Aide de Jeu :
Lettre testamentaire de "Mammouth"
à sa fille Nina Callahan
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M. Jack " Mammouth " Callahan,
75896XP Nothing Hill,
London,
England
Dear Nina,
Si tu lis cette lettre, c'est que je suis mort. Autant
t'avouer tout de suite que ça m'ennuie aussi, mais je n'ai certainement
pas pu faire autrement. J'aurais tellement voulu rester plus longtemps
auprès de toi. Maintenant, il est trop tard.
Mais s'il est trop tard pour que j'apprenne enfin à te connaître,
ma grande fille, tu peux encore savoir qui je suis. Car ma vie a toujours
été un peu un secret, une aventure vécue en solo.
Et j'aimerais que tu la partage au moment où je quitte la scène.
Mon histoire commence en 1967, dans la banlieue de
Londres qu'on appelle Soho. À l'époque, c'était
l'un de ces quartiers à la mode où les bourgeois allaient
s'encanailler une fois la nuit tombée. Mon père, Augustus,
était un ouvrier modeste mais au cur droit, qui travaillait
dans les usines Jaguar pour monter à la main des voitures pour
les nantis. Ma mère, Liu était une superbe femme, très
orientale, qui conservait une allure de reine malgré sa condition
de ménagère miséreuse. Elle était si impressionnante
avec sa prestance qu'elle s'est vite fait surnommée " Fifi
", comme l'impératrice
Elle était couturière
dans un atelier du quartier, mais elle travaillait souvent tard à
la maison.
Notre maison, c'était le septième étage d'un immense
immeuble de l'après-guerre, laid et gris qui ne donnait qu'une
envie, de sortir. Ma grand-mère vivait avec nous. Drouchka, la
maman de ma maman. Elle me racontait chaque soir des histoires de fantômes
et de légendes héroïques des montagnes d'Asie. Elle
était népalaise, et mon père ne l'aimait pas beaucoup.
Toute mon enfance, je l'ai passée à courir les rues pour
gagner de quoi manger. C'était souvent de petits boulots de commis
pour les commerçants. C'est comme ça que j'ai appris à
connaître la grande ville mieux que personne. À l'école,
on ne peut pas dire que j'étais dans les premiers, mais je me
suis vite forgé une réputation après avoir assommer
le caïd de l'époque.
Je ne devais pas avoir plus de dix ou douze ans à cette époque.
Je me souviens, ce jour-là avait très mal commencé.
J'étais très timide, tout petit et plutôt calme
(le croiras-tu ?). Je traînais tranquillement dans un coin de
la cour après m'être fait réprimander par le surveillant
général quand le caïd est arrivé, suivi de
sa bande de voyous. Il a commencé à me taquiner pour faire
le malin, et il a tiré mon costume, qui s'est déchiré
et je suis tombé dans la boue. J'ai pensé à ma
mère et à tout le travail qu'elle avait fait pour coudre
ce costume et je n'ai plus réfléchi. J'ai bondi et frappé
de toutes mes forces. Quand j'ai repris conscience des événements,
j'étais dans le bureau du directeur et l'autre était à
l'infirmerie
Depuis ce jour, la bande du caïd s'est ralliée derrière
moi et j'ai pu faire ma loi dans les rues pendant quelques années.
Mais à 17 ans, je suis tombé sur un os et au cours d'une
violente bagarre, un punk m'a cassé le bras gauche. J'ai compris
ce jour-là que la violence ne résout jamais rien définitivement.
Car le punk était ce jeune caïd de l'école. Je me
suis alors replongé dans les études pour décrocher
une bourse.
Finalement ce ne sont pourtant pas les études qui m'ont permis
de financer mon collège, mais mes performances sportives. Pour
ma rééducation, on m'avait inscrit à l'École
de Sports de Combat Royale de Londres et j'ai rapidement progressé.
À 19 ans, j'ai complètement abandonné les cours
pour préparer le championnat national de boxe anglaise, que j'ai
gagné sans problèmes. Complètement grisé,
je suis parti pour Rome pour affronter le champion du monde en titre,
Kalim Fayed, un Pakistanais. Et là une fois de plus, la violence,
même sportive, m'a frappé au visage : Fayed m'a écrasé
sur le ring, me faisant reprendre conscience de la futilité de
mes efforts. Sans hésiter, j'ai abandonné la compétition
pour partir à l'armée.
