la guilde d’Altaride

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Star Wars

Au service de l’Empire...

Chapitre 1 : Une nouvelle Ère

jeudi 10 août 2006, par Kieffer

Premier opus d’une série de courts chapitres décrivant l’évolution et la vie quotidienne d’un officier de la flotte impériale fidèle à l’Ordre Nouveau durant le rêgne de l’Empereur.

Deux ans après la bataille de Yavin, en orbite du « Centre Impérial »...

Les deux soldats impériaux finissaient d’attacher le prisonnier au siège d’interrogatoire tandis que le regard du Commodore Kieffer vagabondait au delà de la baie vitrée du vaisseau offrant une vue plongeante sur Coruscant.

Délaissant ses sombres pensées, il se retourna vers l’entrée de la pièce au moment où deux agents du BSI faisaient leur entrée. Le prisonnier solidement attaché, les gardes impériaux sortirent laissant seuls le Commodore et les deux agents. Sans un mot ceux ci commencèrent à sortir leur matériel d’interrogatoire et alignèrent bientôt sur une tablette métallique immaculée nombre de seringues, pinces, scalpels et autres instruments conçus au choix pour faire parler ou pour faire souffrir, quand ce n’était pas souvent les deux objectifs qui étaient recherchés...

Le prisonnier fermement sanglé sur le siège d’interrogatoire portait encore son uniforme de pilote de la Rebellion. Il était assez jeune, probablement vingt-cinq ans, pas plus. Son regard était vide et lointain, sans doute les drogues que l’on avait glissées dans sa nourriture il y a quelques heures commençaient t’elles à faire effet.

Le pilote releva péniblement la tête et ne put réprimer un frisson en apercevant le droïde sphérique argenté qui venait de rentrer dans la pièce. Il savait en effet à quoi s’attendre de la part d’un droïde conçu par l’Empire pour la pratique de la torture et qui excellait dans cette tâche.

L’interrogatoire prenant part sur son vaisseau, le DSI Vengeur, le Commodore Kieffer avait été invité à assister à celui-ci.

La seringue hypodermique fermement tenue par le droïde pénétra lentement dans la veine du bras droit du pilote rebelle faisant perler une goutte de sang sur sa peau. L’injection du paralyseur neural fut rapide et dans quelques minutes le produit commencerait à faire effet, faisant tomber les unes après les autre les barrières psychiques du sujet afin de permettre aux agents du BSI d ’avoir connaissance de ses pensées et secrets les plus profondément enfouis. Ils sauraient bientôt tout de lui, de ses combat, de sa vie.

L’agent du BSI assis face au sujet sortis délicatement d’un fuseau de toile une petite capsule contenant un liquide orangé légèrement opaque. Il se saisit d’un pistolet hypodermique, y glissa la capsule, pressa le pistolet contre sa propre tempe et s’injecta lui même le produit. Il venait d’avoir recours à l’une des drogues les plus puissantes de l’Univers et mise au service de l’Empire, le "Brillestim", drogue ultra addictive aux propriétés psychiques phénoménales.
Quiconque usait de cette drogue préparée à une très forte concentration par les laboratoires de l’Empire était à même de passer les barrières psychiques les plus fortes d’un individu afin d’aller triturer son esprit et d’en retirer les vérités et informations recherchées.

Le regard de l’agent se troubla et un léger voile sembla se former sur ses yeux tandis qu’il fixait son regard sur le pilote rebelle de plus en plus nerveux.
Il resta ainsi plusieurs minutes qui semblèrent une éternité, les yeux mi clos, transpirant de plus en plus face à un prisonnier agité de convulsions de plus en plus violentes. Finalement, l’agent ferma les yeux et le prisonnier tomba aussitôt inanimé. Le droïde s’avança alors afin de s’assurer de l’état de santé du pilote tandis que l’agent du BSI, le regard encore perdu dans le lointain s’épongeait lentement le front avec un fragment de gaze.

L’agent des Renseignements Impériaux se leva enfin puis vint se poster à côté du Commodore Kieffer devant la grande baie vitrée.

Agent du BSI- "Je sais tout maintenant...il n’a rien pu me cacher."

Commodore Kieffer- "Parfait, avez vous pu obtenir les coordonnées nécessaires à notre action ?"

Agent du BSI- "Oui, j’ai aussi pu me procurer dans son esprit nombre d’informations telles que l’état des défenses, le personnel, les horaires de service et de patrouille, les codes d’accès...je vous ferais parvenir ces informations d’ici quelques minutes en même temps que mon rapport."

