfonçant dans les fourrés et les profondeurs de la forêt.
Bien sûr, les personnages peuvent donc décider de suivre les traces de pas qui semblent assez récentes. Par contre, aucun villageois ne veut les suivre ; ils sont trop effrayés par le carnage qu’ils ont sous les yeux. Ils décident d’ailleurs immédiatement qu’il et préférable de revenir ici le lendemain matin, accompagnés de la milice de Moissac. Ils sont certains qu’avec elle, ils pourront très facilement retrouver les meurtriers de ces hommes. Et, au bout de quelques minutes d’observation superficielle des lieux, ils remontent tous à cheval, et reprennent le chemin du village.
De fait, si malgré cela, les personnages s’enfoncent davantage dans les fourrés laissant apparaître les empreintes des agresseurs des hommes de main, ils distinguent très vite un petit sentier. Ils le longent durant quelques dizaines de mètres. Ils distinguent peu à peu la colline boisée et l’ouverture caverneuse située à la base de cette dernière. Et, une fois qu’ils se trouvent à moins d’une dizaine de mètres d’elles, ils se rendent compte que des reflets de torches se discernent au détour du corridor qui constitue son entrée. C’est d’ailleurs au moment où les personnages sont en train d’observer l’ouverture – plus ou moins discrètement – qu’ils se font attaquer. Des formes sombres surgissent de nulle part, et avant qu’ils n’aient pu faire le moindre geste pour se défendre ou pour se protéger, ils sont assommés, bâillonnés et ligotés.
De fait, lorsque les personnages reprennent leurs esprits, ils se trouvent dans une caverne au sol parsemé de stalagmites et au plafond constellé de stalactites. A plusieurs endroits, de grosses roches jadis tombées du plafond sont disséminées su le sol. Les personnages sont attachés à l’un de ces amoncellements de roches ; ils sont toujours ligotés et bâillonnés. À côté d’eux se trouvent deux des gardes du corps de la jeune femme ayant passé la nuit précédente à la Patte Folle : ceux-ci sont également ficelés et bâillonnés ; ils sont évanouis, leurs vêtements ne sont plus que des loques, et des traces sanglantes recouvrent leurs membres et leurs torses. Enfin, un peu plus loin de là, ils peuvent apercevoir Jean de la Rochette en compagnie de sept individus. Ils parlent à voix basse entre eux ; leur conversation est vive. Et certains d’entre eux jettent de temps en temps de coups d’œil en direction des personnages, pour voir si tout va bien.
La seule chose que les personnages peuvent comprendre de la conversation se déroulant à quelques mètres d’eux, c’est que les individus accompagnant Jean de la Rochette se nomment : Mahaubert, Norbert Lalisse, Barnabé Jacquafleur, Stephan de Hautecour, Lionel du Gué, et François.
Dans tous les cas de figure, à l’issue d’une bonne demi-heure de discussion, Stephan de Hautecour, Lionel du Gué, et François s’approchent de l’endroit où se trouvent les personnages et leurs deux compagnons d’infortune. Ils trainent les deux hommes évanouis jusque dans un coin isolé de la grotte. Ils y laissent choir les soldats inconscients. Soudain, ils se précipitent sur eux, les traits de leurs visages tendus, les yeux révulsés. Pendant un instant au cours de cet étrange spectacle, les cris de douleur et les hurlements de terreur des deux hommes se répercutent sur les murs de la salle, sans que cela n’effraient ni ne surprennent Jean de la Rochette et ses autres compagnons. Puis, une fois qu’ils semblent avoir terminé leur ouvrage de mort, Stephan Hautecour, Lionel du Gué et François reviennent vers leurs amis, comme si rien ne s’était passé.
En jetant un coup d’œil en direction des deux soldats, les personnages peuvent alors se rendre compte que ceux-ci sont décédés, que leurs corps ont été déchiquetés, qu’ils ont été vidés de leur sang ; car de nombreuses flaques rougeâtres les entourent, et ils ont pris un teint blanc fantomatique.
Peu après, Jean de la Rochette sort une carte de la région de l’une de ses nombreuses besaces. Il la pose sur le sol, tandis que le reste de ses compagnons se met à examiner celle-ci avec attention. Il montre un itinéraire, et discute avec eux du chemin qu’ils vont devoir emprunter au cours des jours qui viennent. Il insiste sur le fait – et tous ses compagnons sont d’accord avec lui – qu’ils doivent parvenir à Montauban dans les plus brefs délais. Il continue en disant que leur destination finale est, bien sur, la cité de Toulouse. Il poursuit en détaillant leur parcours, c’est-à-dire : Castelsarrazin, Montauban, et, enfin, Toulouse.
