la guilde d’Altaride

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Harry Potter

Chroniques d’un sorcier blond

Fanfic

lundi 11 avril 2005, par Benoît

Il est des périodes de l’Histoire où chaque individu traverse seul son époque, anonyme au cœur de la foule bruissante de l’humanité.
Parfois, dans un soubresaut, le cours régulier du temps est secoué par la présence de personnalités suffisamment imposantes pour graver de manière permanente leurs initiales sur la Pierre du Monde.
Alors les peuples tremblent, la terre gronde et le ciel s’ouvre en tonnant. Car c’est la fin d’une ère.

« Samocha ! »

Répondant à l’appel, une petite tête blonde à l’épaisse chevelure en bataille surgit d’un tonneau, qui se trouvait devant la longue chaumière familiale des Sigrinovich. Le garçonnet avait un visage rond, le teint très pâle mais les pommettes roses d’excitation et un adorable petit nez en trompette. Souriant à pleines dents, il répondit en criant à tue-tête :

« Quoi, mamouchka ? »

Il adorait prendre cet air innocent par jeu car il savait qu’il faisait rire les adultes.

« Viens voir ta sœur, chéri ! » lui dit sa mère de l’intérieur.

La voix venait de la pièce principale de la maison et passait par la porte d’entrée restée entrouverte.

Tout joyeux, le garçon tenta de s’extirper du profond tonneau mais sans y parvenir. En désespoir de cause, il se mit à pousser les côtés de l’intérieur pour qu’il se balance et finisse par basculer sur le flanc... et par rouler sur le chemin du jardin en direction de la clôture basse qui l’entourait.

La chaumière des Sigrinovich était nichée contre un petit bosquet de sapin, le long d’une colline verdoyante où la nature régnait sans partage. Au loin, un panorama formidable de montagnes enneigées traversait l’horizon d’un bout à l’autre. « Le royaume des Trolls », disait papa en commentant le paysage aux invités.

Samocha, lui, voyait le paysage local défiler d’une drôle de manière depuis l’intérieure de sa barrique, qui prenait de la vitesse sur l’allée de cailloux. Secoué par les cahots, il regardait avec admiration les pics lointains tournoyer dans le cercle de lumière au-dessus de sa tête quand un choc violent l’éjecta brutalement de son moyen de locomotion... pour s’arrêter en vol, au-dessus d’un parterre de rosiers aux épines peu engageantes...

Toujours étonné quand la sorcellerie se manifestait sans prévenir, Sam ouvrit des yeux ronds en contemplant sans comprendre les rosiers immobiles. Puis, imperceptiblement, il se sentit déplacé en arrière et retourner, par la voie des airs, en direction de la chaumière. Amusé, le garçon se mit à battre des bras comme s’il était un oiseau. Un rire étincelant retentit derrière lui.

Sur le pas de la porte, une jeune femme tenait une baguette de bois verni pointée dans la direction de l’enfant qui s’approchant d’elle en volant.

Elle avait les cheveux extrêmement longs, d’un blond si clair qu’au soleil ils paraissaient blancs, brillant d’une lumière propre. Son visage radieux souriant largement et ses yeux bleus rayonnaient de bonheur alors qu’elle contemplait son fils.

« Samocha, je t’ai demandé de venir, dit Héloïse Sigrinovich en tentant de reprendre son sérieux pendant que le garçon se pose doucement devant elle. Ton père va bientôt rentrer et il faut mettre le couvert. »

« Tu m’avais dit qu’on ne devait pas utiliser la sorcellerie à la maison, fit remarquer son fils en fronçant des sourcils. C’est dangereux à cause des Mangemorts qui nous cherchent... »

« Tu préférais peut-être découvrir les joies du bain aux orties ? lui demanda-t-elle en continuant de sourire. Ne t’inquiète pas, mon Sam, les Mangemorts sont loin, tu n’as rien à craindre ici. Va dresser la table, ton père va arriver. »

« Et pourquoi Sacha ne fait rien ? » grogna le petit garçon, qui entra dans la maison en traînant des pieds.

« Parce qu’elle est trop petite pour aider, tu le sais bien, répondit doucement la maman en refermant la porte d’entrée. Allez, dépêche-toi. »

« Et on peut utiliser la sorcellerie pour mettre le couvert ? » tenta Sam.

« Non. Samouïl Sigrinovich, vous êtes incorrigible ! Pas de sorcellerie dans cette maison. Et pas tant que tu ne seras pas un sorcier diplômé. Va chercher les assiettes. »

L’enfant tourna la tête et fit une grimace pour exprimer sa déception.

Il avait pourtant déjà apprit de nombreux sorts à l’école des sorciers de Beauxbâtons où il allait rentrer en deuxième année. C’était très amusant de travailler là-bas. L’école était loin de la maison, dans une région de volcans endormis en France, mais une fois au milieu de tout ces jeunes sorciers il oubliait vite la famille et se passionnait pour sa formation. Lancer des sorts avec sa baguette était une activité passionnante. Avec un peu d’entraînement on pouvait réussir des effets incroyables et Sam adorait user et abuser de ses talents.

D’autant qu’à la maison, la consigne était très stricte : aucun sort ne devait être lancé et encore moins par les enfants. Samouïl avait pu garder sa baguette mais il avait du faire la promesse de ne pas l’utiliser de tout l’été... ce qui s’était avéré extrêmement difficile !