Commodore Kieffer- "Beau travail Lieutenant, vos méthodes d’investigation m’ont...impressionné, je ne souhaite pas un jour me retrouver face à vous dans une telle situation."

Agent du BSI- "Je le souhaite aussi Commodore. Maintenant si vous me le permettez je vais me retirer et laisser mon collègue passer à la deuxième phase de l’interrogatoire."

Commodore Kieffer- "La deuxième phase ? N’avez vous donc pas obtenu les informations que vous recherchiez ?"

Agent du BSI- "Si, bien sur Commodore, mais par acquis de conscience et par sûreté, nous procédons toujours à un interrogatoire plus "classique" en complément, l’on est jamais trop prudent. Commodore !"

L’agent du BSI salua sur ces mots et quitta la pièce, tandis que le deuxième agent, ayant saisi un scalpel et différents instruments tranchants, s’approchait du pilote accompagné par le droïde et son faible vrombissement.

Le scalper laser du droïde de torture ainsi que ses différentes pointes préhensiles entrèrent en action, lacérant et découpant la peau du malheureux, tandis que l’agent du BSI encore présent insérait avec application dans les veines du prisonnier divers liquides et instruments de contrôle tout en maintenant une ferme poigne sur les avants bras de celui-ci.

Le malheureux tenta vainement de se libérer tandis que son rythme cardiaque s’accélérait, que sa tension baissait dramatiquement, et que ses muscles lui faisait défaut les uns après les autres.

Finalement il perdit tout contrôle et hurla, s’abandonnant à la douleur.

Le Commodore Kieffer referma la porte de la salle d’interrogatoire derrière lui coupant net aux cris de douleurs et de supplications du prisonnier. Il se dirigea ensuite vers la passerelle afin de superviser les préparatifs du départ, tentant sans succès de chasser de son nez l’odeur encore omniprésente de la chair brûlée et du sang répandu.

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Les méandres de l’hyperespace s’ouvrirent devant le DSI Vengeur le faisant déboucher en orbite de la planète Isis.

Cette planète tant convoitée était enfin à portée de main, après ces décennies passées dans l’oubli, elle allait enfin avoir de nouveau un grand rôle à jouer, un rôle final, définitif et sans appel qui servirait à transmettre un message clair et fort à tous les terroristes et pseudo-rebelles de la galaxie, "Observez le destin d’Isis et vous aurez devant vous l’aperçu du châtiment que subira chaque planète qui reniera les enseignements de l’Ordre Nouveau et la bienveillante protection de l’Empire !"

Ce monde repaire de l’Alliance Rebelle ne serait bientôt plus. Bientôt, ses dizaines de millions d’habitants auraient enfin une raison de détester l’Empire.

Pour l’instant ils se croyaient sans doute en sûreté, il faut dire à leur décharge que les médias locaux n’avaient sans doute pas encore eu le temps de relayer aux différentes mégalopoles de la planète l’information selon laquelle un Destroyer Stellaire de Classe Impériale venait de sortir de l’hyperespace au dessus de leurs têtes et venait d’annihiler purement et simplement en quelques instants les misérables forces de défense du système.

Pour l’heure, le Commodore Kieffer, debout au milieu de la passerelle du vaisseau avait des soucis plus urgent à régler, des soucis mineurs certes.

Lieutenant Jarvin Thorp- "Commodore, nos scanners nous signalent plusieurs dizaines de cargos spatiaux et autres vaisseaux divers qui essayent de se frayer un chemin vers l’hyperespace. Que devons nous faire ?"

Commodore Kieffer- "Vous savez quoi faire Lieutenant, ils ont ouvert le feu sur nos chasseurs, abattez les tous !"

Lieutenant Jarvin Thorp- "Mais Commodore ce ne sont pas des vaisseaux militaires hostiles...ce sont seulement des civil apeurés essayant de fuir notre arrivée..."

Commodore Kieffer- "Ne discutez pas mes ordres Lieutenant. Exécution !"

En quelques minutes c’en fut fini des différents vaisseaux, bientôt ne subsistèrent plus que des débris spatiaux incandescents tandis que les cris de détresse et d’effroi des civils qui encombraient jusqu’alors toutes les fréquences spatiales venaient brusquement de cesser.

Maintenant que l’espace était nettoyé, il ne restait plus qu’à régler définitivement le sort des millions d’habitants d’Isis.

Le Commodore Kieffer s’approcha de son pupitre de commandement et rentra rapidement une série de codes chiffrés. Les droïds armuriers du vaisseau en prirent immédiatement note et s’empressèrent de remplacer les munitions, torpilles et autres bombes conventionnelles des bombardiers Tie par l’armement bactériologique spécial propre à ce type d’opération. En quelques minutes le remplacement fut effectif.