Tu me diras que ce n'est pas abandonner la violence que de s'enrôler
! Mais mon père venait de mourir un an après ma grand-mère
et ma mère était malade. Il me fallait de l'argent rapidement.
Heureusement, l'entraînement était facile. Je suis passé
sergent en un rien de temps avant de passer dans les FSSM (Forces Spéciales
Sous-Marines, tu sais, il y avait des photos de mes vieux copains sur
le téléviseur). Le travail d'équipe me plaisait
plus que le fait d'user des armes. J'adorais plus particulièrement
les missions d'entraînement dans les eaux magnifiques des Bahamas.
Oui, je sais, tu as trouvé ce carnet de l'époque où
je parle de toutes ces femmes. Mais tu dois comprendre que les vahinés
ont quelque chose de spécial
Même si d'autres peuvent
avoir aussi ce détail particulier. Je suis resté quelques
mois avec Cahina et je pensais même à tout plaquer pour
rester dans les îles quand la Guerre du Golfe a commencé.
Le Royaume-Uni a décidé d'envoyer des troupes discrètes
en appui aux Américains et mon équipe a été
sélectionnée. Poussé par mes hommes (et, je l'avoue,
l'attrait d'un combat réel), j'ai préparé mon départ
pour la Mer Rouge. Cahina, en apprenant mon départ, a fondu en
larmes. Elle m'a supplié de rester auprès d'elle. Je n'ai
pas cédé, plein d'orgueil guerrier, et aveuglé
par la promesse faite à mes hommes. Deux jours après le
départ de mon sous-marin, j'ai appris par câble qu'elle
s'était jetée du haut d'une falaise.
La Guerre du Golfe reste pour moi le pire souvenir de mon existence,
Nina. Crois-moi, c'est ce qu'il y a de pire dans l'histoire de l'homme,
la guerre. Aveuglé par le chagrin, j'ai plongé dans l'action
dans l'espoir d'une vaine consolation. J'ai massacré plusieurs
camps militaires, et saboté des installations sans aucune prudence,
pourtant le Cordon du Mérite que j'ai reçu n'a été
qu'un poignard de plus planté dans mon cur meurtri.
Tu sais, il n'y aurait pas eu Ryo, je crois que j'aurais continué
jusqu'à trouver la mort dans ces bêtes missions-suicide.
Ryo Saeba était dans l'équipement lourd, et je lui ai
" sauvé la vie " en chargeant une position irakienne.
Sauf que le lance-missiles qui paralysait leurs véhicules était
en carton et que je suis passé à travers en courant
Ce qui m'a valu le surnom de " Mammouth " (ce qui ne me plaisait
pas vraiment, mais on se fait à tout. Malheureusement). Ryo et
moi, on est vite devenu inséparables, et quand la guerre s'est
achevée, on est allé démissionner ensemble pour
monter une petite affaire. Ryo pensait à un commerce de babouches
et j'étais prêt à le suivre n'importe où.
Pendant les hostilités, j'avais appris la mort de ma mère.
Bizarrement, c'est à cette époque que mon destin m'a croisé.
Si j'avais su
Je ne devais pas avoir plus de 22 ans, mais je quittais
le campement des officiers pour la dernière fois quand un homme
portant un costume impeccable s'est approché de moi.
" Vous êtes bien Jack Callahan ? " qu'il demande. Je
lui dis oui. " Je m'appelle Bond. James Bond. Enchanté,
Monsieur Callahan. " C'était un barbouze, un agent secret.
Il m'a expliqué que les Services Secrets britanniques avaient
besoin de mes talents. Je lui ai demandé lesquels, et il m'a
répondu : " Mais c'est évident, Monsieur Callahan
! Vos talents de guerrier ! " Mon sang n'a fait qu'un tour et je
lui ai sèchement répondu qu'il pouvait aller au diable
En fait, c'était en termes un peu plus fleuris, je sortais d'un
guerre, que diable ! je l'ai peut-être aussi un peu frappé
Bref nous nous sommes quittés fâchés et j'ai grimpé
dans la première jeep venue pour partir vers le désert.
Ce qui m'ennuyait le plus était de devoir quitter Ryo sans rien
dire, mais je craignais que l'armée ne me demande des comptes.