Tout en maugréant contre les règles parentales, le garçon mis les assiettes du repas sur la table et commença à placer les couverts quand il entendit sa petite sœur descendre de l’étage par l’escalier de bois du fond de la salle à manger.

Alexandra était aussi rousse que son frère était blond. Elle tenait cette chevelure flamboyante de son père, un sorcier russe immense et très fort qui ressemblait un peu à un Viking. C’était une petite fille toute menue mais aux grands yeux marron au fond desquels brillait souvent une flamme malicieuse. Elle s’assis sur la dernière marche et se mit à chantonner en regarder son frère s’activer autour de la table.

« Dépêche-toi, dépêche-toi ! Papa va arriver... »

« Sacha ! Arrête de faire croire aux parents que tu es trop petite et vient m’aider au lieu de m’énerver ! »

Samouïl était furieux de la voir rester sans rien faire pendant qu’il devait accomplir les tâches ménagères... sans utiliser la sorcellerie, de surcroît. Elle profitait de ses derniers jours de vacances avant de partir elle aussi à l’école de Beauxbâtons et prenait un malin plaisir à le faire remarquer à son frère.

Sam, qui avait déjà vu l’intérieur des maison de plusieurs familles de sorciers, se demandait pourquoi on habitait ici avec si peu de runes et de sortilèges. Par moment il avait l’impression de vivre dans une famille de Moldu ! Sous prétexte d’échapper à la vigilance des disciples de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom il fallait éviter l’usage de toute magie qui n’était pas indispensable. L’expérience de lévitation dans le jardin était très inhabituelle dans la famille, qui vivait souvent plusieurs jours d’affilée sans avoir recours aux sortilèges.

Soudain une violente explosion retentit à l’extérieur, faisant voler les vitres des fenêtres en éclats. De la terre fut projetée contre les murs et le sol sembla un instant gronder sombrement. La petite Alexandra, effrayée, se mit à pleurer tandis que, sous le choc, Sam avait été projeté par terre alors qu’il apportait la carafe d’eau, qui s’était cassée sur le carrelage.

Leur mère poussa un cri. Elle appelait son mari d’un voix très angoissée.

Dehors, un éclair zébra le ciel, qui changeait rapidement de couleur pour devenir gris et nuageux. L’instant d’après un formidable coup de tonnerre retentit et craqua longuement dans l’air soudain devenu lourd.

« Qu’est-ce qui se passe ? » cria Alexandra, complètement paniquée.

« Monte chercher nos baguettes, lui répondit Samouïl en se releva, sans remarquer qu’il s’entaillait la paume des mains avec les débris de verre de la carafe. Vite ! »

« Les enfants, restez à l’intérieur, ordonna leur mère d’un ton catégorique. Je vais voir ce qui se passe mais ne bougez pas d’ici ! »

Sa baguette de sorcière à la main, elle ouvrit la porte de la chaumière comme si elle entrait sur un terrain de Quidditch : ferme et décidée.

Dehors, le paysage était métamorphosé. Le ciel bleu était devenu noir comme en pleine nuit, empli de lourds nuages gris roulant au milieu des éclairs incessants. Un vent violent agitait les collines, changeant les paisibles pentes herbeuses en un océan vert déchaîné. Une étrange lumière magique baignait ce décor d’apocalypse.

Au milieu d’un cratère encore fumant à l’orée de ce qui était auparavant le jardin des Sigrinovich, deux silhouettes se faisaient face.

L’une d’entre elles était Gustav Signinovich, le père de Sacha et Samocha, un grand sorcier roux à la longue barbe tressée et aux sourcils broussailleux, qui portait une grande robe de sorcier brune et un havresac contre l’épaule. Il brandissait sa baguette de sorcier pour affronter son terrible adversaire... un individu encore plus grand que lui, gigantesque, presque inhumain, entièrement dissimulé dans une grand manteau noir et une capuche d’où seul son regard bleu étincelant était visible. L’inconnu tenait lui aussi un baguette, un court objet scintillant qu’il agitait vivement devant le père de famille, qui paraissait avoir beaucoup de difficulté à parer les attaques magiques.

« Héloïse ! Emmène les enfants ! la Poudre de Cheminette ! »

« Noooon ! s’exclama sa femme en accourant vers les duellistes. Je vais t’aider, nous allons repousser ce Mangemort toi et moi ! »

« Il est trop puissant, articula Gustav en grimaçant de souffrance, tu ne pourras rien y changer... »

« Nous serons deux contre un ! » rajoute Héloïse Sigrinovich en accourant. Dans le même mouvement elle lança un puissant sortilège sur l’inconnu qui attaquait son mari. Un jet de lumière jaillit de sa baguette mais eclata à la manière d’un feu d’artifice avant d’atteindre sa cible.

Le mystérieux sorcier se mit à rire d’une voix caverneuse, qui devint multiple... et alors que Héloïse arrivait aux côtés de son mari, le corps du géant se modifia, comme s’il bourgeonnait... et trois hommes sortirent de l’immense capeline noire, qui tomba sur le sol carbonisé. Trois Mangemorts, trois mages noirs dissimulés dans une seule silhouette !
Les sorciers se mirent à ricaner en encerclant le couple. Gustav, à bout de force, se tenait la poitrine en haletant.

« Tu aurais du partir, mon aimée. »

« Jamais je ne pourrais partir sans toi, tu le sais bien » lui répondit-elle en se positionnant devant lui pour le protéger, montrant les dents à ses adversaires moqueurs.

« Les enfants... » murmura Gustav.

(...)


En cours de rédaction.