Accueil > Jeux de rôle > Ars Magica > Ailin Doublevue – Tome II « Fondations » > Le mouvement par le conflit
Campagne Ars Magica - Nantes
Le mouvement par le conflit
extrait des mémoires d’Ailin Doublevue – Tome II - « Fondations »
lundi 30 avril 2012, par
Après nombreuses péripéties, venait le temps de la quiétude au sein de de l’Alliance... du moins l’espérions-nous.
La saison d’hiver 1185-1186 nous avait offert le calme et la quiétude idéale pour étudier. Aodren, seul, avait quitté le convenant pour Paris. Les traces de la main mise de Stanislas étaient encore fortement présentes mais les discussions fermes que nous avions eu avec chacun, Aodren, Xzyl et moi, avaient remis un peu d’ordre. La stature d’Amalrik évitait les débordements trop rebelles et, étonnement, l’aide de Tibors fut appréciable. Je n’avais jamais remis en cause l’éducation noble de Tibors mais par souvent j’avais eu occasion de douter. Cet hiver charnière nous prouva qu’il avait de vrai capacités de meneur d’hommes (et de femmes) et avait un certain appuis pour l’intendance.
Nous avions choisi l’humble Xzyl comme Primum et, faute d’autre mage, en l’absence d’Aodren, les fonctions de Librarum m’étaient revenues. Une fonction qui me convenait. Même si l’Alliance était jeune et peu impliquée dans la vie du Tribunal, je n’avais pas l’envie d’être perturbée dans mon cheminement interne par une fonction de Primum.
In fine, la principale tâche que j’accomplis pour l’Alliance pendant cette saison fut la mise en place de discussions philosophiques chaque dimanche soir. Des discussions ouvertes à tous et traitant uniquement de sujets non hermétiques, avec pour mettre mot la bienveillance et le respect de l’autre dans les propos. L’idée, avec le recul, fonctionna étonnamment bien dès son lancement.
Ainsi l’hiver passa. Xzyl s’était approprié le laboratoire de feu Astinus pour y étudier la pierre noire et j’étudiais quant à moi les fondements même de la magie et du Vim.
Au début du Printemps, nous eûmes la visite d’un Cape Rouge, Hervé. Celui-ci était porteur d’une missive pour Xzyl et, surtout, de nouvelles pour le moins intrigantes. Une Alliance avait été attaquée le 22 février. Il s’agissait de l’auberge d’Alcuin basée à Tours. Elle abritait des Capes Rouges de passage. Une enquête sur cette destruction était en cours. A l’époque, on ne savait pas si réellement l’auberge était visée. Il n’y avait pas eu de mages morts, ni même de morts parmi les autres membres. Un vieil entrepôt à coté de l’auberge avait pris feu et l’incendie s’était propagé à l’auberge. Une chose un peu étrange tout de même était que l’auberge avait des protections contre le feu qui avaient fait défaut.
Hervé parla ensuite des tensions entre Tytalus et Flambeaux. Puis de certaines rumeurs : le Chevalier Noir, réputé pour voler les riches, serait de retour. Le Roi d’Angleterre avait prévu un important convoi d’or pour dédommager le Duc de Bretagne. Serait-ce lié ?
Hervé était le premier Cape Rouge, et même le premier mage, à rendre visite à notre jeune Alliance. Nous l’accueillîmes donc comme il se doit et l’invitâmes à passer quelques jours sur place. J’échangeai ainsi avec lui sur des sujets réputés périlleux mais importants dans mon cheminement. Il m’apprit ainsi que le Triskell que j’avais aperçu à plusieurs reprises avait été le symbole de la Maison de Diedne. Le sujet était délicat puisque ladite Maison avait été détruite pour cause de démonisme. Hervé m’invita cependant à en parler avec son père, Evrard de Tours, qui était le plus ancien Cape Rouge du Tribunal.
Hervé repartit avec plusieurs courriers : un rédigé par Xzyl à Proctor au nom de l’Alliance pour expliciter, poliment, notre refus de vassalité auprès de Confluensis, plusieurs autres, à titre personnel, destinés à mon ancien Maître et à la Maison Criamon.
- Cycle des saisons
Le printemps avait repris ses droits. Nous avions maintenant l’ensemble du matériel indispensable à trois nouveaux laboratoires. Et si Xzyl et moi poursuivions nos études respectives et Amalrik s’était plongé dans le latin, les autres membres de l’Alliance profitaient de la fin de l’hiver. Lug s’était remis à la chasse. Blanche visitait les alentours. Albina et Muriel avaient entrepris la création d’un potager. Quant à Tibors, il avait accepté l’invitation du Baron de Chêtelain, Capitaine de la garde de Blain, à séjourner quelques semaines sur place. J’espérais au fond de moi-même, sans vraiment y croire, que Tibors revinsse avec quelque information sur le passé de son propre père et le pourquoi du tryskell sur ses armoiries.