Il se trouve que je me trompais, Monsieur Bond n'a jamais porté
plainte. Peut-être m'avait-il compris au cours de notre entrevue,
Nina ? Il ne m'en a jamais reparlé.
Toujours est-il que Ryo a du abandonner son ambitieux projet commercial.
Je dirais, heureusement ! Il est rentré en Angleterre pour finir
de brillantes études et ouvrir un bureau de détective
privé sur Londres. Mai je ne l'ai appris que dix ans après.
Quant à moi, j'ai vidé le réservoir de la jeep
vers Ad-oueb, en plein désert. J'ai passé la soirée
et la nuit à discuter avec les gens du désert et au matin,
j'ai décidé de continuer à voyager, sans penser
à l'arrivée. J'ai laissé la jeep contre un sac
et des vivres (surtout pas d'armes) et je suis parti à pied.
J'ai marché pendant deux ans pour laver mon passé de toutes
ses larmes. Et quand mes yeux ont été secs, j'ai regardé
autour de moi et j'étais en pleine montagne, au Nord de l'Inde.
Le vent était froid, il faisait nuit, mais le temps était
clair. Devant moi, de l'autre côté une vallée, j'apercevais
les lumières d'un monastère bouddhiste.
Je t'ai souvent dis que mon père Augustus était un anglican
fidèle et qu'il m'a forcé pendant dix ans à aller
avec lui aux offices (qui étaient d'un ennui
). Mais comme
maman restait indécise en religion (sauf sur la fin, quand elle
a vu la mort approcher et qu'elle s'est tournée vers l'église
la plus proche pour préparer son salut), on ne m'avait jamais
vraiment forcé à embrasser une religion particulière.
Hé bien c'est à cette époque que je me suis intéressé
pour la première fois au bouddhisme.
Les moines étaient calmes, en paix. Ils m'ont rapidement appris
que la sagesse réside dans le cur de chaque homme qui sait
apprécier le silence (chose que je connaissais bien après
deux années de marche en solitaire). Ils m'ont aussi indiqué
d'autres lieux où apprendre à comprendre la sagesse.
J'avais trouvé un but. Me comprendre pour comprendre la vie.
Mon périple s'est poursuivi, mais de manière constructive
et joyeuse.
Je suis arrivé au Népal, dans le temple Shao-Lin de Mi
Ding Fu. Là j'ai découvert que le combat pouvait être
source de bien-être s'il est compris comme un art de vivre plutôt
que comme un outil de destruction. Les maîtres kung-fu m'ont enseigné
leurs techniques pendant trois ans jusqu'à ce qu'on me dise que
j'étais moi-aussi devenu un maître. J'avais vaincu le champion
du tournoi du temple sans même forcer ni vraiment comprendre ce
que cela représentait. Le mot victoire n'avait plus de sens pour
moi, le plaisir était de combattre.
J'ai alors quitté les montagnes pour descendre dans les grandes
plaines de Chine. J'ai rencontré de nombreux adversaires, et
j'ai appris de chacun d'entre eux. Certains m'ont battu, j'en ai vaincu
d'autres. Mais j'ai appris à donner autant qu'à recevoir
et rares furent les combats mortels. Mon grand voyage initiatique s'est
achevé quand je suis arrivé à Hong-Kong. J'avais
traversé tout le continent asiatique, et la mer était
devant moi. Le soir, j'ai combattu dans un bar sombre pour quelques
billets crasseux et j'ai à nouveau ouvert les yeux. Il me fallait
trouver un nouvel objectif.
Crois-moi Nina, si ton bougre de père adoptif pouvait te donner
un conseil à suivre, ce serait de toujours changer de but. Car
si jamais tu l'atteins, la vie n'auras plus aucun sens pour toi.
Je suis donc resté quelques semaines à Hong-Kong et j'ai
rencontré quelques négociants en armes. Comme je connaissais
bien le matériel, ils m'ont engagé comme consultant. Une
rencontre s'est mal passé et j'ai du les tirer de là en
combattant les Triades. Reconnaissants, les vendeurs m'ont conseillé
de m'installer en tant que mercenaire et m'ont aidé à
trouver des contacts et des fonds pour démarrer facilement.
Comme la Chine n'était plus très sûre pour moi (les
Triades ne rigolent pas avec les tueurs de ninjas) j'ai accepté
des contrats dans des pays lointains pour quitter l'Asie.