Commodore Kieffer- "A tout les pilotes de Bombardier Tie, autorisation de décoller, appliquez le protocole de "pacification". Que deux escadrilles de chasseurs Tie assurent leur protection rapprochée."

Les chasseurs Tie sortirent en file indienne du ventre du DSI, se mirent en formation, puis, accélérant à leur vitesse de croisière maximale, piquèrent sur Isis.

Commodore Kieffer- "Activez le système de brouillage des transmissions, ce qui va suivre ne regarde que nous et ne nécessite pas d’autres témoins."

Pendant ce temps, sur Isis, la vie continuait son cours, la majeure partie de la population, à l’exception des classes dirigeantes, ignorant ce qui se passait au dessus de leurs têtes. Les élèves étudiaient, apprenant avec application combien l’Empire était mauvais pour la galaxie et combien l’Alliance Rebelle était la force susceptible de s’opposer à ses noirs desseins. Dans les bureaux, les spatioports, les administrations planétaires, les crèches, les hôpitaux, tout le monde vaquait à ses occupations tantôt futiles, tantôt essentielles selon les points de vue.

Tous ces individus, concentrés sur leur propre sort et propre petite vie insignifiante auraient bientôt une occasion de faire quelque chose ensemble, de tourner leur énergie vers un but commun, hurler de douleur et de terreur.

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La coque des bombardiers Tie était nimbée d’une aura rougeoyante tandis qu’ils traversaient l’atmosphère d’Isis.

Bientôt les nuages cédèrent la place à une vue ensoleillée, au dessous d’eux s’étendait l’une des nombreuses mégalopoles que comptait la planète. Ses rues bondées, ses speeders en nombre, ses immenses tours de verre, ses griffe-ciel, tout le décorum typique d’une planète développée et prospère.

Le leader de l’escadrille de Tie Bomber transmit l’ordre et bientôt les soutes des chasseurs s’ouvrirent. Alors, lentement, les unes après les autres, les bombes tombèrent en s’égrenant tandis que les chasseurs survolaient la ville.

Il n’y eu pas d’explosions, pas de fracas ni de cris, les bombes heurtèrent le sol dans lequel elles se fichèrent mollement, puis elles ouvrirent leurs pores de diffusion et commencèrent lentement à diffuser leur mortel contenu. Un nuage de gaz de combat se propagea lentement, insidieusement, parmi les tours, les passerelles, incolore et inodore, impassible et sans pitié.

La population commença immédiatement à ressentir les premiers effets de la contamination, les personnes physiquement les plus faibles, les plus âgées et les enfants, commencèrent à souffrir de vomissements et de troubles de la vision, puis ce fut au tour des bien-portants. Même les gardes de sécurité qui avaient eu le temps de revêtir leur casque de combat virent avec effroi que le gaz avait percé leur défenses respiratoires.

La population passa vite d’un stade de consternation et de paralysie la plus totale à un stade d’agitation extrême, bientôt, la quasi totalité de la population fut prise de spasmes de plus en plus violents tandis que le gaz freinait, minutes après minutes, l’acheminement d’air depuis leurs poumons.
Les plus vifs parvinrent péniblement à se remettre sur pied et tentèrent de gagner lentement un abri quelconque. Au bout de quelques pas seulement ils retombèrent au sol, tentant désespérément d’inspirer un air qui refusait désormais d’irriguer leur cerveau.

À ce stade, la population enfantine de la planète était déjà définitivement condamnée et les rues, avenues, passerelles, et institutions offraient toutes le même spectacle, des individus recroquevillés à terre, agités de violents spasmes, inspirant à grand bruit puis finalement retombant, les yeux révulsés et les mains crispées sur le sol en poussant leur dernier soupir.

En moins d’une heure, des dizaines de millions d’individus venaient de disparaître...

Le Commodore Kieffer avait assisté au bombardement sans tressaillir depuis la passerelle du Destroyer. Le gaz de combat avait pleinement rempli son objectif, une nouvelle arme au service de l’arsenal impérial venait de démontrer son efficacité.

Il se rendit rapidement au hangar principal du vaisseau et embarqua dans sa navette Lambda personnelle qui mit le cap sur la planète, escortée par plusieurs transporteurs de troupes et chasseurs Tie. Il avait hâte d’observer de visu le résultat de l’attaque.

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Il surgit dans un souffle de l’eau troublée de la fontaine, les branchies en feu, à la recherche désespérée d’un air non vicié à respirer.