Le 13 mai, un autre Cape Rouge, Julien Courloin de l’alliance Confluencis, se présenta à l’Alliance, lui aussi porteur de courriers et de sombres nouvelles. Une alliance Flambeau très puissante avait cette fois été entièrement détruite. L’Alliance en question, Nicira, se situait près de Chinon. L’attaque avait eu lieu le 23 avril et tous les habitants, mages compris, étaient morts.
Dans les courriers apportés par le Cape Rouge figurait une réponse de Proctor, nous signifiant qu’il ne prenait pas ombrage de notre décision mais nous invitait à la plus grande prudence. Je reçus aussi, entre autres courriers, une réponse Criamon, non signée, à notre discussion philosophique. Une réponse porteuses d’idées et de questionnements nouveaux.
Vers la fin du printemps, Tibors, de retour de Blain, et Amalrik nous rapportèrent les propos d’un mec hagard, costaud mais fatigué, qui demandait après une certaine Dame Catherine, tributaire d’une dette de 20 livres. Tibors, fort du témoignage de l’aubergiste, indiqua que Dame Catherine n’était pas revenue à Fay de Bretagne depuis des mois et ne vivait pas ici. L’homme se contenta de cette réponse mais mit en garde ses interlocuteurs contre « la vieille femme tatouée ». L’homme raconta l’avoir vue à St Brieuc. Elle aurait juste regardée la cuillère avec laquelle il mangeait sa soupe et il aurait perdu son œil.
L’homme connaissait Dame Catherine. Il avait été son amant, son garde du corps et même son lieutenant, du côté de Plermouec. Aujourd’hui, il payait cette association au prix fort.
Le 16 juin, Tibors reçu un courrier d’Adrien, Capitaine de la Garde de Blain, expliquant que des violations de fosses publiques avaient été perpétrées récemment dans les villages aux alentours. De plus, cinq moines avaient été égorgés sur la route de Vannes et il allait solliciter l’aide de Tibors.
Lors de l’équinoxe de printemps, Aodren n’était toujours pas de retour et nous n’avions aucune nouvelle. Je proposai à Xzyl de conserver sa place de Primum, comme nous avions prévu la possibilité. Il accepta avec peut-être un petit brin d’empressement...
Nous ne nous inquiétâmes pas longtemps. Aodren arriva à peine quelques jours plus tard. Mais il n’était pas seul. Ulfius, un mage Flambeau, bâti et vêtu comme un guerrier de l’ancienne Rome, ainsi qu’un jeune garçon aux allures de jeune enfant de cœur.
Mais plus que l’allure des deux personnages, ce fut leur histoire qui nous marqua. Tous deux étaient en effet rattachés à l’Alliance Nicira. Ils avaient miraculeusement survécu à son attaque et Aodren leur avait proposé la protection et surtout la discrétion de notre jeune Alliance. Si j’appréciai le geste bienveillant d’Aodren, je ne pus m’empêcher de penser aux conséquences de cette généreuse proposition et de ce qu’elle pourrait coûter à Veritas Alibi lors des saisons à venir.
- Ulfius
Ulfius nous confia son récit. Un des mages de l’Alliance était parti enquêté sur l’événement de l’auberge d’Alcuin. Il était revenu quelques semaines plus tard... du moins l’avaient-ils cru. En réalité le mage n’était pas leur compagnon. De l’intérieur, quelques jours après son arrivée, il avait ouvert des portails d’où étaient venus des attaques magiques ainsi que de nombreux fantômes hostiles. Drakhol, le maître d’Ulfius fut la première victime et les autres membres de l’Alliance, tous combattants tombèrent en quelques instants. Ce fut un massacre d’une violence incroyable. Ulfius fut laissé pour mort et mis plusieurs jours à se rétablir. Il retrouva le jeune Alexios caché mais en vie. Tous deux prirent la route de Paris où l’Archimage de Paris les confia à Aodren.
Quatre jours plus tard, Anselme Devaux, le moine un peu trop intrusif de l’abbaye de Redon, accompagné de huit chevaliers vêtus en rouge, se présenta à Fay, devant l’Eglise. Il somma Tibors, sauveur de Fay, de lui apporter son aide. L’oracle avait prédit que le Démon serait à l’œuvre d’ici peu, sur Nantes. Tibors devait accompagner Adrien jusqu’à Nantes pour prêter son aide et venir avec toute l’aide possible, y compris celle des érudits de sa connaissance.
Le lendemain, Tibors partit donc avec Adrien et ses deux sergents, accompagné d’Aodren, Ulfius et Blanche. Etonnamment, Xzyl préféra rester étudier sur l’Ombre plutôt que de jouer le rôle d’enquêteur...