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Campagne Ars Magica - Nantes
Le Monde de la Nuit
extrait des mémoires d’Ailin Doublevue – Tome II - « Fondations »
lundi 21 novembre 2011, par
Le Baron Emeran, riche armateur et Baron de Brest, nous avait accueilli en sa demeure. Un refuge car nous apprîmes dès le lendemain qu’un des chefs de la milice, Scrofolo, avait signé un avis de recherche contre nous.
Nous passâmes une bonne partie de la journée à récupérer de nos mésaventures. J’avais cherché à identifié sur les cartes maritimes du Baron l’emplacement possible de l’île où nous avions été retenu prisonnier mais en vain.
En fin de journée, Xzyl ressentit comme un appel de sa belette. J’eus cependant un mauvais pressentiment et me refusais à le prendre à la légère. Aussi, nous quittâmes le refuge de notre hôte avec Amalric pour escorte et en usant de nos talents pour falsifier les traits de nos visages.
Guidés par les sens de Xzyl nous arrivâmes jusqu’à un vieux clochard. Celui-ci avait retrouvé une partie de nos affaires, jetées dans la rue. Évidemment, Vis, sceaux et déclaration d’Alliance n’étaient pas en sa possession mais, par chance, nos voleurs n’avaient pas considéré les lettres de Tibors dignes d’être conservées ou même décachetées. L’homme sans abris consentit sans hésitation à me les céder en échange de mon vêtement chaud. Une moindre récompense pour son aide, fut-elle indépendante de sa volonté.
Le clochard nous parla aussi de Sparafucile, « un méchant avec des gants », l’allié du nain de ce que nous supposâmes.
C’est ce qui guida nos pas vers l’entrepôt tenu par ledit méchant et les deux rouquins. Prudemment, nous observâmes les lieux. Mon Guide ne put pénétrer à l’intérieur du hangar mais Dame Catherine parvint à découvrir et crocheter une porte à l’arrière. Nous nous glissâmes donc à l’intérieur pour y surprendre l’un des deux rouquins contrebandiers et trois autres hommes.
Mais si le sommeil (éternel pour certains) trouva rapidement les humains, le rouquin nous réserva une surprise de taille. En quelques instants son corps se transforma pour devenir un loup des enfers.
Ma première rencontre avec une telle créature infernale.
Le combat face à Amalric fut titanesque et je me sentis une fois de plus bien inutile. Jamais je n’avais été formé pour le combat. Pas plus que je ne le suis au jour d’aujourd’hui mais au moins l’expérience m’a permis d’acquérir quelques astuces pour m’en sortir...
Lors que le géant viking parvenait à prendre le dessus sur son adversaire, le second rouquin arriva et se transforma tout comme son frère. A ses côtés, le dénommé Sparafucile fit danser ses lames.
Le combat redoubla de rage. Aodren était au sol, Xzyl et moi dépassés. Amalric faisait virevolter sa hache dans une danse de mort avec la même légèreté qu’un joueur de harpe fait glisser ses doigts sur les cordes. Un nouveau protagoniste vint ajouter sa partition au tableau. Un protagoniste de taille : une horde de rat vint à courir dans le hangar et se jeta sur les deux loups, l’un après l’autre, pour n’en laisser que carcasse sans vie. Sparafucile, esseulé, trouva plus opportun de prendre la fuite. Nous savions que nous le recroiserions mais n’avions pas les armes ni la force pour le stopper.
Les rats se dispersèrent alors que celui qui les commandait se présenta. « Je suis une Sentinelle. On m’appelle Gorgon ». Le lépreux qui dormait devant le hangar était en réalité une créature de la nuit. Un vampire. Un être dont aucun des nos ouvrages de jeunes apprentis ne faisait mention. Une étonnante découverte. Mais en rien comparable avec celles qui allaient suivre...
Gorgon nous invita à le suivre jusqu’à son maître. Nous avions les mêmes ennemis et pouvions trouver alliance. J’avoue bien humblement qu’alors que nos pas nous conduisaient à travers les ruelles de Brest, je n’étais que peu rassuré.
Nous arrivâmes devant une vieille maison en ruine. A l’intérieur, nous descendîmes un escalier obscur pour arriver dans un sous-sol plus large dont les murs affichaient fièrement malgré le poids des siècles leur architecture romaine. Nos pas nous conduisîmes enfin devant un vaste espace d’eau souterrain. Si l’objectif de ce long trajet était de nous perdre et de rendre impossible nos éventuels désirs de savoir localiser ces lieux, c’était réussi.
Une barque nous attendait. Elle nous conduisit de l’autre côté de l’étendue d’eau où, quelques marches à monter plus loin, nous arrivâmes enfin à destination : une large salle aux allures de forum romain.
Assis sur un trône en marbre, un homme au visage pâle mais d’une beauté rare et rayonnant de charisme. Plusieurs autres individus à la peau pâle l’entouraient. L’image m’évoqua aussitôt un héros de mythologie, dans ce cadre tout droit sorti de l’antiquité. Je remarquai aussi que le lieu était surveillé et défendu par des gardes avec des armoiries anglaises, à la solde du Prince.
Notre hôte nous rassura à demi mots et se présenta comme le Prince Malvolio. Ceux de sa « race » n’étaient pas censé croiser nous autres mages, encore moins interagir avec eux. Mais il se trouva que nous avions un ennemi commun....
Le Prince nous présenta ses plus proches. A la droite du trône, un être qui lui ressemblait. Il s’agissait de son « infant », sorte d’enfant et d’apprenti tout à la fois si je devais y mettre mes mots. J’en appris plus au cours de mon existence sur le mode de « reproduction » des vampires. Mais à l’époque je n’en savais que ce que je pouvais en déduire du discours du Prince. A la gauche, un grand viking avec un loup : Rossrach. Un « homme » à la stature presque aussi impressionnante qu’Amalric. Tous les viking sont-ils ainsi ?
Le Prince poursuivit et expliqua qu’Ulrich, le père de Rossrach avait été tué. Immolé par ce même Sparafucile. Les vampires, comme je l’appris par mes recherches, sont particulièrement sensibles au feu. Sparafucile aussi coupable de l’assassinat d’un des infants du Prince semblait le savoir. Compte-tenu de la durée de vie de nos hôtes et de l’importance qu’ils attachent à la vie, le Prince était venu en personne avec sa cour depuis Londres...
… et trouva en notre quête des alliés utiles... ou des outils plus facilement sacrifiables que les siens !
La roue du temps tourne et chacun y doit assumer sa place. Accepter était de notre responsabilité. Et c’est donc ce que nous fîmes.