Après quelques violentes inspirations, la nausée qui le saisissait jusqu’alors sembla vouloir s’apaiser. Ses yeux globuleux s’accoutumèrent lentement à l’éclairage violent de la place marchande où il se trouvait. Il sortit piteusement de la fontaine, ses vêtements dégoulinants, le souffle court, le regard hagard.
Autour de lui sur la place rien ne bougeait. Les enseignes holographiques brillaient mais les voix nasillardes des droïdes publicitaires s’étaient tues.

Sur tout le pourtour de la place, des formes humaines privées de leur étincelle de vie gisaient recroquevillées au sol, certaines s’agrippant encore à leur comlink, d’autres tenant encore vainement un mouchoir devant leur bouche.

Tous ces morts présentaient cette même expression qui semblait vouloir s’afficher sur le visage de chaque individu sentant sa fin arriver, un mélange apeuré et interrogateur.

Alors qu’il entreprenait d’essorer ses vêtements, il perçut dans le lointain les pas cadencés d’une troupe en mouvement semblant se rapprocher.
Il s’allongea prestement près d’un groupe de cadavres, face contre terre et entreprit de faire le mort.

Une escouade des troupes de choc impériales engoncées dans leurs armures blanches étincelantes fit son apparition suivie d’un trio de journalistes jubilant.
L’escouade se déploya rapidement sur la place, chaque soldat poussant du pied, tâtant de bout de sa carabine les corps sans vie afin de s’assurer qu’ils ne se relèveraient plus jamais.

Il sentit le canon d’une carabine blaster se plaquer momentanément entre ses côtes, retint son souffle, banda tout les muscles de son corps, prêt à vendre chèrement sa vie si sa tentative de passer pour mort venait à échouer.

La pression du blaster disparût comme elle était venue et le soldat s’éloigna rapidement à la recherche d’autres corps à sonder.

Pendant ce temps le trio de journalistes mettait la dernière main aux préparatifs de sa macabre mise en scène.

Le chef du trio, un individu courtaud aux cheveux roux arborant l’uniforme du service de presse des armées impériales, se plaça devant un tas de cadavres puis se retourna vers l’holocaméra servie par ses deux acolytes tandis que les soldats des troupes de choc s’égayaient sur l’ensemble de la place.

L’assistant du reporter fit un décompte final et lorsque son dernier doigt se fléchit, le reporter impérial débuta son office :

Reporter Impérial : "Citoyens Impériaux, Etres pensants de la galaxie, Fiers sujets de notre majesté l’Empereur, c’est aujourd’hui une bien triste nouvelle que je me vois forcé de vous annoncer. Je me trouve actuellement sur la planète Isis où un massacre, que dis-je, une abomination innommable vient d’avoir lieu."

L’holocaméra élargit sa prise de vue et engloba bientôt l’ensemble de la place, les monceaux de cadavres, de corps sans vie, entourés par les soldats des troupes de chocs, apparurent alors dans leur ensemble.

Reporter Impérial : "Cette planète luxuriante, moderne, tournée vers l’avenir où des millions de citoyens œuvraient ensemble pour la grandeur et la magnificence de notre bel Ordre Nouveau...cette étincelle de notre civilisation...vient de s’éteindre, définitivement, et de la manière la plus barbare qu’il soit.

Les forces de l’Alliance Rebelle ont en effet perpétré aujourd’hui, ici-même, un acte horrible de plus à mettre à leur actif.

Voulant encore une fois dans une tentative futile plonger l’Empire dans une guerre civile intestine, ils ont purement et simplement gazé des millions d’êtres vivants, volontairement, délibérément, sans remords. Une preuve de plus de la folie qui semble gouverner toutes leurs actions.

Seulement quelques heures après cette tragédie, une flotte de secours de l’Empire commandée par le Commodore Kieffer de la Marine Impériale a mis le cap sur Isis, mais, comme vous pouvez le constater, il était déjà trop tard, la barbarie avait frappée...

Ce sont sur ces images bouleversantes de désolation et de mort, dans un silence pesant et poignant que je vous rends l’antenne."

"Fin de la transmission Holonet" annonça l’un des assistants.

Reporter Impérial : "Connaissant la finesse du bureau de la Propagande, je suis sûr que notre reportage sera suivi d’un vibrant appel à la vengeance prononcé par une huile du Centre Impérial. Il sont tellement prévisibles, je me demande comment des milliards d’individus font pour gober cela...enfin, bon..."

Sur ces mots, le trio remballa son matériel et s’éloigna bientôt escorté par l’escouade des troupes de chocs.