De cette époque, je n'ai gardé qu'un minuscule Bouddha
de pierre que m'avait donné l'un des moines du monastère,
Sherpana. Je te le lègue de bon cur, si tu réussis
à le retrouver là où je le cachais.
C'était en 1995, je crois. J'avais établi
mon Q.G. à Tinfassa, au Rwanda, et mes commanditaires me faisaient
souvent intervenir discrètement au Burundi dans le cadre de la
guerre ethnique locale. Les gouvernements français et belges
étaient en train de mettre sur pied toute une opération
visant à installer le pouvoir de manière solide, ce qui
se traduisait dans les esprits des gens par une éradication sans
merci des autres ethnies. Enfin je faisais mon travail le plus proprement
possible, le plus souvent en détruisant du matériel. Autant
que possible, je remplissais des contrats pour les deux camps principaux,
histoire de ne pas faire pencher la balance. J'ai eu la chance de fraterniser
avec quelques dirigeants (qui m'ont renié depuis pour d'autres
raisons), ce qui me permettait de développer mon petit commerce
sans soucis.
Seulement au bout de deux ans, le conflit s'est envenimé et tout
a subitement dégénéré en un massacre organisé.
J'ai vu des piles de cadavres humains déchiquetés par
les hyènes qui rôdaient autour des villages morts. J'ai
vu brûler des enfants, des gens courir sans leurs pieds, coupés
net à la machette
Toutes ces horreurs m'ont fait changer de position, et j'ai commencé
à venir en aide aux victimes, quelque soit leur bord. Grâce
à quelques amis burundais, j'ai installé dans un village
une antenne médicale, et j'ai utilisé jusqu'à mon
dernier penny pour financer l'achat de médicaments. Le docteur
Lisa Gordon s'est jointe à nous et nous faisions notre possible
apaiser les souffrances. Malheureusement l'intensité du conflit
m'a vite forcé à organiser la défense de notre
hôpital de campagne. Je visitais donc les villages voisins après
les raids pour piller les armes sur les cadavres. Souvenir douloureux,
mais je tenais grâce à l'idée de la protection juste
que j'apportais aux vivants.
Et c'est dans le village de Kashissa que j'ai entendu un cri. Les pleurs
d'un enfant, qui venaient d'une case en train de brûler
je me suis approché, je suis entré à l'intérieur
et, un mouchoir sur la bouche pour lutter contre la fumée, je
suis allé te chercher. Tu étais nue, blessée en
de nombreux endroits et gravement brûlée. Tu portes d'ailleurs
encore pour toujours une marque sur l'épaule gauche. Tu semblais
avoir sept ou huit ans et tu étais très faible. Tu n'as
rien fait quand je t'ai prise dans mes bras, mais tu as cessé
de pleurer pour le regarder, l'air perdue. Et là, j'ai su que
tu serais ma fille.
C'était étrange cette situation. Une petite fille chinoise
dans une hutte en flamme, au cur de l'Afrique noire par un britannique
(enfin, oui, malgré des origines plus coloniales)
En un
instant on avait déjà fait le tour du monde !
Dehors, j'entendais des vrombissements de moteurs. Un groupe armé
s'approchait. Sans plus penser à l'équipement que j'étais
venu chercher, je suis sorti en courant du village, sans me retourner.
Les jours suivants ont été difficiles pour toi. D'abord
à cause de tes blessures, ensuite à cause de la peur.
Tu m'as raconté pendant longtemps tout ce que tu avais enduré.
Et je t'ai promis, tu te souviens ? que jamais les Triades ne te retrouveraient.
Quand les Casques Bleus de l'O.N.U. sont enfin arrivés, j'ai
quitté le pays par le premier avion. Lisa Gordon était
morte la veille dans un grenier à manioc en flamme. Les grains
ont explosés et il n'est plus rien resté à vingt
mètres à la ronde. Pauvre Lisa, elle a vraiment tout donné
pour ces malheureux. C'est elle qui t'a soigné quand je t'ai
ramené. Elle ne m'a jamais posé de question quand elle
t'a vu. Ça ne l'intéressait même pas de savoir qui
elle soignait. Elle laissait les autres poser les questions.
