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L’Appel de Cthulhu

Le Masque de l’harmattan

Aventures au Cameroun

vendredi 7 janvier 2011, par Benoît

19 décembre 1924. Londres.

La city est sous la neige. Une belle et richissime propriétaire de nightclubs branchés, rencontrée il y a quelques temps lors d’un cocktail mondain, m’a invité au Felicy. C’est une « boîte hipe » où la bonne société se réunit à la nuit tombée. Un lieu prisé. Quand je suis arrivé dans la rue, la file d’attente devant l’entrée était impressionnante, avec tapis rouge et luminaires électriques. J’ai retrouvé ce bon vieux Pratchett devant l’entrée, nous sommes donc passés tranquillement devant la foule impatiente et jalouse pour pénétrer directement dans le quartier « V.I.P. », guidés par une charmante chinoise vêtue d’une jolie robe blanche. Dans la grande salle, une chanteuse à la voix rauque interprète un « tube » à la mode » devant un parterre de riches industriels et quelques célébrités dont je n’ai que faire S’ils savaient que le monde recèle tant de terrifiantes vérités, seraient-ils aussi détendus ? J’en doute... L’arrière-salle était cossue et raffinée. Pas vraiment le genre d’endroit où j’aime me retrouver d’ordinaire. Mais cette demoiselle était si charmante... comment le lui refuser ?

Nous avons été rejoints par Mrs Kenth, qui avait apparemment également rendez-vous avec notre amie commune. Elle connaissait notre hôte par son travail. Alors que la conversation menaçait de se tarrir, Notre hôtesse est arrivée. Après les salutations d’usage, elle a fait venir une lourde caisse en bois. D’après ses nombreux tampons postaux, elle avait vu du pays ! La bougresse venait du Cameroun mais avait traversé plusieurs océans avant de nous rejoindre dans cette arrière-salle londonienne. J’en étais très intrigué.

La caisse contenait un masque africain. Il avait des traits affreux. Le genre d’objet de facture soignée, artistique... mais profondément répugnant. Je dois avouer qu’un frisson d’horreur m’a traversé... mon expérience amazonienne est encore bien trop fraîche à mon goût et ce genre d’objet tribal avait le chic de faire remonter de vilains souvenirs...

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Le masque

Un bout de papier est tombé du masque quand nous l’avons sorti de sa boîte. Il y était griffonné quelques mots vaguement effrayants, parlant d’une tête à brûler...

Notre contact nous a expliqué que ce colis lui avait été envoyé par les autorités coloniales du Cameroun. Il s’agissait d’effets personnels de Mr Neels, apparemment un oncle éloigné.

Nous avons tous les trois été engagés pour nous rendre au Cameroun en apprendre plus sur la mort de ce Mr Neels, les autorités ayant été très avares en informations. Notre bienfaitrice a le portefeuille très convaincant !

Pendant la nuit Miss Kenth m’a téléphoné, très affolée : un Africain s’était introduction par effraction dans sa chambre d’hôtel pour lui dérober le masque, qu’elle avait imprudemment gardé près d’elle dans sa table de nuit ! La malheureuse, très choquée, racontait que l’homme n’avait pas de tête !

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Londres, High Holborn

Le lendemain, pendant que Pratchett achetait nos billet de bateau pour le Cameroun, nous sommes allés avec Miss Kenth rendre visite à un marabout Camerounais pour en apprendre plus sur les coutumes de ce lointain pays... l’homme est entré dans une violente transe et a prononcé, d’un ton effrayant, une étrange prophétie dans son patois. J’y ai compris quelques bribes : « Le toubab commet des erreurs, il faut réparer et enfermer ». Il a également fait allusion au léopard qui protège l’homme, et de l’harmattan... D’après Miss Kenth, l’homme-léopard est une justice mystique qui supplante celle des hommes. Mais plus grave, notre marabout a finit par s’effondrer le nez sur sa table... terrassé ! mort ! Son visage est recouvert d’horribles bubons.

Intrigués, nous avons quitté les lieux précipitamment pour nous rendre au British museum, où nous avons demandé des précisions au doyen. Il nous a expliqué que ces symptômes ressemblaient fortement à ceux de la fièvre jaune, qui a terrassé l’ancienne capitale du Cameroun, il y a 11 ans. L’harmattan serait un fort vent sec venu du Sahara qui fouette l’Afrique de l’Ouest en hiver. Les gens de là-bas le surnomment le « vent qui rend fou ». Bizarre, non ?...


- MJ : Asshâni
- PJ : Benoît, Léo, Renaud

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