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Il se releva en prenant garde de ne pas s’appuyer sur les cadavres environnants puis entreprit de se diriger vers l’un des terminaux de communication public tous proches.

Chacune de ses tentatives de connexion au réseau Holonet se révéla infructueuse, un flot de parasites et de brouillage répondant à chacun de ses essais, la planète était coupée du reste de la Galaxie, volontairement.

Il ne savait pas qu’au même instant, dans le poste de commandement avancé impérial installé dans un bâtiment proche du spatioport, un message électronique laconique venait de signaler sa tentative d’accès, et qu’un droïde de surveillance venait de modifier sa course en conséquence.

Agent des Renseignements : "Commodore, il semble que nous ayons un problème... Un survivant... L’empreinte bio-métrique correspond à celle d’un Mon Calamari, il vient d’essayer d’accéder au réseau depuis une borne publique du centre ville. J’ai dérouté l’un de nos droïdes en conséquence."

Commodore Kieffer : "Bien, nous devons veiller à le capturer vivant, les xénobiologistes du Département de la Recherche Militaire seront sûrement ravis de le disséquer pour savoir pourquoi le gaz a été sans effet sur son organisme."

Le Calamarien courait à en perdre haleine en direction du starport le plus proche, comptant bien y emprunter une navette afin de quitter ce monde de fous. Il ne se doutait pas que le moindre de ses gestes était relayé en temps réel au commandement impérial.

Il atteignit enfin, épuisé, l’entrée du starport. Des centaines de corps entassés bloquaient les portes de celui-ci, malheureux pantins désarticulés, piétinés et étouffés alors qu’ils tentaient de quitter la planète pour échapper au gaz suffocant.

Écartant prudemment plusieurs cadavres, il entreprit d’escalader ce monceau de corps sans vie et parvint enfin à se glisser à l’intérieur du grand dôme argenté.

Les rampes d’embarquement étaient vides, les guichets inoccupés, un silence pesant emplissant le vaste espace.

Dans la cohue tout avait été arraché, des débris et effets personnels de toutes sortes jonchaient sur le sol, abandonnés dans la bousculade par des propriétaires pressés d’atteindre la relative sécurité de leurs vaisseaux.

Le Calamarien embrassa du regard le vaste dôme, les seuls vaisseaux encore présents et susceptibles de l’emmener loin d’ici semblaient soit trop vieux soit trop grands pour être manœuvrés par un homme seul.

Après quelques minutes de recherche il repéra enfin un vieux cargo Gthroc d’un modèle ancien mais visiblement encore assez robuste pour l’emmener à l’autre bout de la galaxie.

Il gravit rapidement la rampe d’embarquement faisant bientôt face à l’écoutille close du vaisseau.

Il poussa du bout d’un de ses gros doigts palmés la commande d’ouverture priant mentalement pour que le vaisseau ne soit pas verrouillé.

Quelqu’un sembla entendre ses prières car l’écoutille se souleva lentement en chuintant, un mince filet de vapeur s’échappant de l’orifice.

C’est avec surprise qu’il vit apparaître dans l’ouverture une paire de bottes noires parfaitement cirées.

Il n’eut pas le temps de relever les yeux que déjà un tir de blaster paralysant l’atteignit en pleine poitrine.

Il sentit ses jambes défaillir, sa vue se brouiller et il tomba inanimé au sol.

Le Commodore Kieffer franchit l’écoutille du cargo en rengainant son blaster, surgissant sur la passerelle dans un halo de vapeur tel un fantôme silencieux veillant sur la quiétude des lieux.

Le corps du Calamarien inanimé fut prestement emmené par plusieurs soldats de choc et le starport retrouva bientôt son calme initial.

Le Commodore s’en retourna à sa navette, la pacification de cette récalcitrante planète étant enfin accomplie.

Les premiers colons impériaux, fanatiques adorateurs des dogmes de l’Ordre Nouveau, arriveraient bientôt par milliers pour réoccuper Isis et ses mégalopoles intactes.

Quand aux milliers de droïdes présents sur la planète, ils deviendraient bientôt, une fois leurs mémoires effacées en bonne et due forme, de zélés serviteurs mécaniques oeuvrant pour la plus grande gloire de l’Empire.

La navette quitta l’atmosphère de la planète et obliqua en direction du Destroyer Stellaire de classe Impériale "Vengeur" posté en orbite haute.

Dès qu’elle se fut posée dans le hangar, le destroyer se dégagea de l’étreinte gravifique puis plongea pesamment dans l’hyperespace vers sa prochaine destination, Coruscant, autrement dénommée « Centre Impérial ».