Pendant un an, je suis resté en Angleterre avec
toi, je t'ai appris la langue. Tu as pris ton nouveau nom, et tu es
allée à l'école de Briston. En même temps,
j'ai rétabli mes connections avec les services secrets de la
couronne. James Bond, pas rancunier, a demandé mon aide officiellement
pour une mission de nettoyage de marée noire dans les Highlands.
Je n'ai pas trop le droit de parler des détails de ce genre d'opération,
tu comprends ? Ensuite j'ai effectué une autre mission en service
commandé à Londres. Ryo t'a rencontré pendant que
j'étais à Londres et il t'a gardé pendant une semaine.
Quand je suis revenu, vous étiez inséparables ! Ensuite
on a passé quinze jours de vacances de rêve au Mexique,
tu te souviens ? Tu étais fascinée par la civilisation
aztèque.
C'est au Mexique que j'ai rencontré Maria. Elle m'a persuadé
de la suivre au San Theadoros pour l'aider à renverser le gouvernement
dictatorial en place. Pendant un an, nous avons pataugé dans
la boue, en pleine jungle, armés par les surplus complètement
dépassés de l'ex-Union Soviétique. L'Enfer Vert,
disent les indigènes en parlant de la jungle amazonienne. Nous
avons tenu le palais présidentiel pendant deux jours avant l'assaut
des forces du général Asnar, équipé par
la C.I.A. : chars d'assauts, chasseurs de combat, lance-flammes et défoliants
pour détruire la forêt, refuge des guérilleros
En une semaine, un an de combats s'est envolé.
Pourtant j'étais devenu célèbre. Un peu moins que
Che Guevara, mais suffisamment pour être appelé d'un bout
à l'autre du monde pour venir en aide aux groupes de soldats
désespérés. Je suis parti au Proche Orient, où
j'ai du signer des contrats avec tous les chefs de guerre de la région
ou presque. Le général Massoud en Afghanistan, les rebelles
irakiens, les Indiens pakistanais
Pendant ce temps, tu es reparti
en Angleterre pour avoir une vie normale. Il fallait que tu deviennes
un vraie lady. Je savais que tu finirais par me remercier, même
si j'avais mal de te savoir si loin.
Alors quand j'ai reçu un appel de Londres qui me demandait de
travailler pour le M.I.6, j'ai accepté, pour me rapprocher de
toi. Tu sais, cette histoire de violon dérobé à
un grand musicien ? Si j'avais su que cette histoire m'entraînerait
en Suisse ! Bref, après presque un an de recherches, Ryo m'a
aidé à débusquer notre voleur et j'ai pu demander
officiellement à être rattaché au bureau central
du M.I.6 comme agent " recrue. " Ce nouveau statut m'a permit
de gagner en stabilité, et surtout d'avoir le sentiment de toujours
travailler pour la bonne cause. Quand j'étais mercenaire, je
devais toujours chercher où était la vérité
pour savoir si mon employeur ne me faisait pas agir contre mes propres
codes moraux.
C'est grâce à mon travail aux services
secrets que j'ai rencontré Ludivine. On travaillait tous les
deux ensemble avec d'autres agents (dont le bon vieux Ryo Saeba
)
et tu as vite compris qu'elle était un peu une nouvelle maman
pour toi. Ça m'a fait plaisir.
Mais Ludivine est décédée des suites de ses blessures
au terme de la mission. J'étais désolé pour toi,
désolé tout court. Pourtant un enquêteur m'a déclaré
juste avant mon départ que tu avais rencontré une dame
à ton école ce mois-ci. Serait-ce vraiment Ludivine ?
Je n'arrive pas à y croire.
Ma chérie, il faut que tu découvres qui est vraiment cette
femme. Ne te laisse pas piéger par les apparences. Tu dois être
prudente.
Il y a aussi les Triades, qui pourraient un jour retrouver ta trace,
malgré mes efforts pour te dissimuler. Si jamais tu te sens menacée,
n'hésite pas à contacter Ryo, il saura quoi faire. Sinon,
va à Mi Ding Fu, au Tibet. C'est le nom du monastère qui
m'a accueilli. Là-bas tu seras veillée comme nulle part.
Fais-moi confiance, la vie peut être si belle ! Ne soit pas pressée
de me retrouver
car ton jour arrivera toujours trop tôt.
Your Dady,
Old Jack