Le reste de la nuit s’écoule ensuite tranquillement. Jean de la Rochette et ses amis discutent longuement ensemble. Parfois, l’un d’eux vient voir les personnages pour vérifier si leurs liens sont bien attachés, pour leur donner à boire. Jean de la Rochette, Mahaubert, Norbert Lalisse et Barnabé Jacquafleur s’assoupissent un moment. Mais, soudain, alors que l’aube pointe à l’horizon et que les premiers rayons du soleil se discernent sur les parois les plus extérieures du corridor menant à la caverne proprement dite, des bruits se font entendre dans la forêt. Des bruits de pas nombreux s’y répercutent, et se rapprochent très vite de leur refuge. Bientôt, des torches apparaissent au loin. Mahaubert s’enfonce un instant dans le tunnel pour voir de quoi il retourne. Il revient précipitamment, affolé, et dit qu’une troupe de villageois en armes, accompagnées de membres de la milice locale, encerclent la colline boisée et l’ouverture caverneuse qui s’y dessine. Le temps qu’il ait décrit ce qu’il a vu, et que le groupe ait commencé à délibérer sur ce qu’il convient de faire, ils entendent des bruits de pas à l’intérieur du corridor. Deux villageois armés de fourches et tenant une torche à la main, apparaissent sur le pas de la caverne proprement dite. Ils sont terrorisés. Jean de la Rochette dit alors à ses compagnons qu’il va aller leur parler ; et il les rejoint rapidement, un sourire amical sur le visage, et les mains bien en en vue en signe d’amitié.
De fait, Jean de la Rochette explique aux villageois que ses amis et lui ne sont qu’un simple groupe de voyageurs ayant passé la nuit dans la caverne. Il dit qu’ils étaient sur le point de repartir et de poursuivre leur route en direction de Montauban. Il dit également que lui et ses amis se sont donné rendez vous à cet endroit, et que c’est pour cette raison que lui, Jean de la Rochette, est resté à Moissac aux Puys durant quelques jours, en attendant que ses compagnons atteignent leur lieu de regroupement. Mais, bientôt, l’un des deux villageois le coupe dans son explication, et explique à son tour que les habitants du village ont rencontré un homme qui dit qu’il s’est fait attaqué la nuit précédente par les membres du groupe de Jean de la Rochette. Il insiste en évoquant aussi l’attaque des deux hommes de main de la jeune femme ayant logé à la Patte Folle deux jours plus tôt ; et dont leur témoin dit que ces derniers se sont fait égorgé, puis, vider de leur sang, par son groupe. Aussitôt, Jean de la Rochette réfute ses accusations en disant que les villageois n’ont aucune preuve de ce qu’ils avancent. Mais, au moment où celui-ci tente d’expliquer que lui et ses amis ne sont pour rien dans cette affaire, l’un des deux villageois tourne la tète vers le fond de la caverne. Il y aperçoit les personnages ligotés à un rocher, ainsi que les cadavres ensanglantés des deux hommes de main. Il les montre à son voisin, qui les voit à son tour, qui se met à hurler d’effroi. Et les deux villageois reculent précipitamment, avant que Jean de la Rochette n’ait pu prononcer le moindre mot, ou ait pu faire le moindre geste dans leur direction. Et ils disparaissent dans le corridor, vers l’extérieur de la caverne, en poussant des hurlements de terreur.
