la guilde d’Altaride

Collectif ouvert d’écriture rôlistique

Accueil > Créations > Fils des siècles > Ancienne chronique > Contributions > La Goulue > Dans l’antre de Caïn

Dans l’antre de Caïn

vendredi 13 mai 2011, par Sophie Conteuse

La patrouille dirigée par Kallicé continue sa ronde. Devant nous, l’entrée du temple des adeptes de Caïn.

La nuit avance.
Notre patrouille arrive au terme de sa ronde, les autres soldats partent, chacun de leur côté. Nakia et sa goule, Kallicé et moi entrons, le plus naturellement possible, dans le cœur de la montagne.
Les autres gardes nous observent un peu de travers, mais nous continuons.

Le lieu est éclairé, mais les torches sont disposées assez loin et ne nous mettent pas en danger. L’endroit est fréquenté par des non-vivants, sinon pourquoi ce luxe de précautions ?
J’ai un mauvais pressentiment. Au fond du couloir, une traînée de lumière, un être étrange, au ras du sol. J’ai déjà vu ça quelque part… aux Enfers ! Les chiens des Enfers ! C’était au tout début de ma non-vie, à Babylone, mais je me souviens très bien de ces bêtes étranges… et enflammées.

Kallicé disparaît, explore et revient nous confirmer. Il y a 12 bêtes infernales. Et deux braséros dans leur antre. Nous voilà bien parties…
De l’autre côté, une grille fermée. Nous devons passer. J’appelle des chauves souris, et les convaincs d’aller distraire les chiens des enfers. Elles se jettent sur les bêtes ; la voie est libre. Nakia et Kallicé filent à la porte, je les suis… mais je suis moins rapide qu’elles. Un des chiens m’a repérée. Nakia lâche la porte et vient à mon aide (ses deux goules sont attaquées elles aussi, par un autre chien).

Je soulève la porte avec Kallicé, celle-ci passe dessous dès que possible et active le mécanisme. Nous parvenons à nous mettre à l’abri des chiens, Nakia et ses deux goules nous rejoignent juste à temps pour arrêter les chiens.

Je tente de leur parler, mais ils sont trop furieux… et de toute façon, le danger est ailleurs. Dans notre dos arrivent des soldats, armés. Ils nous parlent en hébreu, je ne comprends pas le détail, me mets au garde à vous (au cas où). « Lâche ton arme », me souffle la goule de Nakia. J’obéis. Nakia devient étrange, ses traits se troublent… elle change de visage, se fait passer pour un soldat. Peu importe, la patrouille nous escortent plus avant dans le souterrain.
Nous voilà arrivées dans une vaste salle.

C’est le centre d’une cité, des étages sortent des habitants. Des Bêtes sont présentes, je garde mon calme, mes deux compagnes filent en hurlant vers de jeunes non-vivants, terrorisés, avant de se calmer. Nous perdons Nakia de vue.
Le chef de la cité nous parle. Je ne comprends rien… mais ça n’a pas l’air engageant.

Kallicé m’explique rapidement la situation. Pour eux, nous sommes des damnés, et ils sont là pour éradiquer notre race. Bon début. On nous parle du « feu céleste »… je lève le nez. Le plafond donne sur le ciel. Un faux plafond amovible. On nous pousse vers la porte d’un temple, richement décorée, sous les cris de joie de la foule. Même les non-vivants présents acclament notre mort.

Il se dégage du lieu une puissance colossale, bien plus puissante qu’à Karnak. Devant nous, l’Arche d’Alliance. C’est tellement beau que je sens des larmes couler sur mes joues.

Mais voilà que l’Arche se soulève de son socle et se déplace rapidement. Nakia réapparaît. C’est la panique autour de nous, les gardes tentent de récupérer les tables et nous oublient complètement.
Puis une lumière envahit toute la pièce : Nakia a ouvert l’Arche.
Je reste figée sur place, aveuglée, mais étrangement calme.

Une telle paix se dégage des Tables, une musique… De très loin, au milieu des hurlements de terreur, j’entends un grognement qui provient du fond du temple.

La lumière des Tables disparaît, je sors de ma fascination. Je vois les cadavres carbonisés, Nakia… et une autre Nakia, qui soulèvent l’Arche. Kallicé court vers moi. Sur ses pas, une silhouette immense et grognante. Elle a trouvé et libéré le Golem ! Bonne chose. Mais il a l’air furieux. Mieux vaut fuir…

D’autant plus que la luminosité change. Le jour se lève !

Nous courons hors de la cité, vers le souterrain, le Golem sur nos pas, qui tend ses mains vers l’Arche. Nakia… et l’autre Nakia, Kallicé et moi sommes vite bloquées par la grille.

Derrière nous, un antre de chiens de l’Enfer.

Devant nous, le Golem, qui avance et bloque le passage.

Nous sommes dans l’ombre, mais nous sentons que le soleil s’est levé.