De fait, aussitôt, un grand bruit de pas précipités se fait entendre, venant de l’extérieur de la caverne. S’y joignent des cris de haine et de rage. Au même moment, Jean de la Rochette et ses compagnons se précipitent sur les personnages, enlèvent leurs baillons, les mettent debout. Stephan de Hautecour empoigne l’un d’eux par le col de son habit, les traits figés par la rage et la peur. Il déclare que s’ils désirent rester en vie, ils ont intérêt à l’aider, lui et son groupe, à s’échapper de cet endroit. Il leur dit qu’ils doivent les guider à l’intérieur des tunnels qui s’enfoncent dans les profondeurs de la colline. Il leur promet de leur laisser la vie sauve s’ils les aident, mais que dans le cas contraire, il les tue immédiatement. Puis, sans laisser le temps aux personnages de réagir, Stephan de Hautecour et ses amis poussent les personnages devant eux, tout en jetant des coups d’œil terrorisés vers le tunnel débouchant vers la forêt : les premiers villageois, piques en avant, y apparaissent déjà. Stephan de Hautecour amène alors les personnages vers le mur opposé de la grotte, là où se discerne l’entrée d’un autre corridor. Dans l’intervalle, les villageois se sont arrêtés sur le seuil de la caverne, et observent les fuyards s’éloigner ; leur regard est à la fois haineux et effrayé. Ils voient les fugitifs commencer à s’enfoncer dans le tunnel opposé, ne sachant pas de quelle manière réagir : tenter de rattraper les fuyards, ou pas. Jusqu’à ce que l’un de ces derniers fasse craquer une brindille sous son pied, précipitant les événements. Les villageois se lancent alors en effet à leur poursuite dans le corridor qu’ils viennent d’emprunter.
Voici l’itinéraire qu’empruntent les personnages et leurs compagnons d’infortune, à l’intérieur des souterrains situés sous la colline : corridor, croisement, grotte encombrée de détritus divers, corridor avec passage en pente, nouveau croisement, corridor aux murs recouverts de moisissures multicolores et dont le sol laisse bientôt suinter un filet d’eau jaunâtre à l’odeur nauséabonde, grotte avec en son centre les restes d’un ancien feu. Trois nouveaux passages partent de cette caverne : nouveau corridor en partie bloqué par une meute de rats arrivant dans le sens inverse que les personnages et leurs compagnons. Suite de ce corridor, croisement, nouveau passage dont le sol devient de plus en plus pentue au fur et à mesure de leur progression à l’intérieur de celui-ci. Les personnages et leurs compagnons sont bientôt obligés d’escalader ses murs afin de poursuivre leur cheminement. Le tunnel se transforme progressivement en boyau ascendant constellé de corniches plus ou moins grandes, dont les murs laissent apparaître de nombreuses fissures et de nombreux restes d’éboulements. Le boyau se termine à proximité d’une corniche un peu plus large que les précédentes qui ouvre sur un vide insondable. En effet, ses parois longent un trou béant dont les murs disparaissent au loin dans les ténèbres, quelle que soit la direction dont on les suit du regard. De fait, en l’empruntant, cette corniche a bientôt les parois constellées de moisissures multicolores et poisseuses. Puis, elle se termine brutalement au bout d’une vingtaine de mètres ; comme si elle s’était effondrée il y a longtemps. Et, à deux mètres de là, contre la paroi, s’ouvre un nouveau boyau d’un mètre de large. Il n’y a aucune autre issue.
Le second boyau s’enfonce sinueusement au cœur de la paroi. Ses murs sont suintants d’eau jaunâtre, et glissent dangereusement de plus en plus verticalement au fur et à mesure de la progression des personnages et de leurs compagnons. Il se termine en se réunissant à un autre corridor, à peu près horizontal celui-ci bien qu’également extrêmement sinueux, à moitié inondé par les eaux mouvementées et torrentielles d’une rivière souterraine. Des rochers acérés en surgissent d’ailleurs régulièrement ici ou là. Au bout de près de 500 mètres à tenter de suivre la rivière, celle-ci sort de son corridor caverneux et débouche en plein cœur de la forêt ; d’ailleurs, ses eaux redeviennent beaucoup plus calmes. Les personnages et leurs compagnons d’infortune peuvent en sortir. Mais, malgré l’obscurité ambiante des arbres de la forêt, ils s’aperçoivent très vite que le jour est levé, et qu’ils doivent se protéger de la lumière du soleil. Heureusement, à quelques mètres de la berge de la rivière, se trouve les ruines d’une vieille cabane de bois, où ils peuvent se sécher, se reposer, et attendre la tombée de la nuit.
Durant cette course à travers les tunnels situés sous cette colline caverneuse, les villageois continuent à traquer les personnages et leurs compagnons jusqu’à ce que le couloir se transforme en boyau ascendant qui aboutit à la première série de corniches ouvrant sur le vide. Puis, les villageois voyant les fugitifs leur échapper en se glissant à l’intérieur de ce boyau, ils les harcèlent en leur tirant dessus à l’aide de leurs fusils et de leurs mousquets ; ils leur lancent quelques pierres, avant d’abandonner et de rebrousser chemin, tout en jetant un dernier regard haineux et amer dans leur direction.
La suite, très prochainement...